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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 22:32

Les animateurs de l'atelier de vélos et plus largement du CRADE (Centre de Recherche sur l'Avenir des Déplacements Écologiques), de Concarneau, situé dans un local squatté au port, tiennent à marquer leur distance avec l'outil internet, dans leur communication interne et externe mais aussi plus globalement.

 

 

" - Les 2 personnes qui oeuvrent le plus en terme de temps pour le CRADE, et comme beaucoup d'autres personnes, ont un accès limité voire nul à leur messagerie internet. Et comme les déplacements motorisés, internet discrimine les trop pauvres, les illettrés, les trop âgés.
- l'objet du CRADE est aussi d'avoir une réflexion sur la technologie moderne (automobile, internet, téléphone mobile) qui confisque la maitrise de l'espace et du temps aux individus, pour les isoler davantage du réel et de leur prochain. Et puisque le CRADE est aussi le propre objet de ses expériences, internet n'est à ce titre pas le moyen de décider sur notre fonctionnement entre nous.
- Sur la volonté de quelques personnes engagées dernièrement, internet est actuellement utilisé pour rendre compte des actions, de façon factuelle et vérifiée.
- La voiture est un moyen payant, mortifère et excluant de se déplacer... Comme internet l'est pour communiquer.

Rémi et Xavier, à l'atelier, au marché, à Concarneau, dans la rue, tout le temps, par tous les temps."

Et n'oubliez pas l'appel du 18 Juin : vive le vélo libre !

 

velorution Concarneau.pdf

24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 17:42

Texte de l'intervention de Jean-Pierre TERTRAIS réalisée en avril 2011, sur la question énergétique, au local la Commune de la fédération anarchiste Rennes. Il s'agit uniquement de la partie technique, la partie politique étant destinée au débat.


 

 

LA QUESTION ENERGETIQUE

 

L'histoire des civilisations est marquée par de nombreuses découvertes et inventions, mais plus particulièrement par celles liées à l'énergie. Pendant très longtemps, les sources d'énergie étaient essentiellement des énergies renouvelables (bois, tourbe, vent, hydraulique, énergie animale et humaine).

  TN-Jongleur

A partir de la révolution industrielle survenue au 19e siècle, un fossé est franchi : le charbon et la machine à vapeur, puis le pétrole, le gaz naturel, l'électricité, l'uranium rendent l'énergie abondante et bon marché, reléguant en grande partie les énergies renouvelables aux oubliettes parce que non concurrentielles. C'est-à-dire que le capitalisme subordonne les lois de la physique et de la vie à ses propres lois économiques, et en plus au nom du réalisme.

 

Il faut noter que le recours au charbon est dû à une exploitation inconsidérée du bois au point de provoquer une situation de crise grave. C'est en se plaçant eux-mêmes dans une impasse énergétique que nos ancêtres ont été contraints d'exploiter de nouvelles filières et de passer outre leurs inconvénients.

 

Il faut aussi rappeler que les limites du système énergétique médiéval conduisirent à prélever des ressources à l'extérieur du royaume et donc à conquérir de nouveaux territoires, ce que les puissances européennes réalisèrent par le commerce maritime, la colonisation des Amériques et l'esclavage, notamment en Afrique. Le progrès technique s'est souvent accompagné de massacres sociaux et environnementaux.

 

Cette transition énergétique de la fin du Moyen Age présente une situation similaire à celle que nous vivons actuellement, sauf qu'il n'y a plus, aujourd'hui, de nouveaux territoires à conquérir, et que toutes les énergies fossiles sont en passe d'être dilapidées.

 

Avec l'essor des énergies fossiles, on assiste donc à une montée en puissance des économies occidentales, convaincues de leur supériorité, avec l'idée que les réserves en énergie, et en matières premières, n'ont pas de limites, que la croissance est normale, nécessaire et qu'elle peut durer indéfiniment.

 

Ce qui est sidérant aujourd'hui, c'est la facilité avec laquelle on brûle un litre d'essence, et le fait de savoir que pour obtenir ce litre d'essence, il aura fallu que 23 tonnes de matière organique soient transformées sur une période d'au moins un million d'années. Il y a bien un télescopage entre le temps industriel et le temps géologique.

 

Le piège que l'humanité s'est tendu à elle-même se referme, à savoir que la croissance économique couplée à la croissance démographique ont créé un ensemble gigantesque de besoins que les capacités de régénération de la planète ne vont désormais plus pouvoir satisfaire.Le sociologue Alain Gras explique dans son livre « Le choix du feu » que si la biosphère se porte mal, c'est à cause de l'utilisation incontrôlée par l'espèce humaine de la puissance du feu. Les énergies naturelles imposaient des limites, elles contraignaient à la prise en compte d'éléments extérieurs à la volonté de l'homme : le vent parce qu'il est instable, le bois parce qu'il se reproduit lentement, l'eau parce qu'elle ne fournit sa force que sur les lieux précis. Le feu de l'énergie fossile débloque ce verrouillage, et par conséquent dissipe la notion de contrainte, et donc la fonction de vigilance. Tout est désormais permis. Il n'y a plus de signal d'alarme.

 

S'agissant des lois de la physique et de la vie, il faut savoir que les systèmes vivants peuvent accroître leur niveau d'ordre et de complexité en augmentant la quantité d'énergie qui les traverse ; mais ce faisant, ils augmentent inévitablement l'entropie au sein du système plus vaste auquel ils appartiennent. L'ordre a toujours un coût en termes d'énergie. Voici ce qu'écrit Richard Heinberg dans « Pétrole la fête est finie » : « Telles sont les règles du jeu en ce qui concerne l'énergie et la vie : les ressources sont toujours limitées et rien n'est gratuit. A long terme, il est dans l'intérêt de toutes les espèces d'utiliser l'énergie de manière parcimonieuse. Si la compétition existe évidemment dans la nature, elle est temporaire et limitée ; la nature privilégie les arrangements stables impliquant l'autolimitation, le recyclage et la coopération ».

 

Voici les principales caractéristiques de la situation énergétique actuelle : il se trouve qu'elles sont toutes plutôt défavorables.

 

° La dépendance totale des sociétés modernes vis-à-vis des ressources énergétiques fossiles

Presque tout ce que nous pouvons toucher contient du pétrole, soit dans le processus de fabrication soit dans l'acheminement. Les transports représentent le premier des débouchés du pétrole avec la moitié des produits pétroliers consommés dans le monde.

 

L'agriculture et l'agroalimentaire sont devenus très dépendants du pétrole : mécanisation, pompage pour l'irrigation, engrais industriels, pesticides, culture sous serre, acheminement des produits agricoles, emballage, réfrigération. Ainsi, le pétrole et ses dérivés interviennent à quasiment toutes les étapes de la chaîne agroalimentaire.

