Néanmoins, une délégation de la coordination sera présente au TGI de Saint-Nazaire mardi 11 à 14h aux côtés de Sylvain et Clément pour le rendu de jugement les concernant.
Restons mobilisé-e-s, la lutte continue.
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- soutenir la famille Herbin, habitant sur la zone concernée par le projet d’aéroport et menacée d'expulsion, (lire ici la lettre rédigée par cette courageuse famille)
- à l'occasion du délibéré pour Sylvain et Clément (2 opposants à l'aéroport) passés en procès mardi 28 août.

La famille Herbin, habitant sur la zone concernée par le projet d’aéroport à 15 km au nord de Nantes, se retrouve aujourd’hui menacée par une procédure d’expulsion. Elleux qui construisent leurs vies ici depuis 15 ans seraient censé.e.s se soumettre de gré ou de force au bon vouloir du parti socialiste et d’AGO [1], bien décidés à bétonner 2000 hectares de bocages et à raser des 10aines d’habitations. S’illes se retrouvent dans cette situation, c’est parce qu’ils ont refusé de partir docilement, c’est parce qu’ils ont compris que ce n’est pas que la défense de leur lieu de vie qui est en jeu mais une résistance plus globale, face à la violence de ce projet sur tou.te.s celleux qui n’acceptent pas de se laisser dicter leurs vies.
C’est déjà cette logique de lutte qui fait que cette zone n’est pas encore le désert que les décideurs voudraient voir, et même qu’elle est de plus en plus peuplée.
Jusqu’à présent les procédures d’expulsions ne concernaient que les maisons ou terrains squatté.e.s, et la plupart des habitant.e.s sans droit ni titre se retrouvent d’ores et déjà expulsables (certain.e.s ont eu un délai jusqu’à novembre).
C’est maintenant le tour des locataires, qui vivent déjà depuis plusieurs années sous la menace de se voir demander de partir sous 3 mois (baux précaires) et subissent depuis janvier 2011 les pressions d’AGO pour dégager la zone : ce sont des coups de fil à répétition même à 22 heures, leurs maisons seraient soudainement devenues insalubres, les parents traité.e.s d’irresponsables vis-à-vis de leurs enfants à cause de leur refus de partir, etc. Avec ce procès, c’est une étape de plus franchie pour cette maison, augmentant la pression du même coup sur la 15aine d’autres dans la même situation. Pendant ce temps, les procédures d’expropriations continuent, amenant juges et fourgons de gendarmes mobiles tous les mardis sur la zone.
Voilà à quoi ressemble le processus démocratique : tenter de faire avaler leurs projets dévastateurs par des mascarades d’enquêtes publiques où tout est décidé à l’avance, déclarer ces projets d’utilité publique alors qu’ils ne servent que les intérêts de quelques-un.e.s, user de pressions psychologiques et harcèlements en tout genre, puis de procédures juridiques pour vider la zone et, au final, pour les plus récalcitrant.e.s qui n’auraient toujours pas compris qu’il faut savoir laisser la place au progrès, ce seront les coups de matraques et les lacrymos qui viendront leur expliquer.
Il nous appartient de ne pas laisser les intérêts économiques des entreprises privées, la logique de contrôle du territoire par l’Etat ou le délire de grandeur de la métropole nantaise jouer avec nos vies comme avec des pions sur un grand échiquier.
Parce que ce procès est un enjeu pour l’ensemble de la lutte, soyons nombreuxes à montrer notre solidarité et notre détermination !
[1] Aéroport du Grand Ouest : désigné constructeur concessionaire pour ce projet, détenu à 85% par Vinci
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Mardi 28 août avait lieu le procès de Sylvain et Clément au tribunal de Saint-Nazaire. Ils étaient poursuivis pour leur participation à la manifestation du 21 juin 2012 contre les enquêtes publiques à Notre-Dame-des-Landes (pour dénoncer la tenue des enquêtes au titre de la Loi sur l'Eau en plein été et en demander le report. La zone impactée par le projet est à 98 % en zone humide, donc très protégée, et AGO/Vinci tente de s'arranger avec la législation pour minimiser la portée de la loi.)
Sylvain était accusé de « violences sur des gendarmes avec ou sous la menace d’une arme », en l’espèce un tracteur et sa remorque, et d’avoir participé à « un attroupement illicite ». Clément était accusé de « refus d’obtempérer, violence sans arme et refus de prise d’ADN ».
Les réquisitions demandées par le Procureur contre Sylvain sont :
- amende de 800 euros
- interdiction de manifester pendant un an à Notre Dame des Landes
- confiscation et interdiction de porter des armes (le tracteur n'étant cependant ici plus une arme).
Contre Clément sont requis :
- 2 mois avec sursis pour violence sans arme
- 2 mois et demi pour refus d'ADN.
Des centaines de personnes (dont une délégation du groupe Lochu et la liaison FA Redon !) et près de 150 tracteurs se sont mobilisés pour exiger leur relaxe tout simplement et marquer à nouveau le refus de l'aéroport. Si l'ambiance était déterminée, elle était aussi détendue (musique, danses, clowns, repas végétal à prix libre, boissons...), malgré la forte présence policière. Ceci dit, alors qu’un petit groupe faisait un tour du quartier avec la battucada, un camarade a été arrêté. Il a été rapidement relâché avec une convocation pour octobre.
Les conclusions du tribunal seront rendues publiques le 11 septembre prochain, jour du jugement en expulsion de la famille Herbin.
Note de Anars 56 : ce compte-rendu du rassemblement du 28 août est très largement inspiré de ceux rédigés par les zadistes d'une part et par l'ACIPA d'autre part.