Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 12:55

reveillon 311210

10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 23:56

Note de Anars 56 : "Toutes les entreprises susceptibles d’utiliser le logo Produit en Bretagne sur leurs produits subissent un audit portant sur le fonctionnement de l’entreprise et l’accord avec les valeurs : qualité, éthique, environnement, respect des salariés (sécurité, hygiène…)…" Extrait de la charte Produit en Bretagne...

On appréciera le "respect des salariéEs" en Bretagne à l'aune des articles ci-dessous et de Industrie agroalimentaire, les forçats de la volaille. Ne nous laissons pas embobiner par la tentative de "blanchiment local" du capitalisme...

 

Extrait du Télégramme du 26 novembre 2010

Economie

Salariés bretons. Les TMS explosent

L'an dernier, la Caisse d'assurance Retaite et Santé au travail (Carsat, ex Cram) de Bretagne a recensé 35.084 accidents du travail, soit un recul de 6% sur un an. En revanche, les maladies professionnelles ont progressé de 20% pour atteindre 4.539 arrêts de travail. Des arrêts dont la durée moyenne est de près de sept mois, alors qu'elle est de 40 jours pour les accidents.

Accidents en baisse.
Cette forte évolution des maladies, particulière à la Bretagne, est essentiellement due aux troubles musculo-squelettiques (TMS) dont souffrent un nombre croissant d'ouvriers postés de l'industrie agroalimentaire. Ces «TMS», qui atteignent ici le taux record de 85% des maladies professionnelles, ont progressé de 17% en un an. (3.847 cas). D'autres maladies, moins répandues, ont progressé dans des proportions plus importantes. C'est le cas des affections du dos provoquées par la manutention qui ont augmenté de 44%, de la silicose qui a plus que doublé, ou de la surdité (+65%).

2,63 millions de journées perdues.
En un an, 2,63 millions de journées de travail ont été perdues pour cause d'accident ou de maladie, ce qui représente un coût de 270 millions d'euros pour l'assurance maladie (+14,7%). «Plus la durée de l'arrêt est longue, plus c'est difficile de revenir vers l'entreprise», explique Marie-Hélène Palmier, directrice de la Carsat Bretagne.

63% sans emploi.
Aujourd'hui, seuls 25% des 4.800 «situations à risque» signalées en 2009 sont en emploi six mois après le début de leur arrêt de travail. et 12% suivent une formation. Les autres sont demandeurs d'emploi (33%), toujours en arrêt (20%), ou en invalidité après avoir été reconnus inaptes au travail (10%). C'est ce chiffre de non-retour de 63% des cas que les organismes sociaux vont tenter de réduire le plus possible.

  • Alain Le Bloas (du Télégramme)

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Extrait de Ouest France du 3 novembre 2010

Accidents du travail : la Bretagne très touchée
Économie 

Selon les chiffres de la Carsat (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail, ex-CRAM) Bretagne, 2,6 millions de journées d’arrêt de travail ont été comptabilisés en 2009 sur 830 000 salariés, répartis dans 110 000 établissements. Il y a eu 35 084 accidents du travail.

Comme partout en France, c’est une diminution (37 117 en 2008). Mais il y a une nette augmentation des maladies professionnelles : 4 539, l’an dernier, contre 3 769 en 2008. Et dans les deux cas, la Bretagne est largement au-dessus des moyennes nationales.

 

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Note de Anars 56 :  Il faut aussi noter que les entreprises ne déclarent pas systématiquement à la Sécurité Sociale qu'il s'agit d'accidents du travail, pour différentes raisons (coûts, formalités...). Le nombre réel d'accidents du travail est ainsi sous-évalué sans qu'il soit possible de savoir dans quelle proportion.

20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 16:12

On se rappelle que le label Produit en Bretagne, dont nous pensons avoir démêlé la supercherie entre ce qu'il prétend être et ce qu'il est en réalité, tant du point de vue social qu'écologique, a été fondé conjointement par des patrons de la grande distribution, de l'agroalimentaire et un journaliste de la presse régionale.

