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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 22:09

Pour se débarrasser de la réforme retraites, pour ne pas mourir au travail et pour la justice sociale, parallèlement aux blocages et actions multiples qui se développent, manifestations et grève ! Le vote à l'Assemblée nationale et au Sénat (pantins au service du Capital... en décalage complet avec la population qui bosse, qui chôme, qui galère...) peut et doit être annulé par le mouvement social, par la lutte des classes, par les actions directes des exploitéEs & des précariséEs... Toutes et tous concernéEs !

Ce n'est pas la retraite qu'il faut réformer, c'est le capitalisme qu'il faut éliminer.

- 10h Lorient (Cosmao Dumanoir),
- 10h Vannes (la Rabine),
- 10h Auray (Place du Loch),
- 10h Ploërmel (place de la Mairie),
- 10h Pontivy (la Plaine),
- 10h30 Belle-ile (embarcadère Le Palais),
- 11h Groix (les Halles).

 

La salsa du Fillon - Rennes (merci aux camarades cheminots grévistes pour cette excellente video)

 

 

 

 

La manifestation, c’est bien. Les blocages, c’est mieux. Mais après ? Vers la grève expropriatrice (ou réappropriatrice) et autogestionnaire ?


Le mouvement contre la casse des retraites est très particulier. Un noyau dur de grévistes en reconductible est appuyé par beaucoup de grèves ponctuelles, d’heures de débrayage dans le privé, des blocages et des actions.

 

L’idée de multiplier les actions et les blocages de l’économie s’est fortement développée ces derniers jours. Ces actions/blocages ciblent principalement : le renforcement de piquets de grèves, le blocage des transports (routiers, ferroviaires, ports), le blocage de zones industrielles, ... S’y ajoutent également des actions symboliques (banderoles et collages d’affiches, investissements de sièges du MEDEF, de venues de ministres…).

 

Cependant, le blocage économique touche à la fois aux intérêts du Capital mais aussi à ceux des travailleurs et travailleuses (avec ou sans activité)… et ces derniers peuvent souvent résister moins longtemps que la classe capitaliste.

 

Les premiers palliatifs sont :
les caisses de grève (cette étape est en cours),
la solidarité internationale (des mouvements grec, brésilien, marocain, belge ont déjà fait part de leur soutien… et ça continue de partout !),
les pratiques collectives d’auto-réductions dans la grande distribution, ou opérations « caddies gratuits » pour une mise en commun avec les comités de grévistes… Ce stade n’est pas encore amorcé.

 

Il faut néanmoins trouver un système qui, tout en paralysant le patronat et le gouvernement, laisse intactes les ressources des travailleurs & travailleuses : celui-ci pourrait être la grève expropriatrice (ou réappropriatrice) et autogestionnaire.

 

Celle-ci peut démarrer par l’extension rapide de la grève, dans une situation de désorganisation et lorsque sa revendication essentielle prend un caractère universel et touche aux structures économiques du système. Elle entraîne alors l’occupation des lieux de travail : usines, ateliers, bureaux…

 

A ce stade, ce ne sont plus les travailleuses & travailleurs syndiqués, mais tous les travailleurs & travailleuses de l’entreprise qui se trouvent en mouvement.

 

C’est pendant cette période où l’Etat et les organisations syndicales et politiques sont désemparés que l’action décisive est possible. C’est l’instant où de grève revendicative, de grève de refus, la grève devrait devenir expropriatrice puis autogestionnaire. C’est l’instant où les usines doivent se remettre à tourner sans leur direction et sous le contrôle des organisations syndicales, des comités d’entreprise, des conseils ouvriers, la manière importe peu. C’est l’instant de la chance révolutionnaire.


Qu’on imagine un instant qu’une de ces entreprises en grève décide de faire tourner l’usine sans sa direction, pour son propre compte. Le phénomène de désarroi, le phénomène de contagion jouant, c’est la désorganisation qui s’emparerait de tout l’appareil de production. Et, dans les premiers moments, c’est finalement le sentiment de sortir du commun, d’échapper aux échecs précédents, qui pousserait les hommes et les femmes vers les occupations autogestionnaires de leur entreprise. Nous assisterions, au même processus qui a marqué les mouvements de 1936 et 1968.

