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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 22:57

Du vendredi 21 au dimanche 23 novembre - Café de la Pente à Rochefort en Terre (56) - A nous la terre ! Rencontres autour de l'accès au foncier, proposées par le réseau Ramène ta fourche et la Bibliothèque de la Terre aux pavés.
- Vendredi 21 : un carnet de voyage conté à la rencontre des paysans du monde
- Samedi 22 : une discussion autour de la situation des luttes pour la terre au Mexique
- Dimanche 23 : On fait quoi maintenant ? une journée de discussions autour de l'accès au foncier dans nos coins, des actions à mener pour soutenir les copain-ine-s qui ont des problèmes, ...

 

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8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 19:14

Annick, une sympathisante, nous a adressé le témoignage suivant sur son passage récent à la ZAD du Testet, dans le Tarn, à l'occasion de la lutte contre un barrage destiné à l'agriculture intensive, l'agriculture capitaliste. Plus d'infos sur ce combat, son histoire et ses enjeux : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/
 

 

Grand rassemblement le samedi 25 octobre (cf affiche ci-dessous). 


"Je me sens meurtrie depuis mon séjour dans le Tarn.

Il faut dire que je suis arrivée le samedi soir dans un petit paradis, le genre d’endroit préservé comme je les aime.

Un ruisseau, le Tescou coulait sous une voûte d’arbres au creux de deux collines boisées. Il s’étirait entre des fouillis d’arbres, des bosquets à bestioles et des champs à vaches et le matin, plein d’éclats d’oiseaux dans la lumière.

J’ai tout de suite décidé de planter ma tente tout près de l’eau pour entendre le clapotis du ruisseau.

Le dimanche nous avons fait une grande balade dans la zone condamnée par le conseil général.

Dès le lundi, le cauchemar a commencé : une tribu de 10 à 12 bûcherons sous haute surveillance policière a commencé à attaquer les collines de chênes, charmes, ormes….Tirs de grenades, coups de matraque, flash ball pour les militants qui osaient s’opposer sans violence. Mardi, même destruction mais les gendarmes se sont montrés encore plus agressifs. Ils tiraient des grenades lacrymogènes en visant la tête des militants. Moi-même j’ai été jetée par terre et traînée sur plusieurs mètres.

Le mercredi, les machines de destruction sont entrées en scène ; elles ont arraché et broyé les taillis et ont coupé les arbres. En une minute, la machine les saisit, les coupe, les débite et les sort du chaos. Le bruit des moteurs est incessant et la destruction est efficace, rapide, nette.

Le jeudi soir je ne reconnais déjà plus l’endroit. Je me suis approchée doucement du Tescou car je pensais que les gendarmes étaient partis et j’ai pleuré en constatant les dégâts.

Deux gendarmes ont surgi et m’ont demandé de m’éloigner, j’ai reconnu alors le plus âgé car il était déjà sur le site lundi. En pleurant je lui ai dit « vous étiez là lundi, comme moi, vous avez vu ce qu’ils ont fait ? Vous avez vu ? »

Il a pris son air bourru de gendarme et m’a dit « éloignez vous maintenant, éloignez vous ». Mais je suis sûre que je lui ai sapé le moral : que peut on faire contre les larmes ? Que peut-on faire contre une femme qui pleure ?

Tous les matins, les militants organisaient des actions pacifiques pour retenir les machines et tous les matins elles ont réussi à pénétrer sur le site et se sont activées pour tout détruire. Un ballet se jouait devant nous toute la journée : les machines avançaient, reculaient, broyaient les arbres, les tiraient vers une autre machine, des bras articulés les saisissaient, les coupaient, pivotaient, en pinçaient un autre.

J’ai vu les militants grimper aux arbres et attendre toute la journée là haut.

J’ai vu les clowns et les militants tenter de s’opposer en faisant une chaîne humaine,

J’ai vu les jeunes monter des barricades toutes les nuits pour retenir les machines quelques instants.

J’ai vu les grévistes de la faim,

J’ai vu un agriculteur barrer l’accès du chantier avec ses tracteurs.

J’ai vu des militants à vélo, pédalant comme des fous autour d’un rond-point pour bloquer le passage des machines.

J’ai rencontré aussi beaucoup de solidarité : des Tarnais déposaient des cagettes de légumes, des gâteaux, des confitures, du café et du chocolat pour les zadistes.

Le samedi et le dimanche, le silence est revenu, silence de mort car les oiseaux ont disparu.

Je suis partie le dimanche.

18 ha de la vallée du Testet ont été rasés et depuis le 29 septembre les machines décapent le sol en enlevant l’humus pour que la destruction soit irréversible.

MAIS IL RESTE 9 MOIS DE TRAVAUX DONC 9 MOIS DE LUTTE !

RAPPEL : La zone humide du Testet doit être rasée pour installer une retenue d’eau qui doit servir l’intérêt de 22 producteurs de maïs, agriculture intensive non respectueuse de l’environnement et très gourmande en eau. Coût : 8 millions d’euros."

 

Annick

 

affiche testet25oct a4

6 septembre 2014 6 06 /09 /septembre /2014 10:01

Nous relayons volontiers cette mise au point de l'Observatoire du nucléaire sur une prise de position de Michel Onfray * quant au nucléaire, lequel reprend à son compte des poncifs de cette industrie, en dépit (en déni même) de la réalité.
Depuis lors, Michel Onfray a présenté l'oeuvre de Gunther Anders. Espérons qu'il commence à y réfléchir, avec les qualités qui sont les siennes dans ses conférences de l'Université Populaire de Caen.
Le travail de clarification de l'Observatoire nous semble important pour ne pas se laisser enfermer dans les pseudos arguments des pro-nucléaires.


* Nous reconnaissons un travail de qualité indéniable, riche et stimulant, de la part de Michel Onfray dans sa contre-histoire de la philosophie. En revanche, il est beaucoup plus difficile à suivre sur d'autres sujets, voire nous nous en démarquons totalement.