 

° La vulnérabilité des sociétés industrielles face aux ruptures économiques et politiques résultant de réductions même mineures de la disponibilité des ressources énergétiques. Plusieurs événements (pannes, défaillances, grèves, sabotages, attentats, troubles politiques...) ont, depuis le début de l'ère pétrolière, perturbé plus ou moins gravement, l'activité économique et la vie quotidienne (voir surtout le premier choc pétrolier de 1973).

 

° L'augmentation prévisible de la demande Deux facteurs conjuguent leurs effets :

  • l'augmentation de la population mondiale, qui va passer d'un peu plus de 6,5 milliards aujourd'hui à environ neuf milliards vers 2050, c'est-à-dire des besoins nouveaux considérables en termes de nourriture, d'habitat, de chauffage, de transport...

  • le développement économique de plusieurs pays comme la Chine, l'Inde, la Russie, le Brésil, c'est-à-dire là aussi un prélèvement important d'énergie et de matières premières.

 

°La question du réchauffement climatique Même s'il n'est pas sûr que cette question soit la plus importante des problèmes écologiques, elle n'est pas vraiment prise au sérieux par beaucoup parce que ses effets apparaissent lointains, globaux et diffus. Or les taux de CO2 actuellement constatés (et surtout dûs à la combustion des énergies fossiles) sont supérieurs de 30% aux taux maximaux constatés ces 400 000 dernières années. Les conséquences sont difficiles à évaluer mais suffisamment inquiétantes pour amorcer un changement radical de nos modes de vie.

 

° Le caractère inévitable de l'épuisement des énergies fossiles La production journalière vient probablement d'atteindre son maximum et va bientôt commencer à décroître, selon un phénomène que l'on appelle la déplétion.

 

En supposant une croissance de la consommation mondiale d'énergie primaire de 2,53% par an, les réserves mondiales prouvées en nombre d'années de consommation sont de 25 ans pour le pétrole, de 35 ans pour le gaz naturel, de cent ans pour le charbon, de 55 ans pour l'uranium.

 

D'autre part, les découvertes de pétrole diminuent. Il faut rappeler que les dix plus importants gisements au monde en termes de débit ont tous été découverts entre 1927 et 1976. Globalement, nous consommons aujourd'hui quatre barils de pétrole pour un baril découvert.

 

Pour ce qui concerne le pétrole « non conventionnel », c'est-à-dire non exploitable directement – sables asphaltiques, schistes bitumineux, huiles extra-lourdes – il se caractérise par un rendement énergétique médiocre, voire nul, et un coût d'exploitation élevé ; il ne représente donc en aucune façon un réel espoir.

 

Un autre facteur risque d'aggraver la situation : la raréfaction prévisible de nombreuses matières premières, comme le cuivre ou le platine, essentielles à la production, au transport, à la distribution et à l'utilisation de l'énergie, au-delà du tarissement attendu des réserves énergétiques fossiles.

 

° La loi des rendements décroissants à laquelle sont sujettes les stratégies de captage d'énergie des sociétés industrielles : il faut de plus en plus d'énergie pour produire une même quantité de pétrole, de gaz ou de charbon. Il faudra bientôt investir plus d'énergie, en moyenne, pour explorer, forer et extraire le pétrole que les puits eux-mêmes pourront produire.

 

° Le caractère immédiat du pic de la production d'hydrocarbures Hubbert, géophysicien américain, avait suggéré dans les années 1940 que la courbe de production d'une matière première donnée est une courbe en cloche (une phase ascendante, un plateau ondulé, un déclin). Pour les estimations pessimistes, le pic oscille entre 2007 et 2012. Selon les optimistes, il aura lieu vers 2030. Or l'AIE, jusqu'à présent optimiste, vient de reconnaître que l'on est en train de vivre en ce moment le pic de production (la production mondiale de pétrole stagne depuis deux ou trois ans autour de 85-86 millions de barils par jour, alors qu'elle a toujours augmenté jusque-là )

 

° L'impossibilité de remplacer intégralement par des alternatives cette source d'énergie concentrée et pratique que constituent les hydrocarbures.

  • Le gaz naturel est loin de posséder les qualités du pétrole et, de toutes façons, il suit la même courbe de Hubbert que celle du pétrole avec un léger décalage.

  • Le charbon : c'est le plus abondant, mais le plus controversé en raison des dégâts humains et environnementaux qu'il occasionne.

  • Sous les apparences d'une énergie propre, le nucléaire cumule de nombreux le-cri-nucleaire.pnginconvénients (accidents, prolifération, déchets, effets sur la santé des salariés et des populations environnantes, coût réel exorbitant, notamment du démantèlement des centrales, minerai d'uranium en quantité limitée et présent dans quelques pays seulement, société policière, militarisée induite par le choix du nucléaire).

Les énergies renouvelables (solaire, hydraulique, éolienne, la biomasse, c'est-à-dire les matériaux végétaux, l'énergie des mers, l'énergie géothermique). Il est très probable que ces énergies ne constitueront qu'un appoint. Les énergies renouvelables cumulées ont un potentiel théorique très élevé de production énergétique, mais ces gisements très abondants sont en fait extrêmement difficiles à exploiter massivement, de façon durable.

Leur gros avantage, par contre, est qu'elles sont largement réparties sur l'ensemble de la terre. Une des conséquences de cette répartition est l'idée d'une possible production délocalisée de l'énergie, ce qui constitue un atout évident pour une société libertaire.

 

Concernant les agrocarburants, il faut rappeler que, même avec une amélioration future des rendements, leur production mobilisera des pourcentages insupportables de terres cultivables, créant une compétition entre cultures vivrières et cultures destinées à la production d'énergie.

 

Quant à l'utilisation d'autres sources d'énergie pour la propulsion des véhicules – voiture à hydrogène ou voiture électrique – ces solutions présentent en fait un potentiel très limité. Concernant l'hydrogène, il faut rappeler qu'il n'est pas une source d'énergie mais un vecteur d'énergie. Pour donner un ordre de grandeur, il faudrait multiplier par deux le parc mondial de centrales nucléaires pour obtenir l'hydrogène nécessaire au remplacement du parc automobile mondial actuel. S'agissant de la voiture électrique, outre le temps de chargement assez long des batteries et la faible autonomie, généraliser la voiture électrique impliquerait, là aussi, un recours important au nucléaire. Avec la nouvelle catastrophe au Japon, rien n'est moins sûr.

 

Si l'on procède donc au bilan global des ressources énergétiques plausibles par rapport aux besoins prévisibles, l'optimisme n'est pas de mise. Une demande en hausse, une production en baisse, pas de solution de rechange, des prix qui s'envolent : c'est bien une crise énergétique qui se profile, et qui va toucher des populations absolument pas préparées puisqu'abreuvées de discours rassurants.

 

Richard Heinberg, auteur de Pétrole la fête est finie, écrit : « Une fois que l'humanité aura traversé la période à venir de diminution de la complexité, il est entièrement possible que nos descendants jouissent d'un mode de vie bien moins gourmand en énergie et plus épanouissant. Mais le parcours nécessaire pour y arriver, en partant d'où nous sommes, a de fortes chances d'être extrêmement pénible, et la satisfaction éprouvée une fois la destination atteinte dépendra dans une large mesure des actions entreprises maintenant ».