Aussi, nous semble-t-il pertinent de continuer à démasquer la grande distribution et l'industrie de l'agroalimentaire car elles fonctionnent partout pareil, quand bien même elles se drapent d'un ancrage dans le terroir. Ainsi, en plus de l'éco-blanchiment (greenwashing), il semble exister désormais le "local washing"...
Malgré ces habillages, les pratiques restent identiques, c'est-à-dire conformes aux logiques capitalistes de mépris des travailleurs & travailleuses & des consommatrices et consommateurs... sans compter le mépris des animaux et de l'environnement.
 
Ci-dessous un article recopié du Canard Enchaîné du 17 nov 2010.

 

 

"La grande illusion

D'accord, la grande distribution a tué le petit commerce et bousillé les entrées des villes, mais ne faisons pas la fine bouche, en contrepartie elle a rempli notre Caddie® d'un tas de chouettes produits.

 

Comptez 10 000 références : il suffit de regarder dans les rayons la ribambelle de yaourts, biscuits, tablettes de chocolat, plats cuisinés en tous genres, quelle abondance !

 

Sauf que tout ça c'est du vent, comme le démontre, de manière implacable, un ancien directeur de recherche agronomique. Dans son livre « L'alimentation durable », qui sort très discrètement cette semaine (Odile Jacob – 21 Euros 90) Christian Rémésy, spécialiste en nutrition, passe à la moulinette le contenu de nos chariots.

 

Bilan des courses : les deux tiers sont des produits industriels transformés, fabriqués avec pas plus d'une dizaine d'ingrédients de base. Toujours les mêmes. Des  « ingrédients de remplissage » dans le jargon. Du sucre la plupart du temps ajouté sous forme de sirop de glucose, de la matière grasse végétale comme l'huile de palme blanchie avec des solvants, des sous-produits de l'industrie laitière tels que la caséine, une protéine que l'agroalimentaire et les fabricants de peinture utilisent comme liant. Ajoutez-y des farines à gogo, c'est à dire tellement raffinées qu'elles ne valent plus grand chose sur le niveau nutritionnel, et le fameux amidon, que l'on retrouve un peu partout, juste pour donner du volume aux produits. Le tout réhaussé de sel et de saveurs artificielles : « Plus de la moitié des aliments ont maintenant le goût manipulé par les arômes », précise Rémésy.

 

Une malbouffe qui rapporte : « Plus le produit est transformé, plus la marge est importante ». Et tant pis si en prime, question santé, on déguste. « La grande distribution expose la population à une offre alimentaire à risque », s'énerve le chercheur. Voilà un livre qui a peu de chance de se retrouver en tête de gondole... "

31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 14:13

Le capitalisme au théâtre,

 

Le capitalisme, c’est assister à une pièce de théâtre, tous assis. Puis quelqu’un pour mieux voir se met debout. Alors, son voisin de derrière, qui ne voit plus rien, se met debout lui aussi. Bientôt tout le monde est debout. Comme nous n’avons pas tous la même taille, les petits vont chercher un tabouret pour monter dessus. Ca bouche la vue aux grands qui attrapent deux ou trois petits, les mettent les uns sur les autres et grimpent sur les épaules du dernier. La pièce du théâtre continue, mais quelques grands se mettent d’accord pour mettre leurs pyramides de petits en commun. Ce qui les met vraiment très haut. Mais ça ne les empêche pas de se disputer pour savoir qui sera le plus haut. Deux ou trois grands arrivent tellement haut qu’ils crèvent le plafond du théâtre. Ils ne voient plus la pièce, mais ils ont la satisfaction d’être plus haut que les autres. Tout le monde est debout, tout le monde a mal aux jambes et les petits sont épuisés par le poids des grands.
                                                 (Magazine Silence, novembre 2005)

 

Leçon d’économie,

 

Deux personnes marchent sur un chemin. La première voyant une merde lance un défi au second : « 10 000 euros si tu la manges ». La seconde s’exécute et la première lui fait un chèque. Un peu plus loin, il y a une autre merde. La deuxième dit alors : « si tu la manges, je te rends ton chèque ». La première récupère ainsi son chèque. La seconde demande : « nous avons échangé 10 000 euros chacun, nous ne sommes ni plus riche, ni plus pauvre, nous avons tous les deux mangé de la merde et je crois pas que nous nous portions mieux qu’avant ». « détrompe-toi reprend la première : nous venons de faire progresser le PNB de 20 000 euros ».     