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Michel Onfray explose sur le nucléaire

 

 

Par Stéphane Lhomme, Observatoire du nucléaire
Jeudi 28 août 2014

 

 

Mieux vaut tard que jamais, c'est avec 3 ans et demi de retard que nous tombons sur un texte de Michel Onfray par lequel il démontre son ignorance totale de la question du nucléaire, ce qui ne l'empêche pas de prendre ardemment position en faveur de cette énergie. C'est d'ailleurs probablement parce qu'il n'y connaît rien qu'il prend cette position.


Il ne s'agit pas pour nous de contester le libre-arbitre de M. Onfray qui peut bien être favorable à l'atome (tout le monde a le droit de se tromper), mais de rectifier les erreurs les plus importantes qu'il commet en s'exprimant sur cette question. Nous pointons en particulier le texte "Catastrophe de la pensée catastrophiste", publié par Le Point le 22/03/2011 (*), c'est à dire 10 jours après le début de la catastrophe de Fukushima. Voyons cela à travers quelques extraits :

 

Michel Onfray : "A défaut de pétrole, et dans la perspective de l'épuisement des énergies fossiles comme le charbon, le nucléaire offrait en pleine guerre froide une possibilité d'indépendance nationale en matière d'énergie civile."

 

SL : Michel Onfray ignore donc que, s'il a produit jusqu'à 80% de l'électricité française, le nucléaire n'a jamais couvert plus de 17% de la consommation nationale d'énergie : même poussé à son maximum (jusqu'à devoir brader les surplus à l'exportation), l'atome ne représente qu'une petite part de l'énergie française, loin derrière le pétrole et le gaz et il est donc bien incapable d'assurer une quelconque "indépendance énergétique". Ce n'est d'ailleurs même pas le cas de ces 17% puisque la totalité  de l'uranium (le combustible des centrales) est importé… ce que M. Onfray reconnaît pas ailleurs :

 

Michel Onfray : "Revers de la médaille : l'indépendance de la France se payait tout de même d'une politique africaine cynique et machiavélienne."

 

SL : On s'étonnera de la curieuse indulgence que Onfray accorde à la "politique africaine cynique et machiavélienne" : pour le philosophe hédoniste, tout serait donc bon pour nourrir nos belles centrales nucléaires ? Le pillage et la contamination du Niger, l'assèchement des nappes phréatiques locales, le déplacement de populations ancestrales, la militarisation de la région : simple "revers de la médaille" ?


On s'étonnera encore plus de voir le philosophe mêler allègrement cette prétendue "indépendance" et la dite politique africaine : s'il y a "indépendance" de la France, comment peut-elle passer par l'Afrique ? A ce compte, la France est "indépendante" pour sa consommation de pétrole puisqu'elle entretient de bonnes relations avec la dictature d'Arabie Saoudite. Mais le festival continue : 

 

Michel Onfray : " on ne trouve pas d'uranium dans le Cantal ou la Corrèze..."

 

SL : Mais si, bien sûr, il y a de l'uranium en France, y compris dans le Cantal et en Corrèze ! Areva (à l'époque la Cogema) a exploité dans le pays des centaines de mines d'uranium, ce qui fait d'ailleurs que le territoire est encore largement contaminé (**). Et si 100% de l'uranium est désormais importé (pillé), c'est que la population française ne tolèrerait plus aujourd'hui cette activité et ses nuisances dramatiques.


Essayez donc de rouvrir une mine d'uranium quelque part en France et vous verrez immédiatement les riverains se mobiliser avec la dernière énergie, à commencer par les pronucléaires (qui connaissent mieux que personne, eux, les ravages qu'ils nient le reste du temps). Alors, on continue tranquillement de piller le Niger, où les manifestations anti-Areva sont réprimées sans état d'âme (***), sans jamais faire la Une des médias en France, et sans émouvoir le philosophe pronucléaire qui continue à s'enfoncer :

 

Michel Onfray : "Le photovoltaïque, la biomasse, l'éolien, l'hydraulique fonctionnent en appoint mais ne suffisent pas à répondre à la totalité du considérable besoin d'énergie de nos civilisations."

 

SL : Les énergies renouvelables seraient donc bien sympathiques, mais tellement faibles comparées à ce cher atome. Il suffit pourtant de se reporter aux données les plus officielles, par exemple l'édition 2013 (la dernière en date) de Key World Energy Statistics (publié par l'Agence internationale de l'énergie), en consultation libre (****) : on constate alors que, en 2011 (il faut deux ans pour recueillir les données exactes), les énergies renouvelables produisaient 20,3% de l'électricité mondiale, le nucléaire n'étant qu'à 11,7%, une part en déclin continu depuis 2001 - c'est à dire bien avant Fukushima - quand l'atome avait atteint son maximum : 17%.


Or c'est précisément en 2011 qu'a commencé la catastrophe nucléaire au Japon, avec la fermeture des 54 réacteurs du pays, suivie de la fermeture définitive de 8 réacteurs en Allemagne, mais aussi dernièrement de 5 réacteurs aux USA (du fait du coût trop élevé de l'électricité nucléaire) : aujourd'hui, la part du nucléaire dans l'électricité mondiale est passée sous les 10%
. Les énergies renouvelables font donc plus du double.

La réalité est encore plus édifiante lorsqu'on regarde l'ensemble des énergies et non plus la seule électricité : le nucléaire couvre moins de 2% de la consommation mondiale d'énergie quand les renouvelables (principalement hydroélectricité et biomasse) sont à plus de 13%. On pourra certes se désoler de ce que le trio pétrole-gaz-charbon représente 85% du total mais, s'il existe une alternative, elle vient bien des renouvelables, dont la part augmente continuellement, et certainement pas du nucléaire dont la part est infime et en déclin.


S'il est une énergie "d'appoint", comme dit Michel Onfray, c'est donc bien le nucléaire, qui réussit cependant l'exploit de causer des problèmes gigantesques (catastrophe, déchets radioactifs, prolifération à des fins militaires, etc.) en échange d'une contribution négligeable à l'énergie mondiale.


