Alors que ce mardi 3 mai débute l'examen parlementaire de la loi Travail (casse du Code du travail), dès 6 h du matin, à l'appel de l'intersyndicale Cgt-Fo-Fsu-Sud/Solidaires, un filtrage des accès au port de Lorient a été mis en place jusque midi. Objectif : blocage économique ! Les poids-lourds ne peuvent ainsi accéder aux entreprises du port, les véhicules légers (voitures et fourgonnettes) peuvent passer après avoir pris un tract revendiquant clairement le retrait de la loi El Khomri. Au moins 4 passages étaient bloqués avec plusieurs dizaines de militants et militantes à chaque point. Feu de palettes et de pneus sur certains lieux témoignait de la détermination. Il faut bien reconnaître que la Cgt était la plus représentée. Nous y avons aussi retrouvé des copains et copines d'Alternative libertaire Lorient, du collectif libertaire de Lorient et des sympathisant-e-s.
La présence policière était minimale.

En milieu de matinée, quelques chef-fe-s d'entreprise ont tenté de négocier que certains de leurs camions puissent passer. Il leur a été répondu d'appeler le préfet pour qu'il demande à Valls et à Hollande de retirer le projet de loi et les blocages seraient immédiatement levés. Les patron-ne-s en ont eu le sourire crispé ... et ont attendu midi.

A proximité, la fac des Beaux-arts avait pour expo des affiches du mouvement de Mai 68. Si la révolte s'étalait sur leurs murs dans de jolis cadres, profs et étudiant-e-s des arts n'ont pas vraiment participé à cette mobilisation. Bien que le milieu artistique soit particulièrement touché par la précarité, la révolte semble relever des seuls domaines de l'Histoire et de la beauté des œuvres chez trop de ces personnes sur Lorient.

A midi, les filtrages/blocages sont levés.
Les suites de la lutte sont à discuter.

Direction la permanence du député PS G. Rouillard devant laquelle sont rassemblés des salarié-e-s de l'entreprise Minerve (châtaignes et soja frais) ! Ces salarié-e-s protestent contre leur licenciement par un patron voyou (le groupe Branco) qui s'est mis dans la poche 8 millions d'euros sacrifiant l'outil de travail. Elles et ils essaient d'obtenir de meilleures indemnités de rupture et font pression sur les pouvoirs publics. On était en centre-ville, les forces de police et même la gendarmerie étaient présentes en nombre. Les autres salarié-e-s de Minerve sont resté-e-s à Quimperlé surveiller les stocks de l'entreprise dont la valeur pourrait améliorer l'indemnité de licenciement.
Le député n'était pas là, les salarié-e-s se sont dirigé-e-s vers le bureau du mandataire judiciaire.

A une vingtaine de kilomètres de Lorient, à Plouay, des salarié-e-s de Celtys (agro alimentaire : découpe d'oiseaux) étaient mobilisé-e-s pour lutter contre le licenciement d'une cinquantaine des leurs.