 

Il n'est pas envisageable d'empêcher les pauvres de s'assurer un minimum de croissance économique. Il n'est pas envisageable non plus d'obliger les nouveaux arrivants (plus de deux milliards d'ici 2050) à manger des cartes de crédit ou des pommes de terre virtuelles. Il reste donc à remettre en cause le gaspillage, mais aussi en partie le mode de vie des pays industrialisés, et plus précisément celui des riches des pays riches, mais aussi des riches des pays pauvres. Jusqu'où ? Telle est la question.

 

Les axes fondamentaux autour desquels se décline la sobriété énergétique qui nous attend sont connus :

° le respect du rythme de régénération des ressources renouvelables (forêts, ressources halieutiques) ;

° le ralentissement de la consommation des ressources non renouvelables ;

° les économies d'énergie ;

° l'éco-efficience : rationalité technique qui permet de fabriquer un même objet avec moins d'énergie et de matières premières ;

° la relocalisation de la production ;

° le recyclage des matériaux ;

° le développement des énergies renouvelables.

 

Les solutions au quotidien sont également connues. Côté transport (50% de la consommation de pétrole, rappelons-le) : contraction du commerce mondial (des dizaines de milliers de tonnes de marchandises parcourent chaque jour des dizaines de milliers de km, avec souvent les mêmes produits dans les deux sens). Réduction de la mobilité des hommes : distances du domicile au lieu de travail, ce qui suppose une réorganisation du travail et de l'urbanisme, utilisation de modes de transport doux (marche, vélo pour les courtes distances), covoiturage (ce qui suppose une remise en cause des habitudes), transports en commun. Côté alimentation : nourriture produite localement, plutôt biologique, de saison, moins carnée, lutte contre le suremballage.

21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 10:04

L'atelier de vélos Crade (cf. notre article), basé à Concarneau dans un squat, est menacé d'expulsion.

 

Ci-dessous un extrait d'une mise au point de l'association sur l'état actuel de la situation.

 

" Chères adhérentes, chers adhérents, chères sympathisantes, chers sympathisants,

 

La procédure engagée par la CCI contre le Centre de Recherche sur l'Avenir des Déplacements Écologiques, nous sommait de quitter les lieux de ses biens et personnes pour le 15 Mai 2011.

La CCI refuse toujours de nous accorder le droit de disposer de ce local et aucun autre relogement n'est proposé par la Mairie ou autre.
Nous occupons donc toujours le local, au 8 rue des thoniers à Concarneau. L'activité est suspendue. Un premier huissier est passé mardi 17 Mai pour nous demander de quitter les lieux sous 24h. Le second ne devrait pas tarder pour nous sommer de déguerpir (terme juridique) immédiatement. En cas de non respect de cette ordonnance, l'huissier fera alors appel au Préfet. Ce dernier pourra faire vider par la force les lieux de ses biens et occupants si l'occupation crée un "trouble à l'ordre public". Il peut donc ordonner l'expulsion pour le jour-même ou dans deux mois, en tout cas pas avant la semaine prochaine. L'astreinte peut être réclamée par le plaignant, lorsque les lieux seront vides.

Un rendez-vous a été pris avec l'avocat pour 10h, lundi 23 Mai 2011, pour une lecture explicative du jugement et des risques encourus par rapport à l'astreinte, notamment.

Un entretien téléphonique a été effectué avec un responsable de la CCI. Il argumente principalement sur la non assurabilité pour les non-usagers de la zone portuaire. Une lettre demandant un rendez-vous pour trouver un accord dans ce sens a été écrite. Elle sera envoyée demain au Président de la CCI.

Plusieurs courriers ont été écrits à la Mairie de Concarneau. Une adhérente à eu un rendez-vous avec l'élu au développement durable, sans solution concrète. Une demande de rendez-vous pour une délégation a été demandée avec le même élu.

Mercredi 18 Mai, un communiqué a été dit au "Télégramme" et "Ouest France". Il signifie ce qui est écrit ci-dessus. Il demande aussi à tous ceux qui oeuvrent publiquement pour le développement durable et les déplacements doux de se prononcer sur la situation de l'association. A ce titre, le communiqué rappelle l'activité de l'association en terme de chiffres: 85 adhérents, 300 passages à l'atelier, 200 vélos récupérés, plus de 100 remis en circulation, 200 personnes uniques aux 9 velorutions et plus de 500 personnes venus sur le marché. Soit beaucoup de monde sensibilisés, informés, et mis en selle.

Une réflexion est en cours pour formaliser une demande publique aux privés.

L'accès à l'emplacement associatif pour les marchés du Vendredi semble compromis pour cet été. Une réponse formelle de la Mairie est attendue.

La prochaine velorution aura lieu le 18 juin, place de la Mairie, RDV 14h et départ 14h30.

Le local reste ouvert. Il suffit de frapper et de s'annoncer. On peut donc passer quand on le souhaite et ainsi apporter des idées et un souhaitable soutien.

Il est nécessaire que la Mairie continue à recevoir l'opinion des adhérents, sympathisants par écrit au service qui concerne l'association : le développement Durable, Mairie de Concarneau, 29900 Concarneau.

 

(...)

 

Paix, Solidarité, Courage, Force et Détermination.

Et Vive le vélo ! "

 

Contact du Crade : crade29@gmail.com

 

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Selon Ouest-France du 19 mai 2011

Le Crade toujours dans les locaux de la CCI

Malgré la visite d'un huissier mardi, l'association occupe toujours les locaux rue des Thoniers.

Depuis dimanche, le Crade est expulsable des locaux de la CCI sur le port. Le tribunal avait donné à l'association jusqu'au 15 mai pour quitter les lieux, qu'elle occupe illégalement depuis l'automne. Mais elle n'a depuis pas bougé un vélo.

Mardi, le Crade a reçu la visite d'un huissier rue des Thoniers. « Il nous a signifié de partir sous 24 h, indique un des membres de l'association. On ne l'a pas fait. Car aucune solution de repli ne nous a été proposée. »

Du coup, l'association a écrit à la chambre de commerce et d'industrie. Elle a demandé un « entretien pour trouver une solution durable ». Hier, elle a également sollicité la mairie par téléphone. Et souhaite rencontrer une délégation de la Ville. Toujours dans l'optique de se reloger ailleurs.

Dans l'attente d'une roue de secours, le Crade prévient : « Dans la semaine, un deuxième huissier va nous signifier de partir immédiatement. Si on n'a toujours pas trouvé de solutions, on restera. »

Appel aux acteurs publics

Dans ce bras de fer qui oppose la CCI et l'association, le Crade demande « aux personnes engagées publiquement dans le développement durable de se positionner publiquement. Partis politiques, associations ou institutions ».