 

L’Etat, les partis sentant une situation qui leur échapperait, aurait recours à tour de rôle à la menace, à l’intérêt général. On peut penser que coincé entre la répression, les adjurations et surtout les avantages matériels que ne manqueraient pas de proposer conjointement l’Etat, le capital et les syndicats, le mouvement autogestionnaire — comme la grève générale avec occupation — tournerait court. C’est possible, ce n’est pas certain. Tout dépend de la situation de l’économie du pays, du processus de désagrégation de la machine d’Etat. Quelles que soient les forces de coercition, quel que soit l’appui que la partie réactionnaire de la population apporte au pouvoir, quel que soit le double jeu des partis et des syndicats, il serait pratiquement impossible de rétablir l’ordre dans les usines touchées par un mouvement autogestionnaire de l’importance des mouvements de 1936 ou de 1968.

 

La grève autogestionnaire pose non plus les problèmes revendicatifs de salaires mais les problèmes de la direction et de la propriété de l’usine. A ce moment, le mouvement social n’est plus à la remorque des partis de gauche et de leurs programmes, mais il les met devant le fait accompli et leur impose une organisation économique nouvelle.

 

On ne construit pas le socialisme libertaire & autogestionnaire dans un environnement capitaliste. Le parti communiste s’en tient aux nationalisations, c’est-à-dire au capitalisme d’Etat. La seule chance qui reste à l’autogestion, c’est de naître de la conjoncture à la suite d’une poussée de la base.

 

Non, nous ne convaincrons pas tous les travailleurs & travailleuses de ce pays des bienfaits de l’autogestion ou de la grève autogestionnaire. Il suffit d’en convaincre suffisamment pour que la grève générale de demain qui débutera comme de coutume, en dehors des syndicats et des partis, soit un prolongement à l’occupation des entreprises qui débouchera sur l’autogestion généralisée de la société.

 

Mais ce qui est certain c’est que quels que soient les résultats pratiques d’un mouvement général de grève autogestionnaire qui de façon empirique s’étalerait sur une quinzaine de jours à travers le pays, il laisserait des traces profondes d’un nouveau moyen de lutte né de l’initiative populaire. Ce moyen de lutte transformerait radicalement les rapports entre le Capital, l’Etat et le mouvement ouvrier.

 

L’autogestion n’a d’intérêt pour les travailleurs & travailleuses que dans la mesure où elle supprime les classes à l’intérieur de l’entreprise. L’égalité des salaires et la limitation de l’autorité à la tâche particulière que chacun a à accomplir sont les seuls obstacles à la reconstitution sous une forme diversifiée du système de classes dans l’entreprise, cellule de base de l’exploitation économique de classe... La gestion directe des entreprises ne précède pas mais suit le renversement révolutionnaire de la société de classes. L’autogestion suppose que la propriété de l’entreprise n’est pas reversée à l’Etat ou à un groupe, mais qu’elle est temporairement en la possession de ceux qui y travaillent et qu’elle passe automatiquement dans les mains de ceux qui les remplacent.

 

Une fois le patronat neutralisé, il faut continuer la production (à moins que ce ne soit une production inutile, de gadgets, mortifère et meurtrière... et dans ce cas engageons un processus de reconversion) et repenser une économie dont le moteur n’est plus le profit, mais la satisfaction des besoins en tenant compte des impératifs écologiques.

 

La gestion de l’industrie par les travailleurs & travailleuses doit être totale et toucher en priorité les forces économiques essentielles. Elle est le fruit de la destruction complète des structures économiques du régime capitaliste et de son lien de coordination : l’Etat. C’est la révolution enfin réalisée.

 

Pour coordonner la production, la distribution, les échanges et la régulation de la consommation : le fédéralisme libertaire http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article137 et http://www.federation-anarchiste.org/spip.php?article140

 

Texte largement pompé sur les écrits de Maurice Joyeux de 1969 à 1979.

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