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24 septembre 2023 7 24 /09 /septembre /2023 11:53

(Texte du groupe la Sociale, fédération anarchiste Rennes), pour les mobilisations du samedi 23 septembre "contre les violences policières, le racisme systémique et pour les libertés publiques"

 

 

"Si nous manifestons ce 23 septembre 2023, ce n'est pas pour faire un procès moral à un flic en particulier mais bien pour dénoncer l'institution Policière dans sont entièreté.

On pense souvent que la fonction militaire consiste à combattre l'ennemi extérieur, les étrangers, en somme, et que le rôle de la Police est de réprimer l’ennemi intérieur, c'est-à-dire d'une part les populations racisées, de l'autre le mouvement social. C'est en fait assez inexact : c'est la Police aux frontières qui fait la chasse aux immigré.e.s, et la Gendarmerie mobile est régulièrement sollicitée pour impressionner les manifestant.e.s, pour preuve l'usage de blindés à Sainte-Soline ou en 2018 pendant le mouvement des Gilets Jaunes. De plus, la Police s'équipe et s'outille de façon de plus en plus militaire. En réalité, l’État distribue à ces 2 bras armés les rôles répressifs que sa politique au service du capital lui dicte.

La Police Nationale est contre-révolutionnaire depuis sa création. N'oublions pas qu'elle fut créée sous le gouvernement de Vichy qui l'a instaurée par décret du Maréchal Pétain et que l'une de ses premières activités fut de livrer les populations opprimées, notamment juives, aux nazis. Dissoute par le Conseil National de la Résistance, elle est refondée ensuite par De Gaulle et reprend avec enthousiasme du service. Par exemple en octobre 1961 quand elle réprime une manifestation pour l'indépendance de l'Algérie où plusieurs dizaines d'Algériens sont morts tabassés ou noyés ; ou en mai 1967 quand elle écrase dans le sang des grèves en Guadeloupe ; ou encore en juillet 1977 quand une grenade tue un manifestant lors d'un rassemblement anti-nucléaire ; et encore en 1986 avec le meurtre de Malik Oussekine. En fait, la Police nationale n'a jamais cessé de s'opposer au mouvement ouvrier et aux populations racisées jusqu'à cette année 2023 où elle se fera remarquer notamment par sa violence contre les manifestant.e.s à Ste-Soline et par l'assassinat du jeune Nahel Merzouk ce 27 juin.

En effet, les actes contre les populations racisées ou la répression du mouvement social ne sont pas des bavures d'une Police corrompue mais seulement sa raison d'être depuis toujours. C'est au vu de ce constat que nous demandons son abolition.

Si faire la critique du rôle politique de la Police est nécessaire, il faut y adjoindre la condamnation la plus ferme de son pendant légaliste, la Justice. Celle-ci, fourbie d'un aréopage de professionnels soi-disant strictement techniques (en réalité éminemment politiques) que sont les avocats, les huissiers, les notaires, les juges... aux costumes et aux titres les plus abracadabrantesques et surannés les uns que les autres, voudrait nous faire croire à la fiction de l’État de droit : "la Justice est la même pour tous", "Nul n'est censé ignorer la Loi"... En somme une sorte de service public garant de l'ordre social selon lequel le sacro-saint "Intérêt Général" serait sauvegardé. La réalité est plus crue : Les 3/4 des prisonniers sont issus des classes populaires.

L’État n'enferme que très exceptionnellement les cols blancs (Maurice Papon n'aura fait que 3 ans de taule pour les a minima 4 trains de juifs qu'il avait envoyés aux camps de la mort), tandis qu'un procureur vient récemment de condamner à 10 mois de prison ferme un émeutier des banlieues pour vol d'une canette de RedBull.

La Justice de classe est une réalité, et c'est elle qui prononce de très lourdes peines aujourd'hui contre les militant.e.s écologistes et contre les syndicalistes alors qu'elle laisse agir impunément les pires Patrons pollueurs de la planète (glyphosates, chlordécone, plastiques et énergies fossiles) et exploiteurs des travailleurs. La Justice bourgeoise n'existe que pour légitimer le cadre de l'exploitation et de la propriété privée.

Ainsi, si nous voulons mettre fin à l’oppression policière et à la répression judiciaire, il faut détruire de façon structurelle l’État et la bourgeoisie. Car tant qu'il y aura un État, il y aura une classe dominante et donc une milice/police pour protéger ses intérêts. La lutte contre les violences policières sera inféconde si elle n'est pas reliée aux luttes de classes et inversement.

Prétendre que la police permet de diminuer la criminalité est une excuse absurde : la multiplication des effectifs censés combattre le trafic de drogue est un échec flagrant depuis des années. En outre, en tuant, éborgnant, brisant toutes les lois, revendiquant d'ailleurs de ne pas y être soumise, elle-même se rend criminelle.

La Police, comme toutes les institutions, n'est pas tombée du ciel : elle est au contraire une création de l'Ordre établi pour se protéger. De manière générale, la classe ouvrière sait s'organiser et se protéger elle-même. Elle installe la paix non pas par la matraque mais en s'attaquant aux sources des problèmes, comme la pauvreté, l'éducation. Elle essaie de prévenir les agressions avant qu'elles aient lieu, et de résoudre les conflits par la médiation et non par la répression. D'ailleurs plusieurs quartiers comme Exarchia à Athènes ou Christiania à Copenhague fonctionnent sans police et s'avèrent plus sûrs que les endroits où elle sévit dans leur voisinage.

 

ABOLIR LA POLICE EST UNE NÉCESSITÉ"

par anars56

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