Depuis lundi, l'association a cessé toute activité dans son atelier de vélo. « On ne veut pas se retrouver avec des adhérents en situation d'expulsion », explique l'association, qui continuera de réparer les vélos sur le marché de Concarneau.

 

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Selon le Télégramme du 16 mai 2011 Concarneau 

Samedi après-midi, plusieurs cyclistes sont venus apporter leur soutien au Crade lors d'une

nouvelle «vélorution». 

 

Crade velorution 140511

 

Concarneau

Port. Expulsé, le Crade réfléchit à un relogement

C'est ce soir que le Centre de recherches sur l'avenir des déplacements écologiques (Crade) doit se réunir pour trouver une solution après l'expulsion prononcée par la Justice.

Selon le jugement prononcé le 6 avril dernier, par le tribunal de Quimper, le Centre de recherches sur l'avenir des déplacements écologiques (Crade) est expulsable depuis hier, du local qu'il occupe au 8, rue des Thoniers. Dans cet entrepôt, propriété de la chambre de commerce et transformé en siège social de l'association voila six mois, on s'attend d'ailleurs à la visite imminente d'un huissier. Partir immédiatement ou se maintenir temporairement, malgré l'astreinte de 20 EUR par jour prononcée par le tribunal ? Les animateurs de l'association n'ont pas encore tranché. «Nous devons nous réunir en comité réduit pour en décider» explique Rémi Guitteny. Au nombre des fondateurs du Crade, il rappelle qu'il s'agit de «la seule association cycliste utilitaire de Concarneau et l'unique site du Finistère apparaissant sur la carte du réseau des ateliers-vélos *». Un atelier de vente et réparation fréquenté par environ 300 personnes depuis sa création.

Un problème «global» de locaux associatifs

Au-delà de cette expulsion, Rémi Guitteny juge que le problème est «global». Selon lui, «La véritable solution consisterait à se fédérer pour faire évoluer la mentalité et qu'il y ait un véritable effort pour attribuer des locaux aux associations».

Fin de la présence sur le marché du vendredi

En attendant, le Crade se cherche un autre local, tout en étant conscient qu'aucune solution ne viendra de la municipalité. Les relations avec la collectivité restent en effet compliquées. Dernier épisode en date:l'impossibilité pour l'atelier-vélos de continuer à être présent lors du marché du vendredi. «On nous a expliqué que jusqu'alors c'était accordé à titre exceptionnel mais que cela créait une inégalité vis-à-vis des autres stands, quoi qu'il en soit, nous continuerons à participer au marché bio du mercredi». Pour Rémi Guitteny, cette expulsion ne signe pas pour autant la mort du Crade. «L'association existe, avec ses statuts et ses 80 adhérents, c'est plutôt un changement de siège social». Si la structure entend continuer à être actrice du débat sur l'avenir des déplacements, reste le problème du relogement de l'atelier. L'association n'exclut pas, en fonction des conditions, de recourir à un bailleur privé. Un appel pour obtenir le prêt d'un local pourrait également être lancé de façon plus formelle, «il est vrai que nous ne l'avons encore jamais fait».

* http://www.heureux-cyclage.org

 

 



19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 13:22
Texte du lundi 9 mai 2011 repris à la Cnt-Ait Toulouse : original en cliquant ici ! Merci à elles & eux.

 

L’émotion collective suscitée par la catastrophe nucléaire nippone obéit à un sentiment parfaitement légitime d’insécurité face à ce mode de production d’énergie. Constatons que l’État, par la voix de son sinistre Besson, a tout fait pour se montrer rassurant, rappelant ce nuage radioactif venant d’Ukraine et déclinant poliment son identité à la douane française en 1986 pour se voir interdire le survol de l’espace aérien hexagonal.

Dans cette actualité dramatique (parmi d’autres), nous souhaiterions ici analyser plus avant la question nucléaire, d’un point de vue anarchiste. Pour cela - question de vocabulaire nécessaire -, nous appellerons nucléarisme la pensée favorable à la production d’énergie nucléaire, pour ensuite en décliner les différents aspects.

 

I. Le nucléarisme est un étatisme


L’État-Nation, sous le prétexte (entre autres) d’indépendance énergétique, a imposé cette solution de production d’électricité dans les années 70. Il n’y a pas eu de débat démocratique et la violence [1] de la Raison d’État a balayé les révoltes nées de cet arbitraire. Cet arbitraire d’État concerne deux nucléarismes : militaire et civil. Pour le nucléaire militaire, l’inscription de la nation France dans le champ de la « dissuasion » témoigne de son agressivité foncière vis-à-vis des autres nations, une attitude séculaire de militarisme et d’impérialisme colonial que le simple humanisme déplore, quand l’internationalisme doit le combattre résolument. La république ne fait ici que reprendre, en plus dangereux, la théorie du « pré-carré » de Louis XIV, Vauban et Louvois.

À cette agressivité militaire répond l’outrance de l’équipement civil, avec 58 réacteurs nucléaires produisant plus des 3/4 de l’électricité en France (un taux unique en Europe et dans le monde). L’État possède également la mainmise sur le marché britannique (British Energy), 4 réacteurs en Allemagne (EnBW), et 7 réacteurs en Belgique (Electrabel, filiale de GDF) [2]. Nous pouvons donc parler ici d’un projet étatique dépassant largement le cadre de l’autosuffisance énergétique pour apparaître plutôt comme un instrument d’extension de l’influence de l’État.

Deuxième appendice de l’étatisme, le Secret d’État, ou Mensonge d’État, est à l’oeuvre en la matière : soi-disant garant de la sûreté des dispositifs techniques, l’État ne considère que le sentiment de sécurité ou d’insécurité (notions subjectives aux « citoyens », et non objectives, liées aux faits et risques, comme la sûreté [3]). Sa propagande créera donc de l’insécurité dans la ruelle de banlieue et de la sécurité dans les centrales nucléaires (La manipulation des sentiments et des émotions est utilisée pour contrôler la population, vers les fins voulues par l’État). Le secret d’État couvre ses crimes : contamination des ouvriers dans le désert algérien, accidents répétés dans les centrales, assassinat du Rainbow Warrior... Par ailleurs, la logique de la Raison d’État permet de s’acoquiner avec les tyrans les plus sanguinaires (le Shah, Saddam Hussein, l’Afrique du Sud au temps de l’Apartheid, Kadhafi,...)

 

II. Le nucléarisme est un capitalisme


Avec notamment ces deux mastodontes que sont EDF et AREVA [4], le nucléaire constitue un exemple important du capitalisme, avec toutes les caractéristiques afférentes : utilisation vorace et destructrice de biens publics gratuits tels que l’eau et l’air, exposition des salariés à des conditions de travail dangereuses [5], incapacité foncière à envisager les risques pour la population ou les générations futures. Nous avons là un résumé des tares du capitalisme. Sur la question des biens publics, le nucléarisme a pour caractéristique de ne pas payer les coûts réels de sa production en profitant à outrance des biens publics et en amassant une dette en termes de coûts de pollutions qu’il souhaite faire payer aux générations futures. Ce transfert du coût donne l’illusion aux générations présentes que cette technique de production d’énergie est valable et moins coûteuse. Ceci repose en fait sur une imposture comptable  : les financiers ne confondent pas le principal et l’intérêt dans leurs comptes, mais quand il s’agit de la nature, patrimoine commun dont nous ne sommes que les usufruitiers, cette confusion scandaleuse opère sans beaucoup de contestation.

