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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 20:39

Cette lutte a démarré il y a plus de 2 ans. C'est l'association NPCB (Nature et patrimoine en Centre Bretagne) qui la mène et dont nous reproduisons une partie de l'argumentaire ci-dessous.

Le site de NPCB est très complet et régulièrement mis à jour.

L'industriel GDE/GED a déposé une demande de permis d'aménager le 5 Juillet 2010 en mairie de Plouray (Morbihan - centre Bretagne) mais il est toujours possible de l'arrêter !

 

 


projet de décharge industrielle à Plouray (56) Extrait du 19/20 de France 3 Bretagne du 17/05/2008 (merci à la contributrice qui l'a mise en ligne sur Dailymotion)

 

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LE PROJET DE MEGA DECHARGE A PLOURAY

EN QUELQUES MAUX

 


Nature et Patrimoine Centre Bretagne (NPCB) est une association Loi 1901 dont le but est de participer à la préservation de l’environnement.


Créée en 1998, elle s’est préoccupée de plusieurs problèmes environnementaux sur la commune de Plouray. Actuellement, un projet privé de stockage et enfouissement de déchets industriels porté par le groupe GDE (Guy Dauphin Environnement) est le centre de ses préoccupations.


Cette société, dont la réputation de pollueurs notoires n’est plus à faire et sans cesse illustrée, a acquis 165 hectares de terres agricoles sur la commune de Plouray, à proximité du bourg.

Dans ce lieu, très vallonné, coule le Stanven, un affluent de l’Ellé, rivière à saumons très prisée par les pêcheurs qui alimente en eau de nombreuses communes.


L’installation d’une telle mégadécharge, serait, si elle devait se réaliser, une énorme catastrophe écologique pour tout le centre Bretagne et induirait une pollution inéluctable de tout le bassin Ellé-Laïta.


Tous les exemples déjà existants, à une plus petite échelle, montrent que sur ce genre de site, les problèmes sont nombreux et récurrents, les pollutions multiples : atmosphériques, visuelles, sonores, aquatiques etc...

 


Présentation des enjeux sous forme de questions-réponses

 

 

Question – Qui sera responsable du fonctionnement du site si le projet se réalise ?

Réponse - G.D.E. (Guy Dauphin Environnement). Ils font partie d'un grand groupe très complexe, comprenant beaucoup de sociétés différentes parmi lesquelles GDE, GED (qui a acheté les terres à Plouray), Trafigura, etc.

 

Question – Quelle est l'étendue du site à Plouray ?

Réponse - 152 hectares.

 

Question – Que sait-on au sujet de l'achat des terres à Plouray ?

Réponse – Très peu de choses, à part que 2 fermes et quelques chemins ruraux ont été achetés dans le plus grand secret à des prix mirobolants. Et, contrairement à la pratique courante concernant la vente de terres cultivables, les agriculteurs n’ont pas été informés de la vente par la SAFER, et n’ont pas pu se porter candidats à l’achat.

 

Question – Si GDE affirme qu'ils comptent utiliser environ 68 hectares, pour quelle raison ont-ils acheté plus, alors qu'une seule ferme aurait suffi ?

Réponse – Bonne question ! Auraient-ils l'intention d’utiliser le reste plus tard ?

 

Question – Est-ce que GDE possède d'autres sites en France ?

Réponse – Oui, Ils ont plus de 50 sites partout en France, y compris en Bretagne et en Normandie, mais celui-ci et celui de Guemene-Penfao sont leur premiers sites d'enfouissement, leur compétence dans ce domaine peut-être mise en question.

PLOURAY SERA L'UN DES PLUS GRANDS SITES D'ENFOUISSEMENT DE FRANCE.

 

Question – Quelle est la réputation de GDE concernant leurs sites actuels ?

Réponse – Il est prouvé qu'ils ne respectent pas les réglementations applicables à leurs sites en ce qui concerne la pollution des sols, de l'eau et de l'air. Des « incendies accidentels » se déclenchent fréquemment sur leurs sites, qui provoquent des pollutions sur des kilomètres alentours. Il s’avère qu’ils ont enfoui illégalement des déchets dangereux – voir par exemple les reportages au sujet des sites illégaux en Normandie sur le site internet www.npcb.info. Et, pendant que vous y êtes, regardez à droite de votre écran et cliquez sur « Nouvelles de Versainville ». Ensuite sous « Archives » où vous trouverez des vidéos sur quelques-uns des sites actuels de GDE. Cela vous choquera peut-être assez pour vous inciter à vous joindre aux efforts pour que cela ne puisse se produire à Plouray. Vous pouvez ensuite visiter «Informations et Sites amis » en cliquant sur « Association AREU » ainsi que sur « OREEAT ».

 

Question – Quelle activité GDE prévoit-elle sur le site de Plouray ?

Réponse – D’après leurs documents, il y aura une « plateforme environnementale » (un site industriel associant plusieurs processus) sur 49 hectares et une « zone de stockage potentielle » sur 19 hectares. Il y aurait donc une unité de tri et un site d’enfouissement sur 49 hectares et une zone de stockage potentielle sur 19 hectares.

Le site de Plouray doit remplacer des sites illégaux actuels de GDE dont certains contiennent 7 à 10 mètres d’épaisseur de refus de broyage automobile sur un hectare et demi. On redoute de voir se produire ici ce qui a été découvert en Normandie où un liquide noir et visqueux, contenant d’énormes quantités de déchets de raffinerie (des résidus boueux de pétrole) a été mis en évidence lors d’excavations récentes. Il est d’ores et déjà établi qu’il contient des résidus d’acides, de plomb, de PCB, d’autres métaux lourds, tous hautement toxiques. Et, bien évidemment, ce liquide contamine le sous-sol avant d’atteindre la nappe phréatique qui est la source d'eau potable.

 

Question – Quel genre de déchets GDE recevra-t-il sur le site de Plouray ?

Réponse – Ils annoncent du papier, carton, produits plastiques et du bois générés par l’artisanat (pour le recyclage), plus des déchets industriels, dont des équipements électroniques, ordinateurs, cartes mères (contenant des métaux et des produits chimiques très toxiques), batteries, métaux ferreux et non-ferreux, appareils électriques, machines à laver, réfrigérateurs, congélateurs, etc, et des déchets industriels et résidus de voitures broyées (pour enfouissement).


NOTEZ QUE BIEN QUE CERTAINS DECHETS NE SOIENT PAS DANGEREUX OU TOXIQUES QUAND ILS ARRIVENT SUR LE SITE, UNE FOIS QUE LES VOITURES, REFRIGERATEURS, CONGELATEURS, ORDINATEURS, ETC. SONT BROYES ET QUE LES RESIDUS SONT MELANGES AVEC D'AUTRES DECHETS, DU DIESEL OU DE L’ESSENCE DES RESERVOIRS, DE L'HUILE DE MOTEURS ET DE BOITES DE VITESSE, DE L'ACIDE DE BATTERIES, DU LIQUIDE DE FREINAGE ET DES FLUIDES HYDRAULIQUES, PLUS LES GAS LIQUIDES DES REFRIGERATEURS ET CONGELATEURS, CE MELANGE DE PRODUITS (METAUX, PLASTIQUES, ETC.) FORME UN COCKTAIL EXTRÊMEMENT DANGEREUX QUI DEVIENT UNE BOMBE A RETARDEMENT POTENTIELLE.