(Magazine Silence)

 

Développement


Le célèbre économiste explique son projet de développement au maître.
Ce dernier est très intéressé.
«  Dans une théorie économique,
n’y a-t-il pas d’autres facteurs que le développement à considérer ?  demande-t-il.
- Tout développement est bon en soi, dit l’économiste.
- N’est-ce pas là ce que pense la cellule cancéreuse ? » répond le maître.

                            

17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 09:59

(Article extrait du Monde libertaire 1607)

   
Les travailleurs, retraités et chômeurs qui ne se résolvent pas à abdiquer face aux diktats de la finance et de leurs représentants, ont désormais largement démonté le discours des réformateurs sur les retraites (cf ce tract et cette vidéo).

En reprenant les hypothèses des capitalistes, basées sur l’évolution du Produit intérieur brut (PIB), il est en effet facile d’invalider leurs théories alarmistes. Comme le démontre Bernard Friot 1, dont les conclusions sont reprises dans le schéma ci-dessous, l’effort à produire d’ici 2050 est comparable à celui des cinquante dernières années et génère des réserves confortables pour les moins de 60 ans (voir schéma).

Aujourd’hui, beaucoup sont donc convaincus que le seul véritable enjeu du financement des retraites est le partage des richesses. En effet, il s’agit de revenir sur le vol de la valeur ajoutée, réorientée depuis les années 1980 en direction des profits au détriment des salaires, sur lesquels sont assises les cotisations sociales qui financent la prise en charge des risques maladie, invalidité, vieillesse et chômage pour le plus grand nombre.

Pour résoudre la question des retraites, remettre la main sur l’ensemble des richesses créées est évidemment une condition nécessaire, mais elle n’est pas suffisante. S’il est utile de reprendre les arguments de nos adversaires politiques pour démonter leurs discours, il faut aussi savoir se défaire de leur mode de pensée.

Le partage de quelles richesses ?

À moyen terme, l’enjeu caché de la réforme des retraites et de la période à venir est, au delà du partage des richesses, la notion de richesse elle-même.

En comparant le rythme de prélèvement des ressources (accéléré par la croissance mondiale) avec les réserves disponibles, nous pouvons prévoir que le doublement du PIB en 2050, toutes choses étant égales par ailleurs 2, ne sera pas possible.

Selon Bernard Friot, l’augmentation du PIB passe par des activités prédatrices mais aussi et surtout par la transformation d’activités, auparavant gratuites, en emploi (exemple des bonnes sœurs dans les hôpitaux des années 1960 qui sont devenues des infirmières). Mais c’est malheureusement bien la dimension destructrice du PIB qui est aujourd’hui prédominante (voir les liens entre PIB et empreinte écologique dans le rapport planète vivante du WWF 2008) : l’intensité énergétique par unité de PIB décroît moins vite que le PIB global n’augmente. C’est ce qu’on appelle l’effet rebond : si les automobiles consomment moins à l’unité, la distance parcourue augmente en même temps que le nombre de véhicules et avec le suréquipement (dont la climatisation), la consommation d’énergie s’accroît globalement.

Il est donc très déraisonnable d’imaginer, comme le fait Bernard Friot, un salaire moyen de 5 000 euros pour tous, quand la soutenabilité écologique (voir l’empreinte écologique des pays riches) imposerait des salaires bien moindres.

Quelques économistes intègrent ces dimensions à leur réflexion sur les retraites. Jean Gadrey pro pose d’abandonner la base des scénarios actuels : la macroéconomie classique quantitativiste. Selon lui, il faudrait partir d’estimations d’emplois ou de volume de travail par secteurs et sous-secteurs en fonction d’évaluations des besoins, de bilans écologiques et sociaux, et de projets de réorientation de la production.

Pour un syndicalisme autogestionnaire et inventif !

A l’image de la manifestation de la Confédération européenne des syndicats du 29 septembre pour « plus de croissance », la plupart des analyses émanant de la gauche et des syndicats évacuent cette contrainte, qui constitue pourtant la nouvelle donne de ce xxie siècle, de leur réflexion : croître pour redistribuer des richesses toxiques n’a aucun sens.