Autre caractéristique du capitalisme : son absolue cécité face à la nécessité éthique (celle qui ne rapporte jamais rien) et à la corruption politique qui en découle. L’exploitation de l’uranium par Areva à Arlit et Akouta au Niger a produit des dommages écologiques considérables, et constitue par ailleurs une caricature du post colonialisme de la France au Niger. Au niveau de la théorie anarchosyndicaliste, on perçoit bien ici la différence entre un syndicalisme révolutionnaire qui considère le syndicat comme le centre décisionnel après la Révolution, et l’anarchosyndicalisme qui prévoit la dissolution du syndicat à ce moment : en effet, comment empêcher une prise de pouvoir, si on laisse un groupe de personnes décider seul des destinées d’un lieu aussi important qu’une centrale nucléaire ?

 

III. Le nucléarisme est un scientisme


Nous appelons scientisme la confusion opérée entre le progrès humain et le progrès technique, ou plus précisément l’identification de ces deux progrès. Le scientisme a une conséquence politique : ses tenants refusent que les scientifiques répondent de leurs actes devant la communauté, au non de l’expertise, qui ne pourrait obéir à l’ignorance. L’aventure du nucléarisme en France répond parfaitement à ce schéma, avec un lobby de scientifiques (CEA : Commissariat à l’énergie atomique, EDF...) qui obtient l’oreille de l’État et impose ses vues sans qu’une quelconque consultation de la population ait lieu. Il faut donc ici rappeler qu’il n’existe pas d’élite pouvant se permettre de confisquer le débat politique, quelles que soient ses compétences (scientifiques, militaires, oratoires...). La science permet le progrès technique (ce n’est pas uniquement son objet), mais doit de ce point de vue répondre démocratiquement de ses avancées [6] devant l’assemblée générale.

Face à la catastrophe se pose la question d’un optimisme forcené basé sur les possibilités de la technique. Celle-ci pourrait en effet tout résoudre et garantir à la communauté des hommes une énergie infinie et une sûreté face aux phénomènes naturels. Cette croyance est en partie née d’un autre tremblement de terre, celui de Lisbonne (1755), qui a vu l’émergence de nouvelles disciplines scientifiques comme la sismologie, laissant espérer que la prévision permettrait d’éviter « le mal ». Le débat initial de Voltaire [7] et de Rousseau à ce sujet n’est pas clos, mais nous pouvons considérer à juste titre que la conjonction des catastrophes naturelle et nucléaire balaye l’optimisme forcené de ceux qui croient que la technique peut tout résoudre.

Le scientisme s’accompagne généralement d’un tel mépris du bon sens qu’il nous permet cet aparté. Il repose en effet sur un mythe du progrès technique que l’on pourrait qualifier de prométhéen. Que penser en effet de cette catastrophe au Japon, où l’on a construit des centrales nucléaires « sur un volcan  ». « Le dragon s’est réveillé » aurait-on pu entendre dans un conte traditionnel. Quel échec en tout cas de l’entendement humain et de la raison, au non de la rationalité et de la Science (en apparence...). La politique consiste donc aussi à connaître les mythes agissants dans le monde, avec une sympathie pour l’expérience des hommes du passé (les habitants de Pompéi ne nous sont plus aussi lointains ces derniers jours...).

 

IV. Le nucléarisme est un élément particulièrement probant de la nocivité du Contrat Social


Le Contrat social, ou pacte social est une théorie politique qui considère que les individus, à un moment donné de leur histoire, ont passé un pacte mutuel et transféré leur souveraineté à l’État, afin de gagner plus de liberté, en tant que groupe, qu’en tant qu’individus isolés face à la nature. Cette théorie est née au XVIIIème siècle, avec Hugo Grotius, et surtout Jean-Jacques Rousseau [8].

Cette théorie était en rupture avec les considérations traditionnelles sur la monarchie, l’État de droit divin ; aussi est elle souvent présentée comme une idée progressiste, ancrée dans la philosophie des Lumières, présentée comme un bloc positif dans les manuels. Cependant, Le contrat social est plutôt à considérer comme une justification laïcisée de l’existence de l’État et de la souveraineté nationale. S’ils sont en rupture avec la monarchie absolue, les révolutionnaires de 1791 n’en sont pas moins des tenants de l’État central, détenteur d’une souveraineté nationale transcendante par rapport aux individus. Cette théorie est en rupture avec le libéralisme politique, notamment hérité de John Locke. Pourquoi évoquer ici cet aspect de l’histoire des idées politiques  ? Tout simplement parce que l’obligation faite aux générations futures de gérer les déchets nucléaires, la servitude imposée à ces personnes non encore nées est l’expression parfaite de l’arbitraire des décisions « démocratiques » reposant sur le contrat social. Ces personnes à naître ne peuvent être consultées, mais elles sont déjà liées, parce que les générations antérieures considèrent qu’elles doivent se soumettre aux décisions antérieures justifiées par la souveraineté nationale, qui n’est d’aucun temps, comme l’État.

Nous ne pouvons que refuser ce « serf-arbitre », en reprenant les arguments de Thomas Paine en 1791 : « Il n’exista, n’existera et ne pourra jamais exister de parlement, ou des hommes d’aucune sorte ou d’aucune génération, dans aucun pays, possédant le droit ou le pouvoir de lier et de dominer leur postérité jusqu’à la "fin des temps", ou celui de commander à jamais comment le monde doit être gouverné, ou qui doit le gouverner ; par conséquent, toutes les clauses, actes et déclarations produites par leurs initiateurs pour essayer ce qu’ils n’ont, ni le droit, ni le pouvoir de faire ou d’exécuter, sont en elles-mêmes nulles et vides. Chaque âge et génération doit être aussi libre d’agir pour lui-même dans tous les cas que les générations qui l’ont précédé. La vanité et la présomption de gouverner depuis la tombe est la plus ridicule et la plus insolente de toutes les tyrannies. L’homme n’à aucune propriété sur l’homme, pas plus qu’aucune génération n’a de propriété sur celles qui suivent. » [9]

Dans les faits, nous constatons ici que, de manière caricaturale, la théorie du Contrat Social, et l’État pseudo-démocratique qui en dérive, n’est qu’une continuité « laïque » des États de monarchie de droit divin. Ici le roi avait deux corps [10], l’un physique et périssable, l’autre immortel, et au décès d’un roi, le « mort saisissait le vif » (le successeur, avec l’expression convenue, le « Roi est mort, Vive le Roi ! »), là un État crée un phénomène physique polluant et dangereux qui saisit les générations à venir d’une main de fer. Tyrannie insolente, contradictoire avec ses principes démocratiques apparents, mais ô combien cohérente avec l’essence-même de l’État et de la souveraineté nationale qui a pour projet de perdurer à jamais.