N.B.
: il ne s'agit pas de discuter ici des tares respectives des différentes énergies (si tant est que celles des renouvelables puissent être comparées à celles, effroyables, de l'atome), il s'agit de montrer que le raisonnement du philosophe s'appuie sur des données totalement fausses, et même inverses à la réalité (comme si "le réel n'avait pas lieu"...), ce qui ne lui permet évidemment pas d'aboutir à des conclusions lumineuses.

 

Michel Onfray : "Qui oserait aujourd'hui inviter à vivre sans électricité ?"

 

SL : Il est triste de voir le philosophe se laisser aller à des arguments si éculés que même les communicants d'EDF ou d'Areva n'y ont plus recours. Ainsi, sans nucléaire, point d'électricité ? Il suffit de se reporter au point précédent pour constater l'absurdité de cette remarque. Mais il y a pire encore :

 

Michel Onfray : "Avec la catastrophe japonaise, la tentation est grande de renoncer à la raison. Les images télévisées montrent le cataclysme en boucle…". Le philosophe stigmatise les irresponsables selon lesquels "Il suffit dès lors d'arrêter tout de suite les centrales et de se mettre aux énergies renouvelables demain matin".

 

SL : Ainsi, face à l'explosion d'une centrale nucléaire censée résister à tout, les Japonais étant présentés jusqu'alors comme les maîtres de la construction antisismique, la "raison" serait de rejeter toute mise en cause de cette façon de produire de l'électricité ! Notons cependant que les Japonais ont "cédé à l'émotion" de façon parfaitement "irrationnelle" en fermant leurs 54 réacteurs nucléaires (non pas en un jour mais en un an : un bon exemple pour la France et ses 58 réacteurs).


Il est vrai que, comme Onfray, le premier ministre ultranationaliste Shinzo Abe choisit la prétendue "raison" en exigeant la remise en service de certaines centrales. Mais la population (la raison populaire ?) s'y oppose frontalement : peut-être ne tient-elle pas, de façon tout à fait "irrationnelle", à être à nouveau irradiée ?

 

Michel Onfray : "Or il nous faut penser en dehors des émotions. La catastrophe fait partie du monde (…) Ce qui a lieu au Japon relève d'abord de la catastrophe naturelle" RAPPEL : " Tchernobyl procède (…) de l’impéritie industrielle et bureaucratique soviétique, en aucun cas du nucléaire civil en tant que tel." (Fééries anatomiques, 2003)

 

SL : Cet argumentaire est vieux comme le nucléaire, usé jusqu'à la corde, et pour tout dire profondément ridicule : "Tchernobyl c'est la faute aux Soviétiques, Fukushima, c'est la faute au tsunami". Le nucléaire et ses promoteurs n'y sont jamais pour rien ! Toutefois, probablement conscient de la faiblesse du raisonnement, Onfray invente le concept de catastrophe "naturelle"… mais quand même un peu à cause des hommes :

 

Michel Onfray : "Les Japonais ont fait prendre des risques considérables à l'humanité et à la planète. (…) Si l'on bâtit 17 centrales nucléaires, pour un total de 55 réacteurs, dans un pays quotidiennement sujet aux secousses sismiques, il faut bien que cette catastrophe naturelle inévitable soit amplifiée par la catastrophe culturelle évitable qu'est la multiplication de ces bombes atomiques japonaises potentielles..."

 

SL : Voilà qui fait penser à Sarkozy assurant qu'une catastrophe nucléaire ne pouvait se produire à la centrale de Fessenheim, l'Alsace étant à l'abri des tsunamis. Or il existe de multiples causes possibles pour aboutir à une catastrophe nucléaire, qu'il s'agisse de facteurs naturels (séismes, tsunamis, inondations, etc) ou humains (erreur de conception, de maintenance, d'exploitation, etc).


Il est en réalité parfaitement injustifié d'attribuer tous les torts aux seuls Japonais, l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) ayant régulièrement validé les mesures de sûreté face à tous les risques, y compris celui du tsunami. Ce fut d'ailleurs le cas après un violent séisme qui, en juillet 2007, avait préfiguré Fukushima en mettant à mal la plus grande centrale nucléaire du monde, celle de Kashiwasaki : c'est hélas un haut dirigeant de l'Autorité de sûreté française qui avait alors dirigé une mission de l'AIEA et décrété que les centrales japonaises pouvaient continuer à fonctionner sans risque (*****).


Il tout aussi vain d'attribuer Fukushima à la Nature : ce sont bien des humains qui ont fait tous les calculs et sont arrivés à la conclusion que les centrales résisteraient à un séisme et/ou un tsunami. Les humains sont faillibles par essence, ils se mettent toujours en danger quoi qu'ils fassent. Ce n'est certes pas une raison pour ne rien faire, mais c'est assurément une bonne raison pour se passer des centrales nucléaires (et des bombes atomiques) qui représentent un danger ultime. Or Onfray entonne le doux refrain susurré depuis 40 ans par la CGT-énergie :

 

Michel Onfray : "Ici, comme ailleurs, il est temps que, comme avec la diplomatie et la politique étrangère qui échappent au pouvoir du peuple, les élites rendent des comptes aux citoyens. Le nucléaire ne doit pas être remis en question dans son être mais dans son fonctionnement : il doit cesser d'être un reliquat monarchique pour devenir une affaire républicaine."

 

SL : il suffirait donc que les citoyens et les salariés de l'atome s'emparent de l'industrie nucléaire, et celle-ci deviendrait miraculeusement "sûre". C'est à nouveau oublier que l'être humain est par nature faillible, mais c'est aussi oublier que la population n'a en grande majorité aucune intention de se transformer en exploitant nucléaire ! Les malheureux qui n'ont pas accès à l'électricité sont souvent instrumentalisés par les atomistes, lesquels accusent les antinucléaires de vouloir maintenir des milliards de gens dans la misère. Mais les pauvres aussi savent se renseigner et s'organiser et, s'ils veulent bien l'électricité, ils rejettent celle issue de l'atome : il n'y a qu'à voir les manifestations antinucléaires ultra-massives en Inde, tant contre un projet de centrale russe que contre celui du français Areva (******).