 

Question – Quel volume de déchets prévoit-on à Plouray ?

Réponse – Environ 150.000 tonnes par an, pendant 20 ans. Cela veut dire plus de 100 camions qui feront l'aller-retour par jour. GDE dit que les camions arriveront à Plouray par la D790 sans préciser d’où ils viendront. Les déchets arriveront de tout l'ouest de la France, VONT ILS TRAVERSER VOTRE COMMUNE OU PASSER DEVANT VOTRE PORTE ?

 

Question – Pourquoi tant d'inquiétude concernant le site de Plouray ?

Réponse - Parce que ce site est situé en amont d'une vallée à travers laquelle coule le Stanven, un ruisseau qui se déverse dans la rivière Ellé qui fournit l'eau potable de plusieurs communes, dont Le Faouët, Gourin et Quimperlé, ce qui concerne plus de 100.000 personnes et entreprises. La pollution de cette eau est très probable, particulièrement si un cocktail de liquides et métaux est enfoui dans le sol, comme cela s’est vu en Normandie et probablement dans plusieurs autres lieux. Ce site est très prés du bourg (seulement 1 Km) et il y a des maisons et des fermes encore plus proches.

 

Question – Les risques potentiels pour la santé sont ils élevés ?

Réponse – Naturellement. Pollution de l’eau, pollution toxique des dioxines générées par les incendies « accidentels ». Les dioxines proviennent de l'oxydation des métaux enfouis ; avec les métaux lourds, il est établi qu’elles augmentent les risques de cancer, asthme, eczémas, malformations congénitales, etc. etc. Il faut y ajouter la pollution des camions, le stress causé par le bruit des camions sur la route et pendant qu'ils déposent leur chargement, le bruit des pelleteuses sans oublier les odeurs infectes.

 

Question – Y a-t-il d'autres inquiétudes concernant ce projet ?

Réponse – Oui, il y aura inévitablement un fort impact sur l'agriculture dans une grande partie du Centre Bretagne. Toute production de qualité sera impossible et les agriculteurs ne pourront plus obtenir d’agréments pour la culture biologique. Ils ne pourront plus vendre leurs récoltes, bovins, lait, volaille, etc. du fait du risque de pollution par l’air ou l’eau. On connaît l’exemple de la région de Redon en 2007, où 500 km2 furent contaminés par des dioxines. Plus de 1000 vaches contaminées durent être abattues et incinérées à Guer (libérant et propageant à nouveau des dioxines) et 6 millions de litres de lait durent être détruits. Ceci n'est pas un cas exceptionnel.

Le tourisme sera affecté – Qui voudra passer ses vacances dans une région parcourue par d’énormes camions, séjourner à proximité d’u site bruyant et malodorant qui pose un grave risque pour la santé, et où il est risqué de boire l'eau ? Les gîtes, les hôtels, les chambres d’hôtes, la restauration, les commerces, etc. etc., tous en pâtiront.

Les prix immobiliers sont déjà affectés (et pas seulement par la situation économique mais aussi et durablement à cause du projet de méga décharge). Les agriculteurs et ceux qui vivent du tourisme ne pourront plus vendre leurs produits ou leurs services et probablement pas davantage leurs propriétés ou leurs terres.

Et qu’adviendra-t-il de l'héritage que nous laissons à nos enfants ? Pollution, problèmes de santé et des propriétés quasiment sans aucune valeur…

 

Une Pétition a été mise place (valable jusqu'au 01/11/2010).

 

 

17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 11:41



Le Camp Action Climat 2010 aura lieu du jeudi 22 juillet au dimanche 1er août près du Havre.
Il fait suite au Camp Action Climat de Notre-Dame-des-Landes de l'année dernière, point de convergence dans la préparation de Copenhague et dans la lutte contre le projet d'aéroport.
Depuis les puissants ont, sans surprise, fait savoir au monde entier qu'ils étaient incapables de trouver des solutions au changement climatique. Néanmoins le sommet de Copenhague a vu l'émergence d'une alliance contre les crimes climatiques. Des centaines de personnes se sont réunis en assemblée pour définir ensemble, par la voie du consensus, les actions et les messages du mouvement.
Le Camp Action Climat 2010 sera l'occasion de poursuivre la construction d’un mouvement mondial pour la justice climatique…
Le montage du camp se fera touTEs ensemble entre le 22 et le 24 juillet et lancera le début du processus d’autogestion et d’implication de chacunE dans le vie du camp. Le lieu du camp sera annoncé sur http://campclimat.org le 22 juillet où un terrain sera investi puis occupé.
Entre le 24 juillet et le 1er août, place aux actions, aux débats, aux ateliers, à la préparation de l’action de masse du 16 octobre : le bloquage de la raffinerie Total de Gonfreville l’Orcher !

Pour + d'infos :
Un Camp Action Climat céquoi ?
Comment fonctionne le Camp Action Climat ?
S’organiser pour venir / Site mis en place pour le covoiturage


L'appel du Camp Action Climat 2010 en vidéo :




30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 17:16

relocalisons.jpg

26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 13:29

Affiche-marche-A4-copie-1.jpg
NE NOUS LAISSONS PAS EMPOISONNER LA VIE PAR LES PESTICIDES.


LES PESTICIDES SONT PARTOUT
Dans l’air que nous respirons, dans l’eau des rivières où meurent poissons et batraciens, dans les pluies, dans la brume du matin, dans le brouillard qui nous enveloppe, dans les terres que nous cultivons, dans l’eau du robinet que nous buvons, dans la nourriture que nous mangeons. On en trouve jusque dans le sang du cordon ombilical et le liquide amniotique. Avant même de naître, nous baignons dans ces poisons.

LES PESTICIDES SONT DANGEREUX
De nombreuses études ont montré leur dangerosité pour la santé humaine :
développement de cancers, stérilité, maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer et autres
réjouissances. Ils détruisent la vie partout où ils sont utilisés — détruire la vie est d’ailleurs leur fonction — mettant en danger la biodiversité indispensable à notre espèce.
Derrière les chiffres, il y a les drames qu’engendrent les maladies, ces maladies qui entraînent toujours plus d’utilisation de médicaments qui, à leur tour, vont aggraver la situation écologique puisqu’on en trouve des résidus dans les rivières.