 

Conclusion : l’éthique doit être au cœur du projet politique anarchiste !


L’anarchisme n’est pas un léninisme, qui asservit les moyens aux fins : il doit subordonner l’action à la réflexion éthique. De ce point de vue, il ne m’apparaît pas possible de défendre un projet nucléariste, expression de la raison d’État, capitaliste et scientiste, subordonnant les moyens d’actions aux fins envisagées. Une assemblée générale ne peut envisager de produire une électricité qui empêcherait de manière irréversible les assemblées générales à venir de choisir elles-mêmes leur propre destin. Et cela simplement parce qu’elle n’en n’a pas le droit. Non pas le droit bourgeois, mais l’impératif moral créé par le souci de ne pas imposer la souveraineté des vivants à celle des hommes à naître. Aussi faut-il certainement envisager une économie moins gourmande en électricité, et cela est notre problème, qui est d’ailleurs plus une question de sobriété que de survie.

Citons en guise de conclusion un passage éclairant de Rudolf Rocker, critique de Rousseau : « C’est un phénomène étrange que le même homme, qui prétendument dédaignait la culture et prônait le retour à la nature, l’homme pour qui la sensibilité rejetait le monument de la pensée intellectuelle des encyclopédistes ; et dont les écrits éveillèrent chez ses contemporains un si profond désir de retourner à une vie simple et naturelle, il est étrange que ce même homme, en tant que théoricien de l’État, ait administré la nature de bien pire façon que le plus cruel des despotes et mis tout en place pour la réduire au diapason de la loi. » [11] Il me semble que l’électricité nucléaire est un diapason supplémentaire de l’activité humaine que nous devons refuser.

 

SIA 32 CNT-AIT

 

[1] Exemple : mort d’une manifestant à Creys-Malville en juillet 1977.


[2] Voir l’article de Courrier International N°1068, citant l’hebdomadaire autrichien Profil à ce sujet (21-27 avril 2011 ; p°18).


[3] Voir à ce sujet l’article de Jean Delumeau sur la différence entre sûreté et sécurité, dans l’Histoire N°88, pages 71-75 (La « sécurité » n’est plus ce que l’on croit !)


[4] 9,104 milliards d’euros de CA en 2010, et 883 millions d’euros de résultat ;


[5] Accidents connus à Marcoule en 1959, Chinon en 1965, Saint-Laurent-des-Eaux en 1969, 1980, 1984, 1987...


[6] Ce point précisé, nous devons dire que l’anarchosyndicalisme s’oppose autant au scientisme qu’aux courants anti-scientifiques, qui, dans une sorte de pensée magique, privent les travailleurs des avancées possibles pour diminuer les efforts et les risques nécessaires à la vie en société, et à la survie en général.


[7] Voltaire, auteur du poème sur le désastre de Lisbonne en 1756, s’interroge sur le mal physique.


[8] Du Contrat Social ou Principes du droit politique, publié en 1762.


[9] There never did, there never will, and there never can, exist a Parliament, or any description of men, or any generation of men, in any country, possessed of the right or the power of binding and controlling posterity to the "end of time," or of commanding for ever how the world shall be governed, or who shall govern it ; and therefore all such clauses, acts or declarations by which the makers of them attempt to do what they have neither the right nor the power to do, nor the power to execute, are in themselves null and void. Every age and generation must be as free to act for itself in all cases as the age and generations which preceded it. The vanity and presumption of governing beyond the grave is the most ridiculous and insolent of all tyrannies. Man has no property in man ; neither has any generation a property in the generations which are to follow.” Thomas Paine : Rights of man - Being an Answer to Mr. Burke’s Attack on the French Revolution - Part I - 1791.


[10] Voir làdessus le livre d’Ernst Kantorowicz : Les Deux corps du roi - Essai sur la théologie politique au Moyen Âge


[11] Rudolf Rocker - Nationalisme et culture - chap X, p. 180.

9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 08:28

Nous relayons cet appel car la problématique écologique et sociale posée paraît importante : elle interroge sur la notion de propriété privée, sur la schizophrénie d'un système qui d'un côté cherche à culpabiliser la population pour des motifs écologiques, de l'autre empêche certains d'agir concrètement, jusqu'à les poursuivre au Tribunal...

 

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Quelques personnes sur Redon (35 Ile et Vilaine) vont se retrouver pour manifester au pied du Tribunal de grande instance de Rennes, afin de dire non aux lois qui considèrent toute personne récupérant des objets en déchetterie comme étant une voleuse.

Pourquoi et pourquoi maintenant ?
Le 11 avril, un ami (toujours prêt à donner et a remettre en état quand il sait faire) s'est fait dénoncer par un salarié de l'entreprise sous traitante qui relève les déchets de Sainte Marie (35) à 10h30, hors des heures d'ouverture (sous prétexte de lui "enlever le pain de la bouche" ... ???)
Peu de temps après, la police intervenait à son domicile pour vol de 2 sacs en nylon, une lampe en cuivre, un morceau de ferraille et des bricoles...
Il passera devant le délégué du procureur au tribunal de Rennes le jeudi 12 mai à 14h30 adresse : TGI cité judiciaire 7 rue Pierre Abelard.

Au delà de cette histoire, la question qui est posée face aux déchetteries : a-t-on le droit de prendre des objets en vue de les réhabiliter ? A priori non et pour certaines clairement non (les salariés ont obligation d'interdire la récupération, des "supérieurs" passent vérifier que les salariés font bien leur boulot d'interdire : ex : déchetterie d'Herbignac (44)).
Pourtant tout ceci n'est qu'un règlement intérieur : qu'en est-il de la loi ?

D'un côté voleur, de l'autre éco-citoyen.
De notre côté, en mettant en place une permaculture sur 1 Ha, nous utilisons aussi et très souvent la récup' : nous avons eu des refus sur certaines déchetteries, et de l'autre côté il faut souvent se mettre en lien avec le "gardien" du site (des fois un peu d'hypocrisie ne fait pas de mal ...hum ! ...), mais qu'en sera-t-il le jour où, comme dans certaines déchetteries, on ne pourra plus trouver une personne conciliante qui nous fait confiance ?