 

Conclusion :


Michel Onfray : "L’énergie nucléaire n’a jamais causé aucun mort : Hiroshima et Nagasaki, puis Tchernobyl procèdent du délire militaire américain, puis de l’impéritie industrielle et bureaucratique soviétique, en aucun cas du nucléaire civil en tant que tel." (Féeries anatomiques, 2003)

 

SL : On retrouve ici exactement le même genre d'arguments que ceux de la tristement célèbre National Rifle Association (le puissant lobby des armes à feu aux USA) qui assure que pistolets et fusils ne tuent personne, la faute étant exclusivement celle des gens qui appuient sur les gâchettes. C'est d'ailleurs formellement exact, formellement mais stupidement car c'est de ainsi que se multiplient les crimes de masse jusque dans les écoles américaines. Pour revenir à nos moutons, on pourra accorder à Michel Onfray, s'il y tient vraiment, que le nucléaire n'a tué personne : ce sont donc les gens qui exploitent le nucléaire qui tuent. Nous voilà bien avancés.

Mais notre propos n'est pas de rivaliser avec Michel Onfray : si jamais il lit cette modeste mise au point, peut-être acceptera-t-il de se renseigner un peu sur l'atome et sa part dans l'électricité mondiale, l'uranium et ses mines en France et au Niger, les centrales et leur prétendue "acceptation" par la population qui n'a pas forcément la chance de fréquenter l'Université populaire de Caen mais qui parvient néanmoins à s'informer et à penser collectivement.

 


(*) http://www.lepoint.fr/chroniques/catastrophe-de-la-pensee-catastrophiste-22-03-2011-1316274_2.php
(**) Le scandale de la France contaminée :
http://television.telerama.fr/television/ces-docs-qui-ont-change-le-monde-5-5-uranium-le-scandale-de-la-france-contaminee,63452.php
(***) http://actuniger.com/societe/7927-plusieurs-arrestations-lors-d-une-manifestation-a-agadez.html
(****) http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/KeyWorld2013.pdf, cf en particulier page 24
(*****) http://observ.nucleaire.free.fr/ne-jamais-dire-jamet.htm
(******) http://www.20minutes.fr/ledirect/1000451/inde-police-disperse-vaste-manifestation-anti-nucleaire
et http://www.monde-diplomatique.fr/2011/04/BIDWAI/20396
 

22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 21:31

L'édition du mercredi 20 août 2014 du Canard enchaîné nous en apprend de bonnes dans son article :

 

Ces élus qui veulent jeter la loi Littoral à la mer
 

 

Au menu : accommodements législatifs, constructions illégales et petite tambouille locale.

Extraits :

"Rapport, amendement, proposition de loi... Au Sénat, des élus - de gauche comme de droite - dégainent, ces derniers mois, toute l'artillerie parlementaire pour pilonner la loi Littoral (1986), ce texte qui protège du bétonnage les bords de la mer et des grands lacs.
(...)
Certes, personne ne réclame l'abrogation pure et simple de cette loi. (...) Les sénateurs se contentent de demander, au nom du "développement économique" et de la "décentralisation", l'"assouplissement", la "modernisation" et le "toilettage" d'un texte qui empêche les maires et les promoteurs d'urbaniser à leur guise.
(...) Une dizaine de sénateurs UMP ont ainsi déposé une proposition de loi qui donnerait aux élus locaux le pouvoir d'accommoder à leur goût les modalités d'application de la loi Littoral.

(...) Les signataires proposent que ces "adaptations locales" soient soumises, au préalable, à l'approbation du Conseil national de la mer et des littoraux. (...) Comme ledit conseil est majoritairement composé d'élus locaux et compte également dans ses rangs des représentants des professionnels du tourisme et des bétonneurs, la contestation ne devrait pas être trop vigoureuse...

Cette proposition de loi est directement pompée sur un rapport rédigé, en janvier, par la sénatrice socialiste du Morbihan Odette Herviaux (1) et par son collègue UMP de la Manche, Jean Bizet. Les deux élus y dénonçaient les recours en justice déposés par les associations de défense du littoral et critiquaient les décisions des juges administratifs, accusés d'être trop "orientés vers la protection de l'environnement".


En avril, Odette Herviaux repassait à l'offensive, à l'occasion de la discussion du projet de loi sur l'agriculture du ministre Stéphane Le Foll. A sa demande, le Sénat a enrichi le texte d'un amendement qui adoucit certaines interdictions de construire dans les communes du littoral. Cette modification a finalement été rejetée par l'Assemblée.


Ce n'était que partie remise. Désormais, Odette Herviaux et ses collègues font le siège du ministère de l'Ecologie, où Ségolène Royal doit signer prochainement une nouvelle circulaire d'application de la loi Littoral. "La ministre devrait donner du mou", croit déjà savoir la sénatrice socialiste. "Il n'en est pas question ! Nous en sommes plutôt à durcir le texte ! " rétorque au "Canard" une collaboratrice de Ségolène, qui ajoute : "Nous allons seulement intégrer les dernières décisions des juges." Pas de quoi rassurer tout à fait les associations, qui attendent de juger sur pièces...

Depuis près de trente ans, les adversaires de la loi Littoral ne désarment pas. Dès la promulgation du texte, de nombreux maires ont décidé de passer outre. Ils ont ainsi classé comme constructibles des terrains qui tombaient sous le coup de la loi, pensant que personne n'oserait contester leurs décisions.
(...)"

 


(1) Dans son article du 31 janvier 2014, le Télégramme prend fait et cause pour l'initiative de la sénatrice PS morbihannaise et de son collègue UMP.