Les militants syndicaux ne peuvent fonder leurs discours sur l’argument classique de la répartition des richesses sans évoquer le fait que cette richesse essentiellement monétaire va devoir changer de nature et au moins passer par : une collectivisation des usages (mutualisation des biens) ; une réduction des besoins (entretenus par la publicité) ; une réduction de la vulnérabilité des individus et des territoires par le renforcement de leur autonomie (plus de temps pour être acteur soi-même dans des circuits économiques courts et locaux, conception de biens facilement réparables par le plus grand nombre, etc.).
Il nous faut voir bien au delà de la notion de gains de productivité (trop souvent synonyme de flexibilité) et de croissance.

En tant que militant d’un syndicat du bâtiment à la CNT, je constate que cette réflexion existe à travers des projets émergents d’habitats collectifs partagés en lien avec un atelier populaire d’architecture et d’urbanisme, de coopératives de construction et de consommation…

Ces solutions privilégient la sobriété, pour travailler moins et vivre mieux : un vrai projet de société !




1. Bernard Friot, L’Enjeu des retraites, La dispute, 2010, dont je recommande la lecture. (Voir l’article de M.-C. Calmus dans le présent ML. NdR.)
2. En excluant toute régulation par la guerre, par exemple.
9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 20:12

Argumentation humoristique de la Scop LE PAVE contre le projet "retraites" du gouvernement

 

 

La même, version la totale (22 min 48 sec) :
22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 20:50
Départ des manifestations dans le Morbihan + Pique-nique géant et revendicatif à la fin des manifs :
  - 10h00, Lorient, Maison des syndicats, place Cosmao Dumanoir (20 000 manifestantEs)
  - 10h00, Vannes, La Rabine-Le Port (près de 8 000 manifestantEs)
  - 10h00, Pontivy, La Plaine (près de 2 500 manifestantEs)
  - 11h00, Belle Ile, Embarcadère (130 manifestantEs)
  - Dans la matinée, pour Groix

  - 10h30, Quimperlé, Place de Coat Kaer (+ de 3 000 manifestantEs)

 

 

 

 

 

Retraite - Ne pas perdre sa vie à la gagner !

 

 

Une bonne retraite, c’est pouvoir faire ce que l’on veut… ou ne rien faire !

 


Or, l'espérance de vie en bonne santé n'est que de 63 ans pour les hommes et 65 ans pour les femmes… sans compter qu’elle varie selon les catégories socio-professionnelles… Aussi, qu’on choisisse d’allonger la durée de cotisation ou de retarder l’âge du départ, les conséquences seront les mêmes. Beaucoup de salariéEs, en particulier les femmes, n’arrivent déjà pas à cotiser 40 ans et doivent partir tard ou avec une retraite incomplète. Ce système se généraliserait avec l’allongement de la durée de cotisation et à terme, seule une partie des salariéEs pourront compléter leur retraite avec des fonds de pension privés… les autres crèveront au boulot ou dans la misère… ou en taule.


Pourtant, depuis la création du système de retraites jusqu’à aujourd’hui, la production de richesses s’est accrue bien davantage que le nombre d’habitantEs. On pourrait très bien réduire le temps de travail, réduire la durée de cotisation et augmenter les salaires et les retraites.

Mais pour cela, il faut s’attaquer aux revenus du capital.

Le patronat et le gouvernement n’hésitent pas, eux, à s’attaquer aux revenus du travail. La lutte des classes n'a pas cessé, les exploiteurs le savent bien et s'y emploient. Alors qu’ils sont pleinement responsables de la crise, ils font le choix de la faire payer aux classes populaires... et vont jusqu’à exiger que nous bossions encore plus longtemps pour eux.

 


Notre arme, c’est la grève


Partout dans le pays, des collectifs contre la réforme des retraites s’organisent, à l’image des collectifs contre la constitution européenne en 2005 ou des collectifs contre la privatisation de la Poste à l’automne dernier. Ces collectifs sont utiles pour mobiliser dans les quartiers et mener la bataille idéologique.

Mais en appelant simplement à une meilleure répartition des richesses entre capital et travail, ils ont leurs limites. Pour notre part, nous sommes contre le capital lui-même, contre le travail aliéné, pas pour son aménagement, à plus ou moins grosses doses de keynésianisme. Les "droits" n'ont été en réalité que des miettes concédées, et concédées uniquement lorsque des mots d'ordres clairs étaient encore vivants dans le mouvement social : lorsqu'un véritable rapport de force, basé sur une conscience de la nécessité d'abolir salariat et capitalisme, et sur un débordement des centrales politiques et syndicales, faisaient assez craindre au patronat et à l'Etat pour qu'ils finissent par lâcher gros.