LES PESTICIDES NE SONT PAS UNE FATALITÉ
Des agriculteurs qui s’attaquent aux industriels de l’agrochimie et gagnent leurs procès, des victimes (agriculteurs et particuliers) qui s’organisent pour agir contre les pesticides, des apiculteurs qui entreprennent des actions contre ceux qui massacrent les abeilles…
Un peu partout les victimes se rebiffent.
Et elles ne sont pas seules : malgré une politique agricole qui encourage les pratiques polluantes, de plus en plus d’agriculteurs conventionnels se tournent vers une autre agriculture, celle qui leur permet de reprendre contact avec la terre.
Nous sommes partie prenante de ce mouvement qui prend de l’ampleur.
Si vous aussi vous avez fait le choix de la vie contre la chimie, de la santé contre l’empoisonnement, faites-le savoir en venant à la
MARCHE POUR UNE TERRE SANS PESTICIDES.


23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 21:43
Tournée de réunions publiques de la fédération anarchiste en Bretagne : Chaos capitaliste ou décroissance libertaire ?
Avec Jean-Pierre Tertrais auteur de Du développement à la Décroissance, pour en finir avec l'impasse suicidaire du capitalisme http://editions.federation-anarchiste.org/produit.php?ref=2-914980-32-9&id_rubrique=9 mais aussi de Pour comprendre la crise agricole http://editions.federation-anarchiste.org/produit.php?ref=2-903013-76-4&id_rubrique=9 et enfin de Le Contrôle social en société dite démocratique
http://editions.federation-anarchiste.org/produit.php?ref=2-903013-90-X&id_rubrique=14
sans compter de nombreux articles dans le Monde libertaire et plus de 80 débats sur la décroissance à travers toute la France.

- Mardi 10 Novembre - Rennes - 20H : Maison  du Champ  de Mars,  Salle Gune,  6  cours  des Alliés, M° Ch. De Gaulle
- Vendredi 13 novembre, 20h30 : Pontivy, Palais des Congrès, Place des ducs de Rohan.
- Samedi 14 novembre, 15 heures : Saint-Brieuc, quartier des Villages, salle Michel Fraboulet


Si vous avez raté ces débats publics, tout n'est pas perdu !!! L'intervention / introduction de Rennes, du 10 novembre 2009, est visionnable en 3 vidéos de 15 à 20 min chacune ici (soit un peu moins d'1 h en tout) :
1. http://www.dailymotion.com/video/xb4bsq_chaos-capitaliste-ou-decroissance-l_news
2. http://www.dailymotion.com/video/xb4c7w_chaos-capitaliste-ou-decroissance-l_news
3. http://www.dailymotion.com/video/xb4cgf_chaos-capitaliste-ou-decroissance-l_news


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Chaos capitaliste ou décroissance libertaire ?



Deux siècles d’une croissance économique ininterrompue ont conduit à l’avènement de notre société dite de consommation (réservée, cependant, à un être humain sur cinq !). La planète paraissait immense et inépuisable. Certes, la science et la technique ont permis d’augmenter sensiblement le niveau de vie matériel de centaines de millions de personnes. Mais le prix à payer restait ignoré. Aujourd’hui se développe la prise de conscience des dimensions finies de la Terre. La réalité montre chaque jour plus crûment la dépendance des économies modernes vis-à-vis du pétrole notamment, la vulnérabilité des écosystèmes, la multiplication des atteintes à l’environnement, leur gravité sans précédent, leur dimension planétaire, parfois leur irréversibilité.

 


La décroissance est incontournable

 

Malgré toutes les lacunes et les imprécisions, et donc avec la prudence qui s’impose dans son utilisation, la notion d’empreinte écologique, qui mesure l’impact des activités humaines sur la planète, met en lumière l’essentiel : nous sommes en train de solliciter la nature au-delà de ses capacités de régénération, d’épuiser une partie du capital naturel mondial. Si tous les habitants de la planète voulaient adopter le mode de vie « occidental », les ressources de cette planète n’y suffiraient pas. Notre mode de vie n’est pas généralisable dans l’espace ; il l’est encore moins dans le temps. Que nous dépassions de 10, 20, ou 30% les capacités biologiques de la Terre, peu importe. Nous sommes dans une impasse ; la croissance économique n’est plus possible. Il nous faut remettre en cause nos modes de productions, de consommation, de distribution.

 

Partant de cette évidence qu’une croissance illimitée est impossible dans un monde qui, lui, est limité, la décroissance consiste donc en un ralentissement du cycle production-consommation autour de quelques axes : respect du rythme de régénération des ressources renouvelables, diminution de la consommation des ressources non renouvelables, relocalisation de l’économie, sobriété énergétique, recyclage des matériaux, développement des énergies renouvelables…

 


Notre décroissance sera anticapitaliste

 

Les dégâts causés par le capitalisme engendrent un gâchis considérable. Sur le plan écologique : pénurie d’eau, accumulation des déchets, déforestation, dégradation des terres cultivables, dérèglements climatiques, perte de biodiversité… Sur le plan humain, déracinement, solitude, mal-être, stress, états dépressifs, suicides… Fondé sur la recherche de l’accumulation du profit maximum dans le temps le plus réduit possible, le capitalisme est incapable de prendre en compte les intérêts écologiques qui, eux, ne peuvent se concevoir que sur le long terme puisqu’ils résultent d’équilibres ajustés finement sur des millénaires. La « logique du vivant » consiste à maximiser des stocks – la biomasse – à partir du rayonnement solaire ; celle de l’économie capitaliste s’acharne, au contraire, à maximiser des flux marchands en épuisant des stocks naturels : c’est la marchandisation du vivant. La nature fonctionne de manière cyclique ; en créant des déchets non recyclables, l’économie capitaliste fonctionne de manière linéaire : elle est donc inapte à assurer la continuité de la vie…

 

Le capitalisme semble jusqu’à présent avoir réussi à surmonter ses contradictions internes – les inégalités sociales – par la fuite en avant dans une croissance économique continue. Celle-ci est désormais impossible, sauf à créer un désastre écologique et humain irréversible. La récession, échec du capitalisme, n’a rien à voir avec une décroissance choisie en toute lucidité.



Notre décroissance sera antiétatique

 

C’est l’Etat, fondé sur la force, qui par la loi protège la propriété privée (et notamment des moyens de production). C’est l’Etat qui finance la recherche-développement et les infrastructures au profit de la grande industrie, offrant au patronat un cadre juridique sur mesure. C’est encore l’Etat qui vole au secours des banques ou des multinationales à coups de milliards ou à grand renfort de police ou d’armée. C’est toujours l’Etat qui, pour la prospérité des riches, au Nord comme au Sud, accentue le contrôle social, criminalise les mouvements sociaux, réprime la contestation, entrave la libre circulation des personnes, harcèle ceux qui refusent de se couler dans le moule idéologique du prétendu libéralisme. Alors, que l’on cesse de croire – et de faire croire – qu’un Etat de droit va surgir dans la jungle de la mondialisation et résoudre à la fois la crise écologique et sociale ! Autant espérer que le tigre devienne végétarien !