La déchetterie est un lieu public et appartient à la mairie, mais la gestion est à la charge d'une entreprise privée.
La récupération d'objets est sociale, car elle touche le plus souvent les "pauvres" ou "personnes défavorisées"  qui trouvent dans cette pratique le moyen de ne pas acheter des produits (peut-être est ce là le hic !)  par rapport à leur bourse.
Cette pratique est aussi écologique, car elle permet à un objet d'être réutilisé ou légèrement transformé pour une autre utilisation au lieu d'être recyclé, ce qui impose le plus souvent la même quantité d'énergie que la construction, tel le verre ou encore l'aluminium. Quant à d'autres,  il ne peuvent être recyclés : certains sont simplement enfouis (ancienne méthode) sous terre, tels les frigos et les congélateurs car leur isolant de polyuréthane n'est pas recyclable et parce que le coût pour les "nettoyer" serait trop important, même le carton ne peut être recyclé lorsque celui ci est mouillé...

 

Pour ceux ou celles qui sont intéresséEs ou qui se sentent concernéEs, rendez-vous au tribunal de Rennes le jeudi 12 mai à 14h30 adresse : TGI cité judiciaire 7 rue Pierre Abelard Rennes !

3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 18:13

Les commentaires sont superflus. Nous nous contenterons de nous gausser des plaignants ! Pour une fois que "déontologie" et "publicitaire" ne hurlent pas d'être ensemble, c'est savoureux !

 

 

Selon Le Télégramme du 3 mai 2011

Algues vertes. Plaintes contre FNE rejetées par le jury de déontologie publicitaire

Le jury de déontologie publicitaire a annoncé, hier, le rejet de plusieurs plaintes, dont celle de l'agence de développement touristique de la France, Atout France, visant les récentes affiches de la fédération France nature environnement (FNE) dénonçant les algues vertes. «Sur le fond du message, le jury estime qu'il dénonce une réalité reconnue et qu'il n'est nullement trompeur ou dénigrant», indique l'instance. Par ailleurs, le jury «relève que ce problème est commun à de nombreuses régions de France et que la Bretagne, et l'activité touristique qui s'y développe, ne sont pas visées directement ou indirectement par les affiches en cause et ne sont en rien stigmatisées par cette campagne». Les plaintes, émanant d'Atout France, de deux particuliers, d'un camping et de l'office de tourisme de Binic (22), sont donc «rejetées».

 

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Selon Ouest-France du 2 mai 2011

Le jury de déontologie publicitaire a annoncé lundi le rejet de plusieurs plaintes, dont celle de l’agence de développement touristique de la France, Atout France, visant les récentes affiches de la fédération France Nature Environnement (FNE) dénonçant les algues vertes.

« Sur le fond du message, le Jury estime qu’il dénonce une réalité reconnue et qu’il n’est nullement trompeur ou dénigrant », indique l’instance dans une décision publiée lundi sur son site internet.

« Un problème commun à de nombreuses régions »

Par ailleurs, le jury « relève que ce problème est commun à de nombreuses régions de France et que la Bretagne, ou l’activité touristique qui s’y développe, ne sont pas visées directement ou indirectement par les affiches en cause et ne sont en rien stigmatisées par cette campagne ».

Les plaintes, émanant d’Atout France, de deux particuliers, d’un camping et de l’office de tourisme de Binic (Côtes-d’Armor), sont donc « rejetées ».

 

La plainte de la région Bretagne examinée vendredi

La campagne de FNE, lancée dans le métro parisien à l’occasion du Salon de l’agriculture, avait provoqué des réactions hostiles en Bretagne en raison de deux affiches dénonçant la prolifération et le danger des algues vertes.

 

La campagne avait été jugée « scandaleuse » par le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, et « particulièrement déplacée » par le président de la République Nicolas Sarkozy.

Le tribunal de Paris doit, par ailleurs, examiner vendredi l’assignation déposée par la région Bretagne à l’encontre de FNE pour « atteinte à son image ».

 

23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 09:24

arretesvossalades On se souvient de la récente polémique suscitée par les affiches "algues vertes" de l'association écolo France nature environnement (FNE), destinées au métro parisien, que la RATP a refusé d'apposer d'ailleurs pour éviter "la polémique" (pour les publicités sexistes, en revanche, pas de problème, il n'y a pas de polémique...). Censure qui ne dit pas son nom... Le lobby de l'industrie de la viande, spécialement porcin, avait hurlé tout ce qu'il pouvait... ainsi que l'industrie du tourisme. De concert, politiciens et politiciennes du cru, de droite (UMP) et de gauche (PS), dénonçaient une machination, un montage, certains allant jusqu'à y voir une attaque anti bretonne ! Même des ministres se sont émus de cette affaire, jusqu'au chef de l'Etat qui y est allé de son couplet au Salon de l'agriculture... Et pour clore la farce (le déni plutôt), le président du Conseil Régional de Bretagne J-Y Le Drian (PS), au nom de l'institution qu'il représente, c'est-à-dire au nom de la population vivant en Bretagne, a porté plainte contre l'association FNE ! 

Ne seront surprisES que celles et ceux qui refusent de voir la collusion entre le Capital (agricole, agroalimentaire & touristique) et les gestionnaires des institutions "démocratiques" (Etat, Parlement, collectivités locales)...

Mais voilà, ces satanées algues vertes sont de retour ! Pour de vrai et pas seulement en photos... Les faits sont têtus... Mais c'est sans doute bien moins grave car il n'est pas sûr que ce coup-ci nos têtes dirigeantes portent plainte pour atteinte à l'image de marque de la Bretagne et prennent les mesures idoines... Il est vrai qu'il leur faudrait remettre en cause le système qui génère ces algues vertes (cf. notre tract diffusé à la manif de Hillion contre les marées vertes en 2009), dont ils font partie et en profitent !

 

Selon Le Télégramme du 23 avril 2011

 Environnement. Le retour des algues vertes

«Il ne faut pas se faire d'illusions. On va en avoir», déclare Thierry Burlot, le président de la communauté de communes Lanvollon Plouha (22) et vice-président de la Région chargé de l'eau. La semaine dernière, une trentaine de tonnes d'algues vertes a été ramassée sur la plage de Bréhec, à Plouha. C'est ce bout de plage qui avait été photographié pour les affiches chocs illustrant la campagne de pub de France Nature Environnement. Ces algues ont été envoyées à l'usine de Lantic (22) où elles sont séchées. «Avec les grosses chaleurs, je crains que la saison ne démarre plus tôt que prévu. On a des photos aériennes. Ça commence dans plusieurs endroits comme dans la baie de Lannion (22). En début de semaine, il y en avait aussi au Moulin Blanc, à Brest», ajoute Thierry Burlot, qui suit ce dossier avec attention.

 

bonnesvacances.jpg

21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 17:14

Stop Nucléaire 56 / Trawalc’h
6 rue de la Tannerie - 56000 VANNES
Tél. 06 67 67 27 74 - Fax 02 97 40 31 12 - stop-nucleaire56@laposte.net
http://stop-nucleaire56.new.fr/

 

Communiqué de Stop Nucléaire 56 / Trawalc’h :

 

Après Three Mile Island - 1979, Tchernobyl - 1986, la catastrophe nucléaire de Fukushima nous rappelle aujourd’hui cette dure réalité : le nucléaire est dangereux, trop dangereux pour être humainement et démocratiquement gérable.