Déjà le titre est éloquent : "Loi Littoral. Un toilettage s'impose".
Il nous est aussi affirmé que la sénatrice et le sénateur "mettent en avant leur mesure phare : la création de chartes régionales d'aménagement du littoral (Cral), ce qui permettrait de confier l'interprétation de la loi aux élus locaux. (...) Attention, pas question de faire n'importe quoi. La charte, basée sur le volontariat, ne serait adoptée qu'après avoir reçu la bénédiction du Conservatoire national de la mer et du littoral, « un garde-fou impartial ».
On remarquera que, contrairement au texte du "Canard enchaîné" rien n'est dit sur la composition dudit Conservatoire (appelé ainsi improprement par le Télégramme qui s'est mélangé les pinceaux avec le Conservatoire du littoral qui a d'autres missions, car il s'agit bien du "Conseil national de la mer et des littoraux" comme spécifié dans l'article du Canard)... et pour cause !
Le Télégramme : journal militant (dépendant des annonceurs immobiliers) qui ne dit pas son nom ?


10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 16:27

URANIUM : la Bretagne contaminée !

 

Banderole14Juin.jpg


Quand AREVA sera-t-elle contrainte de réparer ses négligences scandaleuses, de mettre en sécurité les anciennes mines ?


Lundi 16 juin à 14h, la commission de suivi des anciennes mines de la concession de Lignol dans le Morbihan se réunira à la Préfecture de Vannes. Sera-t-elle une fois de plus une réunion où le pollueur AREVA se contentera d’exposer la situation sans qu’aucune décision ne soit prise quant à la décontamination de certains sites ou, au minimum, à leur mise en sécurité vis-à-vis du public ?

 

Est-il tolérable que, suite aux écoulements des eaux des mines, des abords de route, des chemins de randonnée, présentant des niveaux de radioactivité 20 fois plus élevé que le niveau naturel, soient laissés libres d’accès au public ? Des riverains et des randonneurs prennent ainsi des doses non négligeables de radioactivité à leur insu, alors que la situation a été révélée par les associations depuis 2008.

 

Est-il tolérable que suite à des écoulements ou des apports de rebuts miniers radioactifs, des jardins, des prés, des cours de ferme, des terrains de jeux ne soient toujours pas décontaminés alors que le ministère de l’Ecologie en a été informé dès octobre 2010 ?

 

Est-il tolérable qu’AREVA engloutisse 10 millions d’euros dans le musée UREKA à Bessines, vantant l’exploitation du minerai d’uranium, et inauguré fastueusement en 2013 alors que pas un centime n’a été engagé dans la décontamination des sites en Bretagne à ce jour ?

 

Est-il tolérable que la préfecture ait laissé se rassembler ce week-end de l’Ascension 10 000 jeunes sur le site de résidus radioactifs de l’Ecarpière à Gétigné en Loire-Atlantique, en totale ignorance du risque sanitaire encouru ?


Rappelons qu’en 2018, c’est-à-dire dans moins de 4 ans, la responsabilité d’AREVA sera dégagée et que ce sera aux communes de supporter la lourde et coûteuse responsabilité des territoires radioactifs dont la liste n’est certainement pas exhaustive. En janvier 2014, Sortir du nucléaire Trégor a révélé au public des anomalies de radioactivité dues à des exploitations « artisanales » d’uranium autour de Lannion dans les Côtes d’Armor. Elles n’étaient officiellement pas répertoriées.

 

Samedi 14 juin à 11h devant la préfecture de Vannes, la Fédération anti-nucléaire Bretagne * dénoncera l’inertie des pouvoirs publics et l’impunité dont bénéficie le pollueur AREVA depuis trop d’années.


L’extraction de l’uranium laisse un héritage empoisonné que ce soit ici en Bretagne, en France, au Niger ou ailleurs. Elle doit cesser. Et réparation doit être exigée au pollueur AREVA pour juguler l’impact sanitaire.

 

* dont le groupe Lochu est membre.

18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 10:45

Fukushima, Tchernobyl, nucléaire dehors ! Nukleel er maez - 3ème édition

 

200414-nucleaire.jpg

 

Rassemblement au Faou (29), Quai Quélen - Dimanche 20 avril 2014 : 11h à 19h

 

Programme :

    11h00 : Table-ronde « Vers un désarmement nucléaire… » animée par l’Université Européenne de la paix.

 

    12h30 : Concert de Donas.

 

    13h30 : Conférence « conséquences sanitaires de l’activité des salariés sous-traitants du nucléaire » avec Annie Thébaud-Mony

    15h30 : Conférence gesticulée sur le nucléaire « Atomes fourchus » avec Johann Charvel écrivain et comédien. Mise en scène par Antoine Clee (Cie Cirque inachevé) : durée 1h15.

    17h00 : Chaîne humaine : moment symbolique pour exprimer notre solidarité avec toutes les victimes du nucléaire
   

     Fest-Deiz jusqu’à 19h

Restauration (crêpes, soupes, boissons) sur place
contact : nukleelermaez2012@gmail.com
covoiturage depuis le Morbihan : stop-nucléaire56@laposte.net

Covoiturages depuis le Morbihan : Vannes (9h), Auray (9h 15), Lorient (9h 45).

stop-nucleaire56@laposte.net ou tel 06 65 72 31 66

 

Communiqué :

 

Fukushima-Tchernobyl-Hiroshima : le nucléaire civil et le nucléaire militaire tuent l’avenir.

 

–    Tous deux lèguent leurs déchets aux générations futures.

–    Tous deux sont entre les mains des mêmes puissances d’argent et de pouvoir.

–    Tous deux coûtent très cher aux contribuables.

–    Tous deux échappent à l’exercice de la démocratie.

–    Tous deux ont montré qu’ils pouvaient tuer aveuglément, massivement, même à distance – dans l’espace et dans le temps.

–    Tous deux ont montré qu’ils représentent pour les populations des menaces insupportables.

 

Il y a urgence ! En France, 33 réacteurs sur 58 ont atteint ou dépassé leur durée de vie de 30 ans en 2014… En 2025, la quasi-totalité des réacteurs (55) auront atteint leur limite d’’âge. C’est dès aujourd’hui que le gouvernement doit prendre une décision d’arrêt immédiat du nucléaire avant la catastrophe. C’est possible, tous les réacteurs japonais ont été arrêtés en 14 mois après Fukushima.