 

Seuls la mauvaise foi ou l’aveuglement empêchent de voir que c’est le capitalisme qui instrumentalise l’Etat, et non l’inverse, et qu’après avoir été complice, le pouvoir politique est devenu otage de la finance internationale. Et compte tenu des nombreux liens tissés entre les oligarchies du public et celles du privé, entre le monde politique et les milieux d’affaires, cette situation est irréversible. Les politiciens sont trop bien élevés pour mordre la main qui les nourrit et, de plus, ce n’est pas celui qui a le pistolet sur la tempe qui dicte ses conditions, mais celui qui a le doigt sur la gâchette.


 

Pour une révolution écologique et sociale

 

Le mouvement anarchiste n’a pas attendu la crise écologique pour dénoncer le capitalisme : cette crise constitue seulement un argument supplémentaire, mais décisif, dans la volonté d’éliminer ce système morbide, mortifère et meurtrier. Notre décroissance n’est ni celle des républicains accrochés à un prétendu Etat vertueux qui ne verra jamais le jour, ni celles des autoritaires de tout poil qui rêvent non seulement d’accentuer la précarité, mais d’éradiquer la pauvreté…en supprimant les pauvres !

 

L’histoire prouve tous les jours, et après chaque échéance électorale, qu’aucun changement n’est possible dans la continuité du parlementarisme. Il appartient aux populations de ne pas se laisser piéger par l’imposture d’un « développement durable », d’une « croissance verte » ou d’une illusoire moralisation du capitalisme. Seule une rupture avec le système actuel – une révolution libertaire – peut ouvrir des perspectives d’émancipation pour l’humain et de vie décente pour les générations futures parce que le patronat utilisera les méthodes les plus barbares pour sauvegarder ses privilèges.

 

En prenant conscience de leur capacité politique, les producteurs & productrices et les habitant-e-s eux-mêmes doivent se réapproprier leur avenir, reprendre en main l’économie et la gestion des cités. Pour redéfinir ensemble le sens du travail, la finalité de la production, l’usage social des biens en partageant les richesses et en auto-limitant individuellement et collectivement nos besoins. Mais le temps joue contre le seul projet qui puisse rendre aux hommes et aux femmes leur dignité. Il y a donc urgence à sortir de l’impasse suicidaire du capitalisme.

21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 18:35
Manifestation régionale "algues vertes - urgence" Dimanche 27 septembre au site de la Granville à Hillion (près de Saint-Brieuc) – 15 h

Dimanche 27 septembre à Hillion (22) – 15 h - Manifestation pour sortir de la pollution en Bretagne ! - Manifestation régionale "algues vertes - urgence", là même où des milliers de m3 d’algues vertes continuent de s’échouer chaque jour… Organisé par le collectif « Urgence marées vertes », une fédération d’associations liées à l’environnement (Eau et Rivières Bretagne, Bretagne vivante, Côtes-d’Armor Nature Environnement (FNE), la Sauvegarde du Trégor, Halte aux Marées vertes, Avec, de la Source à la Mer, Cohérence...)


Des départs en car ont lieu à Brest, Morlaix, Vannes, Pontivy... Des covoiturages ont lieu depuis Rennes, Lanester, etc...


Texte du tract de la fédération anarchiste


Ce n’est pas parce que l’agro-industrie et l’État nous racontent des salades… que nous devons patauger dans les algues !


Les algues vertes sont la partie visible des dégâts liés à l’agriculture intensive.

Propulsée en Europe après la deuxième guerre mondiale, autant pour produire suffisamment de nourriture pour la population (raison officielle) que pour créer des marchés aux constructeurs d’engins agricoles motorisés et aux fabricants de pesticides, l’agriculture industrielle a aujourd’hui fait son temps :


- Elimination des petit-e-s paysan-ne-s, planifiée et mise en place par l’Union Européenne et ses États, notamment par le biais de subventions inégalement réparties, rendues nécessaires par la baisse volontaire des prix agricoles, avec un véritable soutien aux grandes exploitations. Depuis les années 60, via la Politique Agricole Commune, les États ont appuyé la concentration des exploitations. Dans les lycées agricoles, les programmes ont valorisé les grosses structures, au grand bonheur des banques qui ont octroyé des prêts tenant pieds et poings liés nombre d’exploitant-e-s agricoles.

Cette élimination des petites exploitations, outre qu’elle entretient la désertification rurale, l’inégale répartition de la population sur le territoire, se fait dans la douleur : chômage ou suicides sont trop souvent la porte de sortie des « éliminé-e-s ».

- L’utilisation massive des pesticides provoque des dégâts sur la faune et la flore, tant terrestre qu’aquatique, ici et ailleurs. Et on ne dira rien sur l’impact du lisier et des fientes de volaille !

- Horreur pour les animaux élevés (ou plutôt emprisonnés !), considérés comme des machines ou de simples produits.

- Notre santé est triplement menacée par les choix de l’agro-industrie : résidus de pesticides sur les végétaux et dans les produits animaux (qui s’accumulent plus on monte dans la chaîne alimentaire), résidus d’antibiotiques et de vaccins dans les produits animaux (chair, lait, œufs), alimentation trop riche en produits animaux et sous-produits animaux (excès de graisses saturées et de protéines animales).

- Gouffre à eau et à produits chimiques pour la culture du maïs essentiellement destiné à l’élevage.

- Importation massive de céréales et soja (OGM à 80% pour la Bretagne) dont la culture est l’une des causes de la déforestation en Amazonie. Cette nourriture végétale qui aurait pu servir directement aux humain-e-s est détournée en faveur des animaux élevés mais avec une perte considérable (pour produire 1 g de protéine animale il faut 7 g de protéines végétales)… Ce choix de l’agroalimentaire participe aux famines.

- Conditions de travail peu reluisantes dans les usines de l’agro alimentaire avec des taux élevés de troubles musculo-squelettiques. Syndicalisme combattu et de fait quasi inexistant dans certaines grandes boîtes…


Ne nous laissons pas berner par les fausses solutions : le traitement du lisier par méthanisation ne « résout » qu’un des problèmes de l’agriculture intensive et de fait il entretient les autres tares du système, listées ci-dessus !


D’aucun-e-s, conscient-e-s des problèmes, revendiquent un État qui devrait devenir de « droit ». Or, l’Histoire prouve qu’il ne l’a jamais été. Ce n’est pas dans sa nature de l’être, parce qu’il est fondé sur la force. Effectivement, c’est se leurrer sur le rôle de cet appareil : il n’est pas un outil neutre qui pourrait être dirigé en faveur de la population via un gouvernement qui serait éclairé, juste, social et écolo... L’État est au service des classes dominantes du capitalisme, il est adapté à gérer l’ordre social inique actuel… De fait, c’est l’argent public qui finance la recherche développement, c’est l’État qui verse des aides sans contreparties, qui finance les plans de reconquête de l’eau, après avoir autorisé tous les excès (légalisation d’élevages géants et pollueurs…), amnistiant en quelque sorte le système agro-industriel. Il réprime les mouvements contestataires.


