Si à chaque nouveau genre de cons, il fallait lire un livre pour se protéger de ce genre de cons, il faudrait en lire beaucoup, des livres !

Je viens de lire "Rupture anarchiste et trahison pro-féministe" de Léo Thiers-Vidal. L'auteur fait une analyse qui me paraît très juste des rapports oppresseurs- opprimées y compris dans les<br /> milieux libertaires. Il y écrit que tant que les hommes n'admettront pas qu'ils font partie de la classe des oppresseurs dans le système patriarcal actuel et n'analyseront pas individuellement ou<br /> en groupes non-mixtes leurs comportements, aucune révolution de ce système de pensée ne sera engagée.<br /> Le discours masculiniste m'interpelle mais plus que ce discours, le refus de tout discours féministe radical me paraît encore plus dangereux.<br /> Tant que les femmes ne se réapproprieront pas un espace public qui leur appartient autant qu'aux hommes, tant que l'oppression qu'elles subissent au quotidien ne sera pas dénoncée, tant que les<br /> femmes victimes de violence morale ou physique ou les deux ne seront pas entendues et reconnues comme victimes, la révolution féministe n'aura pas lieu. Alors mesdames, unissons-nous pour<br /> revendiquer ce qui n'est que notre dû !

L'année 2013 aura été, en France, une période charnière concernant les mobilisations antiféministes. Depuis bien longtemps, SOS Papa faisait figure de cavalier seul, avec néanmoins un travail de<br /> lobbying constant auprès du gouvernement. À ce titre, l'amendement sur le divorce dans la loi sur l'Egalité Femmes-Hommes déposé en septembre illustre cette pression incessante pour imposer la<br /> résidence alternée et l'inscription juridique d'un prétendu Syndrome d'Aliénation Parentale.<br /> <br /> Cette année, la plupart des villes de l'hexagone auront vu fleurir une mobilisation accrue de pères séparés, perchés dans des grues ou sur des cathédrales. Amorcée par deux hommes à Nantes, la<br /> mobilisation a été continue et témoigne qu'un cap a été franchi.<br /> <br /> Les médias, en empathie avec le spectacle de la souffrance des hommes, a très majoritairement relayé leurs revendications prétendument « féministes ». Que ces hommes en termes numérique soient<br /> proche du zéro n'avait pas d'importance. L'importance était cette allégeance médiatique aux « difficultés des hommes en crise, en perte de repères ».<br /> <br /> Présenté comme un mouvement spontané et juste, il aura fallu quelques semaines pour qu'un travail d'enquête conséquent soit effectué. Et les acteurs de la mobilisation ont alors donné à voir un<br /> tout autre visage, largement inspirés par leur homologues anglophones de Fathers for justice : des pères violents, des pères harceleurs, des hommes revanchards mobilisés pour l'appropriation des<br /> enfants et la poursuite des violences envers leurs ex-épouses.<br /> <br /> Si on compare avec le Québec, l'étude des mobilisations antiféministes a en France un certain retard. On peut citer quand même Les cahiers du genre qui a consacré son n°52 à cette thématique, ainsi<br /> que l'excellent ouvrage Un siècle d'antiféminisme dirigé par Christine Bard. Mais il n'existe par exemple pas d'ouvrage comme celui dirigé par Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri Le mouvement<br /> masculinite au Québec.<br /> <br /> C'est ce manque d'analyses qui est actuellement en train d'être comblé, avec par exemple le lancement du site www.mascuwatch.org et avec la création de divers collectifs travaillant à « contrer les<br /> masculinistes », à Paris, à Toulouse, etc.<br /> <br /> Aussi, le livre que viennent de publier les éditions Bambule est d'une utilité évidente. Le collectif grenoblois Stop masculinisme, qui l'a écrit, décortique les mensonges des pères qui se disent<br /> victimes, et démantèle l'idéologie patriarcale qu'incarne le masculinisme.<br /> <br /> Pour qui cherche à comprendre et critiquer les mobilisations qui ont eu lieu, ce guide est une parfaite introduction.<br /> <br /> par yly.