 

Dans les entreprises, les quartiers, les universités :

Construire la grève générale contre la casse des retraites !

 


Aussi pour faire reculer le gouvernement, la construction d’une grève interprofessionnelle reconductible est incontournable.

Cela peut sembler un peu illusoire. Ca ne l’est pas. Les seules véritables illusions, c’est de s’imaginer que les directions syndicales appelleront à la grève générale et que le retour de la gauche au gouvernement changera quoi que ce soit. C’est bel et bien à nous de construire ce mouvement dans les entreprises, en regroupant dès maintenant en assemblées générales les salariéEs avec ou sans emploi prêtEs à se battre contre la réforme et en mettant largement en débat la question de la grève générale.


Construire une riposte sociale unitaire à la base !



Nous devons renouer avec les méthodes traditionnelles de lutte du mouvement ouvrier comme les occupations des lieux de travail, les blocages des centres économiques névralgiques, etc.

La radicalité qui s'est exprimée dans certaines actions de salariéEs contre leurs licenciements (séquestration de patrons et de cadres, sabotage ou réquisition des outils de production) nous montre la voie à suivre.

 

Cependant, nous ne voulons pas nous figer dans des discours de sauvegarde du système actuel : il est temps de se demander quel projet de société nous défendons. Se battre pour le régime de retraites actuel revient quelque part à se battre pour le système salarial, et ça, c'est hors de question : le salariat repose sur un lien de subordination, sur l'exploitation et l'ordre hiérarchique… : 40 ans, c’est déjà beaucoup trop !

Les retraites actuelles maintiennent les inégalités de revenus et c'est insupportable car nous voulons vivre libres entre égaux.

 

Tant qu'il y aura le capitalisme, il y aura des crises et de la misère. Se tourner vers l'Etat pour réguler « la folie » capitaliste est illusoire. L'Etat est par nature basé sur la protection des intérêts du capital et sur la confiscation du pouvoir par une minorité.


Nous voulons :

 


   - une économie socialisée et égalitaire gérée directement par les travailleurs, travailleuses et les usagerEs : que tout le monde ait de quoi se nourrir, se vêtir, se loger, se déplacer et se cultiver… ! 

   - mettre un terme au productivisme effréné, à la course à la croissance meurtrière et à la destruction des écosystèmes, en produisant moins et plus utile.

   - substituer à l'idée de l'Etat, des structures autogérées fonctionnant sur la démocratie directe, pour permettre la participation de toutes et tous, avec des mandats révocables pour empêcher que se reconstituent des privilèges et sur le fédéralisme pour construire des projets de grande ampleur, sans système hiérarchique.

   - vivre pleinement pas survivre !


 Lisez le Monde libertaire, hebdomadaire de la fédération anarchiste : http://www.monde-libertaire.fr/

Ecoutez Radio libertaire : http://rl.federation-anarchiste.org/

 

Groupe libertaire Lochu, 6 rue Tannerie, 56000 Vannes & Groupe libertaire Francisco Ferrer, Cité Allende, 56100 Lorient – fedeanar56@yahoo.fr - http://anars56.over-blog.org/

 

16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 21:24

Dans un précédent article, tant sur les questions sociales qu'environnementales, nous avions dévoilé la supercherie Produit en Bretagne, et son soi-disant "achat solidaire pour l'emploi". Eh bien, parlons-en de ces emplois ! Zoom sur les conditions de travail chez Doux - Père Dodu (Finistère), membre de l'association Produit en Bretagne, dont les thuriféraires nous disent qu'il faut respecter une certaine charte pour y adhérer : AH ! AH !  AH !  AH  ! On préfère en rire !


Agnès Rousseaux a rédigé cet article, "Industrie agroalimentaire - Les forçats de la volaille", paru le 12 mai 2010, dans la revue Basta mag. Nous la remercions pour ce très intéressant travail que vous trouverez reproduit ci-dessous.

 

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Industrie agroalimentaire

Les forçats de la volaille

Par Agnès Rousseaux (12 mai 2010)

Le groupe Doux, leader européen de la volaille sous plastique, porte bien mal son nom. Accidents du travail à répétition, refus d’adapter les postes pénibles, non paiement des temps de pause, intimidations, répression syndicale… Tel est le quotidien de nombreux ouvriers qui travaillent pour le groupe agroalimentaire. Une poignée d’entre eux tente de résister.