 

Après les éditions de 2012 et de 2013, le collectif Nukleel er Maez (Nucléaire dehors !) invite à un nouveau rassemblement au Faou, Quai Quélen

21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 00:41

Droit de réponse à l’article de Philippe Pelletier (PP) « Décroissance : le syndrome de la litanie », paru dans le Monde Libertaire n°1727.

 

 

L’auteur affirme que la quasi-totalité des décroissants n’adoptent pas l’anarchisme. Il déclare que les seuls décroissants existants, objecteurs de croissance et autres, sont disséminés chez les Verts ou dans d’autres partis, ou seraient religieux.

De fait, il définit le religieux mais pas la décroissance versus la croissance, ni ce qu'est l'écologie. Dans tout son texte, il brandit l’étiquette de la religiosité pour dénigrer les écologistes et les décroissants, pour mieux leur poser l'idée de totalitarisme..

En déclarant d'emblée, "Ne serait-ce justement pas parce que leur diagnostic est faux que ces décroissants prônent, dans une même cohérence, des mesures qui sont tout aussi fausses puisqu'elles restent dans le cadre du capital (la propriété privée, le salariat, l'argent, notamment) et de l'État (qu'ils considèrent comme neutre et régulateur) ?", Philippe Pelletier feint d’ignorer le vaste courant libertaire décroissant, les combats d'anarchistes qui, pour réaliser la société sans classes ni État, œuvrent en faveur d'une réduction de l'empreinte écologique des sociétés humaines (là où elle est excessive). Comment peut-il faire l'impasse sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, les oppositions aux « grands projets inutiles imposés » (lignes à grande vitesse, autoroutes, EPR...), où sont actifs et actives des anarchistes ? Il nie ces lieux d'expérimentations sociales de la prise de décision horizontale, de mandats, d'autogestion et du respect écologique. Et même, notre camarade semble avoir oublié que la Fédération anarchiste a adopté deux motions en faveur de la décroissance, lors de ses congrès souverains, à l'unanimité... en 2004 et 2008. Nous serions bien curieux et curieuses d'ailleurs qu'il réussisse à nous prouver que ces prises de position s'inscrivaient « dans le cadre du Capital et de l'État »... Il ne semble pas connaître non plus Jean-Pierre Tertrais, membre de la Fédération Anarchiste, et auteur régulier du Monde Libertaire, qu'on ne peut soupçonner de négliger la question sociale !

Que la parole ne soit donnée qu’aux décroissants religieux et étatistes par la classe dominante dans les médias semble ne pas avoir alerté PP.

Ainsi amputée, il peut reprocher à la décroissance de vouloir de mauvais remèdes, preuves de l’erreur de son diagnostique. Étrange logique ! En effet, les léninistes ont fait un long catalogue des misères du peuple ; mais ils voulaient réaliser son bonheur par l’État. Les anarchistes et l’Histoire ont montré que c’était une erreur. Aurait-il fallu en déduire que les misères du peuple n’étaient pas réelles ?

Il lui reste à prouver que le constat des décroissants est faux. Pour cela, il a un mot magique qui remplace la démonstration : la litanie. Pour notre géographe la vie semble ne pas exister en dehors de l’usage qu’en font certaines idéologies « Il faudrait même sauver le « vivant » : la vie, concept que tous les religieux adorent. » (…) « Orientation idéologique (…) de scientifiques partisans du naturalisme intégriste et révulsés par » (…) le « socialisme ».. Or, la vie existe à la surface de la planète, dans un espace très restreint.

Il nie ainsi le fait que le capitalisme par sa production de masse, et même sa surproduction (stocks invendus et détruits, obsolescence programmée...), est en train de détruire la biosphère, nos conditions de vie.

Sa démonstration, par amalgame, se réduit à dire que les écologistes et décroissants ne sont que des religieux, escrocs et pétainistes, sans apporter une seule preuve de l’erreur de leur constat. Si on suit cette logique, les anarchistes devraient renoncer à l’autogestion sous prétexte que Tito, le PSU, et la CFDT l’ont récupérée dans un projet non libertaire…

PP prétend utiliser le doute de manière scientifique « Sur tous les dossiers – que ce soit les évolutions climatiques, le nombre ou l'extinction des espèces, la surpêche, la déforestation, etc. - les scientifiques ne sont pas d'accord entre eux ». (…) « Le doute est à la base même de la science ».

 

Voyons cela de près :
Il n'utilise le doute que contre le constat des écolos-décroissants autoritaires (étatistes et religieux). Il s'en sert pour invalider leur démonstration, mais sans argument réel autre que les dénégations de leurs opposants productivistes. En fait, il se contente de leur faire un procès d'intention, et cette intention supposée par lui, se substitue à un examen lucide de leur constat.
A l'inverse, il semble ne pas exercer nullement son doute sur le discours des productivistes, et reprend leurs arguments. De la même manière, il ne leur fait aucun procès d'intention, alors que l'on sait qu'ils sont payés et portés par les grands groupes capitalistes et leurs médias.
Si le doute est un principe de base de la méthode scientifique, les savants l'ont toujours aussi contrôlé. Ils ont ainsi pu admettre que notre planète était ronde, sans doute possible. C'était aussi l'usage qu'en faisaient les philosophes sceptiques. Or, les « négationnistes », eux, se servent du doute pour empêcher toute pensée autre que la leur, se gardant bien d'utiliser leur stratagème contre leurs idées. N'est-ce pas exactement la rhétorique qu'utilise PP ?
Il semble nier que la surface de la Terre soit ravagée par la société capitaliste. Ce qui est gênant, c'est qu'il supprime ainsi tout un argumentaire qui contribue à la critique du capitalisme...

PP suggère que Fukushima pourrait être justifié car il réduirait l’effet de serre. Or, cet effet de serre, il semble le… nier ! N'est-ce pas paradoxal ?