 

Notre première réaction, c’est, à quelques jours du 25ème anniversaire de Chernobyl, un sentiment extrême de solidarité avec toutes les victimes du nucléaire, et en particulier aux Japonais & Japonaises, citoyens et travailleurs du nucléaire, q ui vivent l’horreur d’une catastrophe industrielle sans précédents.  


Dans le même temps, la construction d’un réacteur supplémentaire EPR à Flamanville et de sa li gne THT se  poursuit dans un Cotentin, déjà fortement nucléar isé. L’Aut orité de Sûreté Nucléaire (ASN) a récemment osé évoquer un éventuel moratoire sur l’EPR avant d’être obligée de se rétracter. Pourtant, en plus d’autres tares, ce réacteur connaît de nombreux problèmes affectant la sûreté de l’ouvrage :
- Il ne résisterait pas à une chute d’avion,
- La fiabilité de son contrôle commande en 2009 a fortement inquiété les autorités de sûreté du Royaume-Uni, de la Finlande et de la France,

irradies de tous les pays

- L’emploi d’un combustible à haut taux de combustion et de son gainage accroîtrait encore les risques.

L’accident n’est pas toujours pour les autres. Il est urgent d’arrêter le nucléaire, d’abandonner l’EPR et les projets de relance !


A Flamanville, Samedi 23 Avril 2011 – 15h,

devant la stèle aux irradiés inconnus, il sera rendu hommage aux victimes de Tchernobyl (J.C Autret - ACRO) et de Fukushima (Yuki Takamata – Journaliste et auteure japonaise) et évoqué les risques des centrales type Flamanville et de l’EPR en construction (Didier Anger - CRILAN), une chaîne humaine se constituera ensuite vers le chantier EPR (800 mètres).

 

Morbihan Solidaire

Une délégation en car !

 

Trois rassemblements avec masques, combinaisons, die-in, chaîne humaine :

Lorient : rassemblement à 8h au marché des halles de Merville. Départ de la délégation lorientaise en car à 8h30.

Auray : rassemblement à 8h30 place Notre Dame (église). Départ de la délégation alréenne en car à 9h.

Vannes : rassemblement à 9h sur le parvis des halles des lices, chaîne humaine jusqu'à l'esplanade du port pour le départ de la délégation vannetaise en car à 9h30.

 

 

Participation et soutien à la délégation : 30 euros (foyer imposable – déduction don 66%) ou 10 €.

Réservations par mail (stop-nucleaire56@laposte.net) ou téléphone (06 67 67 27 74) en indiquant lieu de départ, tél. de contact, nombre de personnes et participation).

Voir en ligne : http://stop-nucleaire56.new.fr/

10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 11:07

Info trouvée sur Rennes infos et sur Indymedia Nantes

 

Murage d'Areva à Rennes
vendredi 08 avril 2011, par parpaings joyeux
Areva, liquidation totale

areva1.jpg

Areva, toutes les industries nucléaires et les gouvernements qui les soutiennent, nous emportent vers une liquidation totale de la planète.
Contaminer et détruire de larges espaces de vie, tuer, empoisonner et déplacer des millions de personnes et d'êtres vivants : immédiatement ou progressivement, ce n'est qu'une question de temps et d'accidents ?

Areva, nous ne voulons plus vivre sous la menace de tes bombes à retardement. Nous ne voulons plus risquer nos vies pour tes profits. Notre confort ne doit pas avoir ce prix.

Avant ce désastre mondial, nous murons la porte d'Areva à Rennes - St-Grégoire et déclarons ouverte sa liquidation totale !

Nous, ce que nous voulons liquider définitivement, c'est le système dans lequel nous sommes immanquablement plongés tant que la menace nucléaire perdure. Nous n'acceptons pas de laisser le lobby nucléaire générer la
catastrophe et encore moins prétendre la gérer.

Notre énergie est renouvelable. Alors, Areva, filiales et consorts, nous vous promettons plus qu'un petit mur...

 

areva2.jpg

areva3.jpg

 

Article Ouest-France du 9 avril 2011 (ci-dessous)

ouest-france_9avril2011_rennes.jpg

 

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Auparavant, vendredi 18 mars, avait aussi eu lieu aussi cette action. Info tirée d'Indymedia Nantes

Intrusion nucléaire à Rennes
vendredi 18 mars 2011
Le nucléaire tue

Ce vendredi 18 mars, nous étions une vingtaine de personnes à être rentrées dans le centre EDF de Cleunay à Rennes. Nous voulions exprimer notre colère devant ce qu'il se passent au Japon. Même si ce n'est peut-être pas dans ce genre d'implantation d'EDF (et de sa filiale ERDF) que se joue le drame nucléaire permanent, nous voulions porter un débat et l'expression d'une envie d'une autre société...

"Le Nucléaire tue" était écrit sur une banderole sur les grilles. Le portail avait été fermé. Un agent d'ERDF est sorti discuter avec nous... (suite...)

 

Photo prise devant EDF le vendredi 18 mars

 

banderole déployée devant EDF

8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 12:09
Rassemblement antinucléaire internationaliste
dimanche 10 avril à 15h place de la mairie à Rennes





Dimanche 10 avril, les activistes japonais de "La révolte des amateurs" qui étaient venus à Rennes à la fin du mois de novembre, organisent une grande manifestation antinucléaire dans le quartier de Koenji à Tokyo. A cette occasion, ils demandent aux militants & militantes antinucléaires du monde entier d'organiser rassemblements et actions ce jour là. Des initiatives sont prévues à New York, Berlin, Rotterdam...et dans bien d'autres villes.
Nous vous proposons de nous rassembler ce dimanche 10 avril à 15h place de la Mairie à Rennes, en solidarité avec le peuple japonais et afin d’exiger l’abandon immédiat du nucléaire, ici comme partout dans le monde.

N'hésitez pas à ramener banderoles, pancartes, mégaphones... et faites passer l'info au maximum !

Des antinucléaires internationalistes. Appel initié par le groupe anarchiste La Digne Rage (FA Rennes)

des infos ici: http://410nonuke.tumblr.com/

Qui sommes-nous ?

Nous sommes des militant-e-s anarchistes et/ou anti-autoritaires, engagé-e-s dans les luttes sociales, syndicales, écologistes, féministes, anti-racistes, antifascistes, internationalistes.

Nous faisons de notre mieux pour faire vivre et diffuser les idées et pratiques libertaires à Vannes et aux alentours.

Organisons-nous et luttons pour l'émancipation de toutes et tous !

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Jeudi 23 mars : Cinéma Ti Hanok (Auray), 20h, Ciném'anar avec le film "La Salamandre" d'Alain Tanner (1971) ; librairie vagabonde sur place

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Vendredi 24 mars : salle Hélène Branche, 10 rue du Penher (Auray), 20h15, Rencontre-débat "Le travail : de l'exploitation à l'émancipation" avec notre invité Simon Luck ; librairie vagabonde sur place

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