Vannes, à partir de 15h, ce samedi 8 janvier, devant les grilles de la Préfecture du Morbihan, dont le gigantesque bâtiment symbolise effrontément la puissance et les ors de la République française, un peu plus de 50 personnes se sont rassemblées pour dénoncer la Loi Loppsi 2, en cours de discussion au Parlement.
Aucun élément de cette loi fourre-tout ne trouve grâce aux yeux des manifestantEs. Car derrière ses aspects liberticides, se cache une législation qui cible principalement les pauvres, les miséreux, tous ceux et toutes celles qui galèrent en ce monde de compétition non choisie… ou qui, tout simplement, cherchent à vivre différemment
La délinquance en col-blanc, celle des riches et des puissants, est globalement épargnée par ce nouvel arsenal sécuritaire.
Le grand public ignore largement ce qui se trame avec cette loi Loppsi 2 et les grands médias sont avares d’information sur le sujet et n’en font guère leur « une »… En soi, ce choix n’est pas innocent. Pourtant, les articles de la Loi sont adoptés par des Parlementaires qui prétendent représenter TOUT le peuple français, que l’on ait ou non voté pour eux et elles. Outre faire obstacle symboliquement à cette loi, ce rassemblement visait aussi à faire entendre que nous refusons ces lois prises en notre nom.
Parmi les contestataires, certains et certaines avaient fait le déplacement depuis Lorient, Pontivy ou de communes plus à l’est de Vannes. Des personnes du collectif HALEM (Habitants de Logements Ephémères et Mobiles), très en pointe contre cette loi, nous ont rejoint. Plusieurs avaient réalisé des banderoles, des pancartes dont celle du groupe libertaire Lochu (et fédération anarchiste Vannes), initiateur de ce rassemblement, qui proclamait « Vers la dictature, embarquez sur Loppsi 2 ». Une tente, symbolisant l’habitat « précaire », « hors norme », disons alternatif, pénalement visé par l’article 32 ter a de la Loi, a été montée sur le trottoir longeant la Préfecture.
FortEs de notre nombre, à l’improviste, s’est constitué un cortège qui a décidé de parcourir les rues de Vannes. En ce samedi après-midi, les rues commerçantes du centre-ville sont très fréquentées… Aussi était-ce assez détonnant de voir et d’entendre cette troupe dynamique aux slogans rageurs et ravageurs « surveillance partout, libertés nulle part », « mairie sécuritaire, Etat autoritaire, ce sont les réactionnaires qu’il faut passer au karsher », « police partout, justice nulle part »… La manif improvisée a bloqué durant une demie heure une partie du centre commerçant névralgique de Vannes. A noter qu’il n’y a eu aucune échauffourée avec la police qui se tenait à distance.
Des membres du collectif organisateur d’un rassemblement sur le même thème à Pontivy le samedi 22 janvier étaient là. Rendez-vous est pris !
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Selon Le Télégramme du lundi 10 janvier 2011 : http://www.letelegramme.com/local/morbihan/vannes-auray/vannes/securite-interieure-le-projet-de-loi-d-orientation-denonce-10-01-2011-1170047.php?xtmc=loppsi%202%20vannes&xtcr=1
(NB : la journaliste n'a pu être présente qu'au tout début du rassemblement, c'est pourquoi elle ne recense qu'une vingtaine de personnes. Les gens se sont agglomérés au fil du temps pour atteindre une bonne cinquantaine de protestataires avant de défiler dans les rues de Vannes)
Sécurité intérieure. Le projet de loi d'orientation dénoncé
Samedi après-midi, une vingtaine de personnes se sont rassemblées, devant la préfecture, pour protester contre la loi Loppsi 2 (Loi d'orientation pour la performance de la sécurité intérieure). Une initiative du groupe libertaire René-Lochu, qui, fort d'une dizaine de membres sur Vannes-Auray, défend la liberté individuelle et sociale. «Pénalisation de l'habitat précaire et alternatif, mouchard informatique, vidéo-surveillance, contrat parental pour prévenir la délinquance: cette loi, en discussion au Parlement, est liberticide», ont dénoncé les membres du groupe. Et de prendre en exemple les personnes vivant dans des yourtes ou des caravanes sur terrains privés qui «seront désormais délogés par les maires». Pour symboliser une «dérive du pouvoir», quelques sympathisants avaient planté une tente devant les grilles de la préfecture. «Un acte symbolique, mais qui témoigne de notre souhait qu'on nous laisse respirer», ont-ils indiqué.