Alors si vous ne voulez surtout pas changer cette situation, alors surtout :


N’achetez pas auprès de petits producteurs & productrices locaux,
N’achetez pas bio,

Continuer à faire vos courses dans les hypermarchés,
Ne vous investissez pas dans une AMAP (Asso pour le maintien d’une agriculture paysanne), ni dans un groupement d’achat coopératif,
Mangez de plus en plus de viande et de produits ovo lactés,
Contentez vous de vous informer par les médias officiels,
Regardez les publicités, ne les barbouillez pas,
Ne vous abstenez pas aux élections,
Ne défilez pas dans la rue pour protester,
Ne réfléchissez pas à l’idée de révolution sociale émancipatrice, ne vous organisez pas en conséquence,

Rejetez l’idée de mise en commun des terres, de partage du travail et des fruits de ce travail,
Ne revendiquez pas la décroissance libertaire, l’expropriation des capitalistes, l’autogestion généralisée de la société,…

Et si vous voulez vraiment que ça change, vous savez ce qu’il reste à faire !

Des anarchistes ont choisi de se fédérer pour essayer de renverser ce monde absurde. Logique de profit = logique de mort.


Groupes de Bretagne de la FÉDÉRATION ANARCHISTE

10 août 2009 1 10 /08 /août /2009 23:00
Le 14 juin 2003, le réseau Cohérence, fédération d'associations liées à l'environnement dans l'ouest de la France, organisait un "rassemblement citoyen pour un développement durable" à Redon...
Bien que l'appel fut loin d'être révolutionnaire (!), les groupes de Bretagne de la fédération anarchiste ont décidé de se mobiliser pour faire connaître leur point de vue dans ce milieu qui est quand même actif et militant. C'était le début de la revendication politique de "décroissance" pour l'Union régionale Bretagne de la fédération anarchiste, thème que nous avions commencé à faire apparaître 2 ou 3 ans auparavant, lors des mobilisations contre les incinérateurs de déchets.
5000 personnes s'étaient mobilisées à l'occasion. Pour notre part, nous avions une banderole fort joyeuse "logique de profit = logique de mort" et ce slogan qui faisait fureur "Ni dieu, nitrates, ni technocrates !".

Voici le texte du tract que nous avions diffusé à l'époque.


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IL N’Y A PAS DE CAPITALISME DURABLE !

 


UN CONCEPT TOXIQUE

 

"Développement durable" pourrait signifier amélioration des relations humaines : égalitaires et sans rapport de domination, ou alors éducation qui favorise l’ouverture aux autres. Mais derrière cette notion de développement durable se cache l’idée d’exploitation durable de la planète : dans notre société capitaliste, une entreprise ne peut survivre dans un contexte concurrentiel sans grandir pour pouvoir augmenter sa productivité et ainsi devenir plus compétitive que ses rivales. Elle doit alors trouver plus de débouchés et vendre de plus en plus de produits de plus en plus loin. C’est ce qu’on appelle la croissance.

Or la croissance économique nécessite une augmentation de la consommation de matières premières (transport de marchandises, construction de machines…). Mais nous vivons sur une planète finie dont les ressources ne sont pas inépuisables. La qualité de l’eau en Bretagne, avec ses nitrates et pesticides, témoigne de façon éclatante des effets désastreux de l’expansion de l’agro-industrie. Pour autant, ce serait une erreur de s’auto-centrer sur son terroir et rêver d’en faire un espace "propre". Partout, les industries s’accroissent et s’approprient les ressources (bois, eau, pétrole…) en exploitant toujours plus le travail des humains, jusqu’aux enfants. Le développement capitaliste ne peut donc être durable.

Il n’est pas besoin d’être expert-e pour savoir que les prochains conflits auront lieu autour de la question du contrôle de l’eau. C’est d’ailleurs déjà le cas de nombreuses guerres, comme en Israël-Palestine.


 

LA PREUVE PAR TCHERNOBYL

 

Le 26 avril 1986, la centrale nucléaire de Tchernobyl explosait, conduisant à une des plus grandes catastrophes industrielles. Aujourd’hui encore, des centaines de milliers de personnes en subissent les conséquences (nouveaux nés mal formés, cancers…). Pourtant, au nom de la lutte contre l’émission de gaz à effet de serre, certes inquiétante, le nucléaire nous est présenté comme le remède miracle. Quand on connaît les dangers que représente l’énergie atomique (dont la fabrication de bombes atomiques !), ainsi que les problèmes liés aux déchets qu’elle engendre, on voit mal où se situe la durabilité.


 

POUR LA DÉCROISSANCE ASSOCIÉE AU PARTAGE DES RICHESSES

 

Nous sommes donc de plus en plus nombreuses et nombreux à chercher la réponse ailleurs que dans un quelconque développement, durable ou non. Plutôt que de favoriser la croissance pour créer de l’emploi et soi-disant réduire les inégalités sociales, nous estimons qu’il serait préférable de repenser nos modes de vie dans une optique de décroissance : de quoi avons-nous vraiment besoin ? Que produisons-nous ? Comment ? Pour qui ?

Il ne s’agit pas de freiner la machine mais bien de l’arrêter et de la faire partir dans une autre direction.


Voici quelques axes pour lesquels la décroissance, associée au partage des richesses, constitue une priorité :

 

- Arrêt de toute production militaire et reconversion des personnels vers des activités civiles socialement utiles et écologiquement acceptables.

- Réduire le besoin en pétrole : facturation du coût aux entreprises ou subventionnement des transports collectifs (bus, train, tramway) pour en assurer la gratuité  (Vitré a opté pour le bus gratuit). L’usage de la voiture s’en trouvera limité. Développement du ferroutage. Réduction drastique des déplacements en avion pour circuler sur le territoire français (donc refus de la folie de l’aéroport de Notre-Dame des Landes). La nécessité de la vitesse est liée étroitement au système capitaliste, à cause duquel notre temps est confisqué par le travail.

- Agriculture biologique et réduction massive de la consommation de viande, ce qui libèrerait un surcroît énorme de denrées végétales.

- Opposition à l’incinération, non seulement parce qu’elle génère des rejets polluants, mais parce qu’elle est une porte de sortie apparente trop facile pour les industries génératrices de déchets et un marché bien lucratif… Réduire la production de déchets est indispensable.

 

Inutile de faire un catalogue : c’est à la population d’en débattre, pour déterminer ses choix. Manifester est le premier pas nécessaire pour reprendre la parole que nous confisquent technocrates et élu-e-s…


 

C’est pourquoi nous nous mobilisons pour : affirmer notre refus du nucléaire, le refus du pillage des ressources, du productivisme…etc. Changeons nos modes de production pour changer nos modes de consommation et inversement ! Pour que la population se rende maîtresse de la production et organise la distribution dans un sens écologique et social, il est incontournable d’abolir la propriété privée des moyens de production, pilier du capitalisme et de sa logique de profit. Il s’agit alors de socialiser les moyens de production, d’en assurer l’autogestion par les travailleuses et les travailleurs sur la base de l’égalité économique et sociale, de déterminer la production selon les besoins de la population et d’éduquer à la responsabilité écologique et sociale. Il en est de la responsabilité de chacun-e. Ce n’est pas l’État, défenseur s’il en est des multinationales qui le fera… au contraire !