Le fait qu'une grande majorité de climato-sceptiques soient aux USA les républicains, le Tea-Party et autres intégristes religieux ne semble pas gêner Philippe Pelletier lorsqu'il émet des doutes sur les conséquences climatiques de la production industrielle et agricole capitaliste.

Il apparaît donc que pour ce géographe, s’occuper du rapport des sociétés humaines à leur environnement revient à vider de sa substance l’humanité et à nier les luttes sociales (« la Terre », « la planète », (…) « éléments de langage qui naturalisent les problématiques sociales en vidant l'humain de toute substance »). Pourtant, toutes les classes dominantes ont politisé leur rapport à l’environnement, non seulement par des choix pratiques, mais aussi par leurs idéologies, et en particulier les religions. La vision de PP ne devient-elle pas un anthropocentrisme qui confine à l’idéalisme ? En effet, qu’est-ce que la substance d’une humanité ne vivant que pour elle, sans effet sur son environnement ? Rappelons que les religions monothéistes ordonnent aux humains de croître et de se multiplier, et que cet ordre satisfait pleinement le capitalisme, tout en introduisant le désordre dans la biosphère.

Quand il déclare « ce qui revient à masquer la sous-consommation de millions d'individus », il avance l’argument selon lequel les discours décroissants cherchent à cacher le fait qu’il y a de nombreux pauvres qui n’ont pas le nécessaire pour vivre. C'est une invention de sa part : même les décroissants non anarchistes prônent la redistribution, pour éradiquer la misère sans qu'il ne soit nécessaire de courir après une croissance qui elle, justement, a créé cette misère. Et sur sa lancée, il oublie de dire que les pauvres souffrent plus de la pollution que les riches. Cela lui permet de ne pas admettre qu’il y a pollution. Les pauvres ne sont-ils pas dans ce cas un alibi à la société productiviste capitaliste ?

De même, faudrait-il consommer tout ce que produit la société capitaliste ? Gadgets, malbouffe...

Plus étonnant : il critique « l’obsession décentralisatrice de Kropotkine » et affirme que l’anarchisme ne conteste pas l’organisation en centre et en périphéries. Or, le fédéralisme anarchiste n’a pas de centre, il n’a que des coordinations transitoires, soumises à mandat impératif, sous le contrôle permanent des assemblées de base. Cette forme d'anarchisme n'a-t-elle pas l'odeur du « centralisme démocratique » des étatistes ?

En conclusion, PP prône le productivisme (la croissance), pour éradiquer la misère humaine. Et dans tout son article, transparaît l’inégalité de traitement qu’il fait entre la croissance et la décroissance. L’autogestion ne serait-elle pour lui que la gestion d’une société où l’on devrait toujours travailler trop (à l’usine ?), pour lutter contre la misère ?

En fin de compte, il semble que cette charge contre les écologistes et les décroissants ne vise que les décroissants libertaires, sans les nommer.

Faudra-t-il que les anarchistes renoncent à combattre le nucléaire et à défendre un projet de société respectueux de l’environnement, parce qu’ils et elles ne sont pas les seuls engagés dans ce combat ?

"La religion n'est pas seulement l'affirmation de l'existence d'un dieu. C'est une conception qui consiste à renvoyer l'individu à ses responsabilités devant un élément extérieur qui n'existe pas, qui se situe dans le futur."

Cette définition met le concept d'utopie anarchiste dans le même sac de la religiosité. Ainsi, selon PP, vouloir un monde meilleur et agir pour le construire... relèverait du domaine du sectaire, du religieux... Ce qui coupe tout espoir de gagner dans nos luttes et effectivement de construire cette société autogérée, sans dieu ni maître.

Certes la fin du monde n'est pas pour demain, la révolution non plus. Là encore faut-il renoncer à préparer cette dernière tout en faisant en sorte qu'elle arrive bien avant la fin du monde ?

 

 

Groupe libertaire Lochu, Vannes.

Article paru dans le ML n°1735 du 20 au 26 mars 2014

 

9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 09:13

Projection du documentaire de Marie-Monique Robin "Terre souillée" (Japon, terre souillée. La vie des paysans après Fukushima - 26 min), suivie d'un débat sur le nucléaire là-bas et ici. Organisée par Stop nucléaire 56 trawalc'h.

 

Affiche 12 mars

 

Le groupe Lochu est membre actif de Stop nucléaire 56 trawalc'h (Ça suffit !)

21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 10:02

A4 VANNES couleurs Veloruti

 

 

Stop-nucléaire 56 Trawalc'h

 

Communiqué du 18 décembre 2013.

Vélorution anti-nucléaire : « la voiture électrique n'est pas une solution au problème énergétique ».

Samedi 21 décembre 2013 auront lieu plusieurs manifestations dans le Morbihan pour dénoncer le greenwashing (écoblanchiment) dont bénéficie la voiture électrique en France. A Vannes (esplanade du port) et à Lorient (Hôtel de ville), des cyclistes s'élanceront à 11 heures pour exprimer leur joie de se déplacer sans lithium et sans nucléaire.

Les voitures de Bolloré et Renault ne sont pas "propres" : prétendre le contraire, c'est nier que cette production représente un coût énergétique et écologique conséquent. Écrire que la voiture électrique « ne consomme aucun combustible fossile, ne provoque aucune pollution directe et contribue ainsi à préserver notre environnement » c'est faire croire qu'en roulant dans cette "fabuleuse" voiture, nous luttons contre le réchauffement climatique. Mais si elle ne brûle pas d'hydrocarbures pour avancer, la « Bluecar » (nom de la voiture de Bolloré) en consomme pour être fabriquée, de même que la pollution chimique due en particulier aux batteries est bien réelle. L'extraction du lithium contenu dans la fameuse batterie LMP (Lithium Métal Polymère) représente un grave danger pour l'environnement. Surtout, le chargement de ces batteries nécessite un approvisionnement électrique extrêmement polluant puisque 80% de la production électrique est d'origine nucléaire en France. Or, accepter l'industrie nucléaire, c’est penser qu’une “gestion” de la catastrophe serait possible. C'est accepter le port de dosimètres pour nos enfants. C’est accepter de vivre en territoire contaminé comme une alternative envisageable. La voiture électrique est une fuite en avant vers le nucléaire et ne lutte pas contre le réchauffement climatique, elle n'est pas une solution au problème énergétique !

