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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 23:12

 

C'est ce qui nous est régulièrement opposé quand on critique le système électoral d'un point de vue anarchiste. Regardons de plus près ce que cela signifie.

 

   Déjà, on peut constater qu'il y en a aussi qui sont morts au combat pour imposer le fascisme, le bolchevisme, une idéologie religieuse, ou une autre dictature, etc... Cela en fait-il pour autant des personnes estimables dont nous devrions suivre la voie ?


   Deuxièmement, ce genre de réplique toute faite, qui se veut un argument, émane parfois de certains individus, qui ne font rien pour améliorer la société, pour une plus grande justice sociale. Ils ne font pas grève, ne manifestent pas pour quelque cause que ce soit, font leurs courses dans la grande distribution y compris le dimanche, ne défendent pas l'environnement, ne sont pas solidaires de leurs collègues de travail qui subissent les tracasseries de la hiérarchie et ils répètent les inepties proférées dans les grands médias sans esprit critique... etc.

   Ils nous font la leçon de la citoyenneté, de leur grande vertu démocratique en déposant un bout de papier dans une urne, en faveur d'une personne qu'ils ne connaissent pas la plupart du temps, et sur laquelle ils n'ont aucun contrôle de ce qui est dit et fait en leur nom. Bref, ils tentent lamentablement de justifier leur apathie permanente. Et elles et ils sont nombreux... malheureusement !

   Le système actuel ne semble pas les révolter... Mais peut-être les élections servent-elles d'abord à cela justement : canaliser et encadrer la révolte ?

 

   Faisons abstraction de celles et ceux qui se trompent de colère : les racistes, les xénophobes ou les identitaires !

 

   Examinons maintenant plus attentivement la véracité de l'affirmation "des morts pour le droit de vote".


   Est-il vrai que, dans l'Histoire, des sans-culottes, des petites gens, des ouvriers et ouvrières, des paysannes et paysans de tout pays, se sont révolté-e-s et se sont fait casser la gueule, massacrer, pour avoir le droit de vote tel qu'il est aujourd'hui ?

 

   La réalité est différente. Quand des révolté-e-s ont rédigé leurs doléances, quelque soit l'époque et le lieu, le ou la représentant-e qu'ils et elles chargeaient de les porter, était tenu-e de les défendre. Il ou elle portait les revendications, issues des réflexions et débats liés à la vie quotidienne des individus, sous un joug quelconque, qui cherchaient à s'en émanciper. Les délibérations étaient élaborées par l'ensemble des concerné-e-s. L'élu-e ou le ou la délégué-e avait en ce sens un mandat impératif et était révocable.


   Or, de nos jours, en France et ailleurs, l'élu-e a un mandat représentatif au motif qu'il ou elle saurait ce qu'est l'intérêt général au delà des intérêts particuliers. Mais nous vivons dans une société de classes : de riches et de pauvres, d'exploiteurs/euses et d'exploité-e-s (même s'il y a plusieurs degrés dans l'une et l'autre classe), de dominant-e-s et de dominé-e-s. De fait, l'intérêt général, prétendument porté par les élu-e-s (parlementeurs, gouvernementeurs) singe singulièrement les intérêts de la classe dominante... dont les textes, issus de ses clubs de réflexion (pour mieux asseoir sa domination), sont parfois adoptés à la virgule près par les chambres (nationales et européennes) de soi-disant représentant-e-s du peuple... Le mandat de l'élu-e est un chèque en blanc mais c'est la classe dominante (les très riches, l’oligarchie) qui tient le crayon, et non la majorité du corps électoral. Telle est notre réalité quotidienne !

 

   Croyez vous vraiment que les pauvres, les révolté-e-s de tous temps et de tous lieux soient mort-e-s pour cela ? Ne crieraient-ils et elles pas plutôt au vol, à la manipulation, à l'escroquerie ?


   En France, c'est justement le droit de vote, tel qu'il est, qui a servi de prétexte aux « républicains », pour réprimer et tuer celles et ceux qui se sont battus pour la démocratie directe (les enragé-e-s de 1791 et les Communard-e-s fédéré-e-s de 1871). De fait, le droit de vote actuel ne donne pas de droit au votant ou à la votante. Se croyant citoyen-ne, il ou elle n'est qu'un sujet.

 

voter-c-est-abdiquer.jpg   Aussi, les gens "de gauche" que l'on côtoie dans les luttes, dans la construction d'alternatives (groupements d'achats de produits bios, Amap, etc...), au lieu de nous inciter (en vain il est vrai... et pour cause !) à voter pour leurs champions ou championnes respectives seraient bien plus inspiré-e-s de défendre l'autogestion plutôt qu'à faire des courbettes à quelques élu-e-s locaux en vue de recueillir les signatures nécessaires à leurs candidat-e-s pour se présenter … et à légitimer ainsi le fonctionnement actuel de la société… sous tutelle  !

 

Abstention ! Révolution ! Autogestion !

commentaires

J
Ceci est un bon billet ! On pourrait ajouter que le droit de vote n'a été accordé que très progressivement, d'abord sur un mode censitaire (seuls les riches ayant accès à ce "droit") et ensuite<br /> plus largement, mais uniquement dans la mesure où la bourgeoisie et les gens de pouvoir y trouvaient leur compte, et avec des règles extrêmement restrictives en termes d'accès à la candidature -<br /> réservée aux personnes soutenues par la bourgeoisie. Il est en effet plus aisé de tenir sous sa coupe des gens qui se croient responsables de leur sort.

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