 

Union Régionale Bretagne de la Fédération Anarchiste





6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 12:20
A Notre Dame des Landes, 12 km au nord de Nantes, entre le 1er et le 9 août 2009, se déroulent simultanément la semaine de résistance contre l'aéroport et le camp action climat 2009.
Une grande manifestation a lieu sur le site ce samedi 8 août 2009. les groupes de Bretagne de la fédération anarchiste (FA) y seront et distribueront le tract suivant.
En espérant vous y retouver !



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Pour une société libre et autogérée !


 

   Pendant longtemps, ce qui a caractérisé les sociétés traditionnelles, ce fut l'insertion des besoins individuels et collectifs au sein des grands équilibres humains et environnementaux dont elles dépendaient (autoconsommation, autarcie, échanges quotidiens, locaux ou à faible distance). La colonisation et la révolution industrielle, en faisant apparaître la croissance économique, vont bouleverser ces relations. Avec le fordisme et le taylorisme, puis le plan Marshall et la prétendue aide aux pays pauvres, le capitalisme industriel va assurer la sophistication continue de la société dite de consommation. Historiquement, la société capitaliste est la première, et pour l'instant la seule, à viser la croissance des forces "productives" et à en faire le moteur de son développement. C'est bien l'accumulation du capital et la recherche du profit qui en sont la cause.

 

   L'expansion de cette société thermo-industrielle se manifeste selon plusieurs aspects : aménagement du territoire, urbanisation, industrialisation... Mais c'est sans doute le transport qui constitue à la fois la principale aberration et la plus grande source de dilapidation des ressources naturelles.     La deuxième moitié du 20e siècle s'accompagne d'une transformation considérable des systèmes de relation et d'échange, qui se traduit par une croissance importante, en tonnages, mais surtout en distances parcourues par les marchandises et les hommes, et par conséquent en quantités d'énergie et de matières premières consommées. Un prétendu "besoin" de mobilité qui sera consciencieusement entretenu pour satisfaire les seuls intérêts économiques.

 

   Un projet délirant


   Vieux de 40 ans, c'est dans ce contexte que se situe le projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-landes. La nature même de la dynamique capitaliste, la mégalomanie des hommes politiques, l'acharnement des technocrates suffisent à le justifier : "développement économique", "région compétitive", "défis du 21e siècle"... Outre le coût élevé (quatre milliards d'euros), les conséquences seraient à la fois sociales et environnementales : disparition de 800 maisons, de 50 exploitations agricoles (2000 ha concernés), étalement urbain, gaspillage du carburant, nuisances sonores pour près de 80 000 personnes, incidences sur le dérèglement climatique...). Alors que nous sommes à quelques années de la fin du pétrole bon marché, alors que l'aviation civile aura probablement disparu dans dix ans, ce projet symbolise jusqu'à la caricature la fuite en avant suicidaire d'un système condamné à une croissance économique illimitée pour surmonter ses propres contradictions.

 

   Une autre société


   Tout le monde ne se résigne pas face à la propagande institutionnelle. Des élus se posent des questions  sur la pertinence du projet dans le contexte actuel. Depuis plusieurs années, de nombreux militants de sensibilités diverses se sont investis dans la lutte contre ce projet, notamment pour empêcher le prélèvement de carottes géologiques réalisé pour étudier le sous-sol. Mais ces luttes resteront stériles (quand bien même l'aéroport ne se construirait pas) si elles ne s'inscrivent pas dans un projet social et politique alternatif cohérent, celui d'une décroissance libertaire. Il ne sert à rien de gesticuler contre le nucléaire, les OGM ou les nanotechnologies si l'on reste dans le cadre du capitalisme industriel, même étiqueté "vert" ! Dénoncer le modèle productiviste, la concentration du pouvoir, la compétition impitoyable, les comportements prédateurs, le mirage de la techno-science ou la marchandisation de toute activité humaine ne suffit pas.

 

   La notion récente d'empreinte écologique montre, en effet, que l'impact de l'humanité sur le milieu dépasse de 30 % les capacités de régénération de la biosphère. Si tous les habitants de la planète adoptaient le mode de vie occidental, les ressources totales ne suffiraient pas ! Il nous faudra bientôt plusieurs planètes. La croissance économique n'est donc plus possible : la décroissance est incontournable. Le capitalisme ayant besoin de cette croissance pour assurer sa propre survie, l'impératif est donc de sortir le plus rapidement possible de ce système.

 

   Or nous n'y parviendrons que par une révolution sociale, c'est-à-dire une ré-appropriation de notre avenir. La construction de cet "autre monde" tant claironnée par certains, ne surviendra pas par un parlementarisme stérile, par les stratégies politiciennes, par la mascarade électorale, mais par la mobilisation et la détermination du plus grand nombre. Les Etats sont définitivement réduits à servir les intérêts des classes possédantes, à jouer les chiens de garde des oligarchies financières, à renflouer des coffres vidés par des spéculations hasardeuses. La résignation et la lâcheté d'aujourd'hui préparent, pour les années qui viennent, les pires conditions que l'humanité ait dû affronter depuis ses origines.

28 décembre 2008 7 28 /12 /décembre /2008 03:26

Voici le texte du tract de l'Union Réionale Bretagne de la Fédération anarchiste, sorti en mars 2008.

POUR SE DÉBARRASSER DES OGM, DÉBARRASSONS NOUS DU CAPITALISME !


01bio.jpgNon, les OGM ne sont pas en mesure de "relever les défis alimentaires et environnementaux". Ils n'ont pas permis de réduire les quantités de pesticides. Mais aurait-il fallu croire Monsanto sensible à l'écologie quand on sait que c'est cette firme qui, dans les années 70, a fourni à l'armée américaine l'Agent Orange qui a permis aux Etats-Unis de concrétiser leur tactique de la terre brûlée au Viet-Nam ? Quant au problème de la faim, il faut savoir que l'agriculture mondiale qui fournit aujourd'hui au moins 120 % des besoins de l'humanité, en détourne une grande partie pour l’alimentation animale puisqu’il faut 7 g de protéines végétales pour produire 1 g de protéine animale : il ne s'agit donc pas d'augmenter la production, mais d'en assurer la distribution, c'est-à-dire de sortir du capitalisme fondé sur la concentration !
 
Les OGM sont à la fois une réponse que l'agriculture capitaliste tente de trouver aux problèmes qu'elle a elle-même créés (pesticides, fragilité des animaux d'élevages industriels...) et qui lui permettra de poursuivre ses pratiques aberrantes, sa fuite en avant, et un nouvel instrument destiné à augmenter la dépendance des agriculteurs et des consommateurs, permettant le contrôle total de la chaîne alimentaire, du laboratoire à notre assiette.
 