Il faut arrêter le nucléaire. Immédiatement. Toute discussion sur la transition énergétique reste vaine sans cette volonté politique. Comment accepter de fermer les centrales sur 10, 20, 30 ans alors qu'une catastrophe nucléaire est imminente ? Il est possible d'arrêter 37 réacteurs dès demain. Le Japon après la catastrophe de Fukushima en mars 2011, a arrêté ses 54 réacteurs nucléaires en 2012... Soit en 14 mois ! Dès demain matin, selon le scénario proposé par Sylvain Houpert, la France peut fonctionner avec seulement 1 réacteur nucléaire sur 3. Il est possible d'arrêter 65 % de la production électrique d'origine nucléaire sans provoquer de coupure d'électricité. Il faut l'arrêt immédiat puisque chaque jour nous rapproche de la catastrophe écrivent Pierre Lucot et Jean-Luc Pasquinet (« Nucléaire arrêt immédiat : le scénario qui refuse la catastrophe »).

Prenons nos vélos pour dire oui à la vie. Faisons la vélorution !

Une vélorution (jeu de mots mêlant vélo et révolution) est une balade manifestive pour promouvoir des transports personnels non polluants (vélos, planches à roulettes etc). Elle entend aussi par ce biais ouvrir le débat sur toute la problématique environnementale induite par les transports, l'aménagement du territoire et leurs conséquences sur le climat. Au transport individuel polluant, nous opposons la gratuité des transports collectifs. A la voiture qui est une des causes de l'effet de serre, nous revendiquons la réhabilitation du réseau ferré breton. Ni nucléaire, ni effet de serre !

Non au nucléaire, civil et militaire !

Arrêt immédiat !

 

(avec la participation de membres du groupe Lochu )

9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 18:47

Le 07/ 12/ 2013, à Lorient.


Collectif des Faucheurs volontaires d'OGM


    Lettre ouverte à

    Mme la Ministre de la Justice et Garde des Sceaux,
    Mr le Ministre de l'Intérieur,
    Mr le Ministre de l'Agriculture,
    Mr le Ministre délégué de l’agroalimentaire
    Mr le Préfet de la région Bretagne,
    Mr le Sous-préfet de Lorient
    Mr le Président de la Région Bretagne,
    Mr le Président de l'association Nutrinoé (*)

   
    Nous, Faucheurs et Faucheuses volontaires d’OGM, souhaitons vous interpeller publiquement au sujet de la question des OGM en France et de leur traitement par les pouvoirs publics que vous représentez.

    Le 23 novembre 2012, nous avons neutralisé et rendu impropre à la consommation environ 3500 tonnes de soja transgénique stockées au port de Lorient, (vidéo ici) soit l'équivalent de 1200 hectares de cultures.
    Cette opération de désobéissance civile faisait suite à de nombreuses actions menées les années précédentes : occupations de coopératives agro-alimentaires stockant du soja OGM (CECAB, Glon Sanders, Lorca) en 2011 et 2013, des ports de transit d'OGM de Lorient en 2005 et 2009, de Saint-Nazaire en 2007, de Brest en 2008 et de Sète en 2010, fauchages répétés de maïs et de tournesol.

    A travers ces actions non violentes, nous souhaitons dénoncer l’importation massive de soja OGM, souvent issu d’Amérique du Sud, de par ses conséquences néfastes sur l’environnement, la santé, la société et l'économie, ici comme dans les pays exportateurs.
    Ce type d'importation cautionne notamment ici un modèle agricole productiviste hors-sol, rend des éleveurs dépendants de cet apport en protéines et engendre le développement de la monoculture dans les pays exportateurs au détriment de l'agriculture vivrière des petits paysans, chassés de leurs terres. C'est pourquoi nous revendiquons une relocalisation des cultures de plantes protéagineuses en France.
    Par ailleurs, nous demandons un étiquetage des denrées issues d'animaux nourris aux OGM.
   
    D'autre part, nous tenons à signaler que, dans le cadre de la désobéissance civile, nous revendiquons et assumons pleinement nos actes. Ainsi, nos actions sont systématiquement constatées par un huissier de la partie civile et nos identités transmises aux forces de l'ordre sur les lieux de nos opérations.

    Comment se fait-il enfin que dans un Etat de droit, la justice française ne soit pas intervenue suite aux actions pénalement répréhensibles citées précédemment, dont la première étant dite de destruction de bien en réunion ?
   
    Devant l'inertie des pouvoirs publics français à s'opposer aux OGM et devant l’entrain de la filière agro-alimentaire française à s’enrichir au détriment des populations et de l’environnement, nous invitons celles et ceux qui se reconnaissent dans nos revendications à nous rejoindre pour de prochaines actions contre les OGM.
   
    Nous vous prions d’agréer Madame, Messieurs, nos sincères salutations.


Le collectif des Faucheurs volontaires d'OGM.


(*) : anciennement AFAB, Association Française d'Aliments du Bétail

Qui sommes-nous ?

Nous sommes des militant-e-s anarchistes et/ou anti-autoritaires, engagé-e-s dans les luttes sociales, syndicales, écologistes, féministes, anti-racistes, antifascistes, internationalistes.

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Jeudi 23 mars : Cinéma Ti Hanok (Auray), 20h, Ciném'anar avec le film "La Salamandre" d'Alain Tanner (1971) ; librairie vagabonde sur place

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Vendredi 24 mars : salle Hélène Branche, 10 rue du Penher (Auray), 20h15, Rencontre-débat "Le travail : de l'exploitation à l'émancipation" avec notre invité Simon Luck ; librairie vagabonde sur place

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