Les firmes biotechnologiques visent en effet le monopole de la production de semences en lançant sur le marché des espèces dont elles détiennent les brevets. C'est la détention de ces brevets qui permet notamment au complexe génético-industriel d'empêcher la souveraineté alimentaire des peuples, d'imposer une technologie dont, visiblement, les populations ne veulent pas. Les OGM ne se justifient que par l'existence des droits de propriété intellectuelle.
 
Cette course au brevet est l'aboutissement d'un processus qui a débuté il y a cinq siècles, lors de l'appropriation et de la privatisation des grands écosystèmes. De la propriété privée des moyens de production à celle des moyens de reproduction, la boucle est bouclée !
 
Outre le fait qu'il comporte des risques pour la santé, ce "commerce illégal du colonialisme moderne", cette "biopiraterie", ce "hold-up sur le vivant" a déjà des conséquences dramatiques pour les agriculteurs. En Inde, ce sont 40 000 paysans pauvres qui, ne pouvant payer les royalties réclamés par Monsanto, se sont suicidés. Des économies risquent d'être ruinées du fait du remplacement des produits naturels par des produits fabriqués par des transgéniques. Ces conséquences légitiment totalement les actions de désobéissance civile comme le fauchage de parcelles ensemencées en OGM. Mais ces opérations resteront sans effet (comme d'ailleurs la demande d'un moratoire ou l'étiquetage des produits) si elles ne s'inscrivent pas clairement dans une lutte anticapitaliste. Les naïfs qui ont cru au Grenelle de l'environnement risquent rapidement de déchanter.
 
En éliminant 30 000 exploitations agricoles par an depuis près d'un demi-siècle, le capitalisme reconstitue le même schéma que celui du féodalisme. La seule réponse adaptée est la mise en commun des terres, et leur gestion collective; c'est ce qu'une partie du peuple espagnol avait osé pendant la Révolution de 1936.
 
Mais le plus grave est ailleurs. Dans la montée en puissance, parallèlement aux progrès du génie génétique, d’une systématisation des contrôles, d'une sociobiologie qui fait la part belle à l'inné au détriment de l'acquis : les causes des inégalités sociales, de la pauvreté,  de l'exclusion se trouvent dans les gènes : il suffira donc, pour les dirigeants, de choisir ceux qui auront droit à la vie. Seule une révolution sociale peut mettre fin à ce projet totalitaire.

28 décembre 2008 7 28 /12 /décembre /2008 03:19
Voici le texte de l'article paru dans le Monde Libertaire à propos de la manifestation du 25 mars 2007.

Problèmes de grains de sable au pays des Menhirs…
Toutes et tous à Erdeven (56) dimanche 25 mars


Un projet mené par un consortium de cimentiers, dans lequel se trouvent deux filiales de Lafarge et Italcementi, prévoit d’extraire 600 000 tonnes de sable et granulats marins par an, à moins de trois milles de la côte, entre Gâvres et Quiberon, et entre la ria d’Etel et l’île de Groix. La concession durerait 30 ans, ce qui porterait à 18 millions de tonnes de sable prélevés, ou « pillés » selon le point de vue à partir duquel on se place : Lafarge ou la population locale. Sans Astérix, ni Obélix, ce petit coin de côte superbe résiste ! Il est vrai que ce cordon dunaire est remarquable et reconnu comme tel, tant pour sa faune, sa flore et comme habitat « naturel ». Il est classé, à ce titre, Natura 2000. Formé à partir de multiples associations locales liées à l’environnement et de particuliers qui se sont fédérés, le collectif « le peuple des dunes » est né en janvier de cette année contre ce projet. 
Les cimentiers ont en effet obtenu, le 3 mai 2005, une autorisation ministérielle pour un permis exclusif de recherches. Le renouvellement de cette demande a été déposé le 15 janvier 2007. L’étape suivante consisterait à obtenir une concession d’exploitation. L’Etat révèle d’emblée son vrai visage : le soutien implicite aux industriels et leur logique de croissance au détriment des populations locales et de la préservation de l’environnement. Et si la magnifique baie d’Etel changeait de formes ?

Quelle mouche de chantier pique le cimentier Lafarge ?
La France, la Bretagne même, sont déficitaires en sable. En 2004, en France, il était produit 401 millions de tonnes de sable pour une consommation de 419 millions. Le manque en Bretagne serait de 2 millions de tonnes par an. Or les carrières terrestres arrivent au terme de leur exploitation, à cela s’ajoute la fermeture des sites d’importation nord européens, anglais et norvégiens en particulier, pour des raisons environnementales. Cette pression sur le marché « oblige » les cimentiers à explorer d’autres pistes. Les sables et granulats marins sont bien tentants et suscitent l’appétit des industriels, d’autant que la réglementation en mer n’est pas toujours claire. Lafarge affirme que le sable extrait servirait uniquement au marché breton.

Bétonner, bétonner, il en restera toujours quelque chose…
Pour les opposants, il y a maldonne dès le départ. Faut-il continuer dans cette logique du tout béton sachant que la matière première se raréfie ? Et même, dans ce cadre, il serait bien venu de favoriser le recyclage comme le font déjà d’autres pays européens, à hauteur de 24,5 % en Grande Bretagne, 16 % en Allemagne, contre un maigre 4,5 % en France, alors qu’il serait possible d’en récupérer ainsi plusieurs millions de tonnes ! Au delà, se pose le problème de l’habitat. Beaucoup de constructions sur le littoral breton sont des résidences secondaires, ce qui est doublement indécent : d’une part parce que des individus n’ont même pas un toit, d’autre part parce que cela tire le prix de l’immobilier vers le haut. La population locale peut rarement suivre. Pour les anarchistes, ce projet, c’est « ni ici, ni ailleurs ». Ce qui nous pose problème, ce n’est pas que ce soient des « Parisiens » ou tels ou tels Européens qui s’installent, comme on peut l’entendre parfois avec des relents de xénophobie, mais que c’est bien la bourgeoisie qui colonise la côte. A l’image des banlieues, les réformistes clament qu’il faut plus de mixité sociale sur le littoral. Anarchistes, notre position est connue : nous voulons l’abolition des classes sociales, la véritable égalité sociale donc économique. Cette notion de mixité perd alors son sens, la spéculation aussi. Nous ne voulons aussi qu’aucune maison ne soit vide les trois quarts de l’année, surtout que personne ne soit à la rue, que le parc d’habitations soit ainsi socialisé, l’utilisation de l’habitation déterminant qui en est le possesseur. Nous pensons que c’est aux  populations de déterminer leurs besoins en logements, à partir des ressources locales, dans une perspective d’autonomie, d’entraide, d’aménagement du territoire et de décroissance. Paille, terre, torchis, bois, chanvre… sont, avec des techniques modernes, des matières premières à revaloriser et redécouvrir. Evidemment, il ne s’agit pas d’importer du bois exotique ! Il faut quand même savoir que la France détient la plus grande forêt européenne et est le pays européen qui en utilise le moins ! C’est un potentiel non négligeable qui ne demande qu’à être mis en valeur.

Les arguments de Lafarge tombent à l’eau
Prudent, Lafarge qui est partenaire de WWF France et labellisé « développement durable » (rires ?) entend respecter la réglementation actuelle en vigueur : Code minier et Code de l’environnement. Le respect de la loi est-il une garantie ? Dans l’affaire de l’Erika, Total n’a par exemple commis aucune action illégale. C’est la réglementation maritime internationale, validée par les Etats, qui permet cette jungle car elle avait été façonnée pour. En l’espèce, des experts sont nommés afin d’évaluer les différents impacts du projet : sur le trait de côte déjà soumis à l’érosion naturelle et sur cette zone potentiellement frayère à poissons…
Ces experts ont évidemment conclu qu’aucun impact significatif n’arriverait ! Cette lutte qui commence nous enseigne déjà deux choses. D’abord, il faut se méfier de la parole des experts. Derrière un jargon savant, ils servent le plus souvent de caution aux multinationales qui les ont mandatés… et payés. A l’opposé, comme le souligne un militant du collectif « le peuple des dunes » : « la "pratique" d'un lieu particulier, ici l'espace littoral et marin situé au sud de Gâvres, permet d'avoir des "compétences" acquises par la pratique, l'observation, la transmission orale, pouvant infirmer, valider ou contredire la parole d'"experts" ayant une focal d'observation spécialisée et limitée. Les « pratiques » locaux (habitants, professionnels ...) devraient être des personnes ressources consultées très en amont des projets, au lieu de les réunir uniquement pour entériner les décisions prises après des tractations "secrètes". La "concertation" n'est le plus souvent qu'un discours à vocation "pédagogique", c'est-à-dire, dans la tête des promoteurs des projets, à but d'éducation d'une population a priori incompétente voire inculte ».

Ensuite, les conclusions des experts mandatés par Lafarge divergent des études menées par d’autres, comme le professeur Lebahy, pour qui il faut mener une évaluation au-delà de 30 ans. La côte lorientaise subit actuellement les prélèvements de millions de tonnes de sable effectués au cours et juste après la deuxième guerre mondiale ! En outre, il faut aussi prendre en compte l’élévation attendue et déjà amorcée du niveau de la mer.
Ces « querelles » d’experts amènent le collectif à s’interroger sur « la nécessité d’être crédibles et d’asseoir (sa) légitimité sur des argumentaires scientifiques de grande rigueur, ce qui implique pour autant de ne pas se faire piéger par le désir d’être reconnu comme un bon élève au milieu des bons élèves ». « Il s’agit ici de se faire entendre et donc d’utiliser ce qui fait notre différence, c’est-à-dire notre passion, notre conviction que nous agissons pour le bien des générations futures, y compris si, pour ce faire, il faut emprunter quelques chemins de traverse », confirmant que la légitimité d’une lutte ne se calque pas obligatoirement sur sa légalité.

100 % réglementation + 100 % concertation = 100 % bidon !
Sentant la contestation prendre de l’ampleur, le groupe industriel s’est payé une page entière de promotion de sa campagne « sud Lorient » dans les deux quotidiens régionaux, arguant agir dans le cadre de la réglementation et en consultation avec tous les organismes publics. Il a même ouvert un site internet spécial. Entrer dans son jeu, c’est oublier le problème initial de la fuite en avant vers le tout béton, qu’entretient une telle multinationale, car tel est son bizness !
Pourtant, Lafarge avait pris ses précautions. Un Comité Local d'Information et de Suivi (CLIS) a été mis en place dès le début de la procédure. Celui-ci rassemble les élus des communes environnantes, les représentants des administrations concernées et de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer), les associations locales de protection du littoral, les comités locaux de pêche et les cimentiers. 
Heureusement, le bon sens populaire ne se laisse pas berner par ce comité « bidule ». La contestation rencontre un tel écho que les conseils municipaux, quelle que soit la tendance, si ce n’est condamnent, en tout cas s’inquiètent du projet et demandent des rapports d’expertise indépendants (hum !). Il ne faut pas oublier que nous sommes en période électorale... Sans doute serait-il malvenu pour les candidat-e-s d’être à la traîne sur un tel dossier ! Cela renforce notre conviction que ce n’est pas par la délégation aux spécialistes ou aux élus, ni par la prière que Lafarge & Cie reculeront ! Ce sont bien les mobilisations populaires qui sont les seules à même de changer l’ordre des choses, comme à Plogoff en 1980 ou déjà … à Erdeven, en 1975, contre un projet de centrales nucléaires dont le souvenir rejaillit aujourd’hui…

Comment se traduit cette agitation ?
Des articles de presse quasi quotidiens en pages locales présentent les enjeux, relatent les débats des réunions publiques, lesquelles attirent des dizaines, parfois des centaines de participant-e-s, y compris dans de petites communes. Des affiches et des autocollants ont été tirés, qu’on peut voir chez de nombreux commerçants et aux abords des plages. Un forum sur internet a été mis en place. Même des associations de surfeurs s’impliquent. Des artistes locaux comme Gilles Servat ou Lucien Gourond et le marin Eugène Riguidel seront présents et le font savoir. Bref, c’est toute une population qui se met en marche… Il est évident que nos groupes libertaires relaient aussi à leur échelle ce mouvement. La puissance de la manifestation du dimanche 25 mars sur la plage de Kerhillio à Erdeven, à partir de 15h00, dira si l’on a mis des grains de sable ou un menhir dans les rouages de la machine Lafarge !

Ce combat local est aussi une opportunité pour les anarchistes qui permet de dénoncer le centre de tirs de Gâvres que se réservent les militaires, confisquant ainsi ce patrimoine maritime, pour s’entraîner à la guerre, éparpillant moult munitions de tous genres…
Nous savons aussi que tant qu’existeront le capitalisme et sa logique de profit, même si l’on réussit à repousser Lafarge et ses acolytes, ses « cousins » risquent de débarquer à nouveau dans quelques années.
Le principal, pour les libertaires, est que la population prenne ses affaires en main et décide pour ce qui la concerne.

Le tract que nous avions rédigé à l'époque et un article compte-rendu de cette manifestation sont disponibles en nous adressant un petit message à fedeanar56@yahoo.fr

Le lien vers le site du collectif  "Le peuple des dunes" : http://le-peuple-des-dunes.org



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Jeudi 23 mars : Cinéma Ti Hanok (Auray), 20h, Ciném'anar avec le film "La Salamandre" d'Alain Tanner (1971) ; librairie vagabonde sur place

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Vendredi 24 mars : salle Hélène Branche, 10 rue du Penher (Auray), 20h15, Rencontre-débat "Le travail : de l'exploitation à l'émancipation" avec notre invité Simon Luck ; librairie vagabonde sur place

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