© Philippe Noisette

Des tâches répétitives et pénibles physiquement, une température de 5°C maximum, une humidité constante, un bruit assourdissant qui oblige les salariés à porter des protections auditives [1]... Tel est l’univers de travail de l’usine « Père Dodu » à Quimper (Finistère), un des sites de transformation de l’entreprise Doux, géant mondial de la volaille. Chaque jour, des milliers d’escalopes, de saucisses de volaille ou de plats cuisinés sortent des chaînes de production. Emballés sous plastique, les morceaux de volaille découpés, calibrés et standardisés alimenteront les grandes surfaces avant d’atterrir dans les frigos des consommateurs.

Urgence psychiatrique

Le travail « à la dure », les 300 salariés de Doux à Quimper connaissent. C’est leur quotidien, et celui des milliers de travailleurs de l’agroalimentaire et de découpe de volaille. Sauf que Doux ne fait rien pour leur faciliter la tâche et alléger un peu la pénibilité. Accidents du travail, maladies professionnelles, répression syndicale, remise en cause des acquis salariaux : le management chez Doux semble souvent synonyme de casse sociale.

« Aux conditions de travail difficiles s’ajoute le manque de considération voire de respect envers les salariés », constate la Commission départementale de contrôle de la médecine du travail, dont font partie syndicats et organisations patronales. En février 2010, le médecin du travail du site de Quimper observe une « majoration très nette des indicateurs de souffrance au travail tous secteurs confondus ». Des salariés de plus en plus nombreux demandent spontanément une consultation. Ils sont souvent en situation de souffrance ou de conflits, victimes de problèmes médicaux dont la nature « relevait pour plusieurs de l’urgence psychiatrique » !

Escalope cordon bleu = danger !

Le bilan social de l’entreprise interpelle. L’absentéisme est jugé « phénoménal » par Raymond Gouiffès, salarié sur le site de Quimper et délégué syndical de la CGT. Sur le site « Père Dodu », « le taux de fréquence des accidents de travail est de 98,88 % ! Cela signifie que l’ensemble des salariés du site ont été victimes d’un accident de travail dans l’année, ou que certains ont été plusieurs fois en arrêt de travail suite à un accident (chutes, heurts, coupures,…) », détaille Raymond Gouiffès [2]. Et le taux de gravité de ces accidents est 50 % supérieur à la moyenne des industries « production de viande de volaille ». A Quimper, l’escalope cordon bleu se révèle être un produit très dangereux !

Que font les managers de Doux ? Visiblement pas grand-chose. « En 2009, les pénalités de la Sécurité sociale représentent 365.000 euros à payer par l’entreprise. Plutôt que de payer des pénalités, la direction ferait mieux de s’interroger sur la réorganisation du travail, l’aménagement des postes et des cadences », relève Raymond Gouiffès. Rien qu’au mois d’avril, sur le site de Quimper, il y a eu 14 accidents de travail. Soit 5% des effectifs ! Contacté par Basta !, la direction de l’entreprise n’a, pour l’instant, pas répondu à nos questions.

Licenciements pour inaptitude médicale

Le bilan social de l’entreprise fait également état de 15 à 20 maladies professionnelles reconnues chaque année pour le site de Quimper. Des maladies souvent dissimulées au médecin du travail par les salariés : « Ils ne disent pas qu’ils souffrent, ils cachent certaines douleurs, et un jour c’est trop tard, la maladie est irréversible. Ils ne veulent pas que le médecin les déclare inaptes pour leur poste, car ils craignent des représailles de la part de la direction », raconte Raymond Gouiffès. Sur l’ensemble de ses sites en France (4.500 salariés), Doux a procédé depuis 4 ans à 235 licenciements pour « inaptitude médicale ». De quoi inciter au silence ceux qui craignent de perdre leur emploi. Si Doux a l’obligation légale de trouver un poste adapté à ces salariés en souffrance, l’entreprise utilise l’argument de l’absence de tels postes pour procéder au licenciement.

Carolina [3] a 45 ans. Elle est virée en avril, après avoir été déclarée inapte par le médecin du travail. En 1996, elle a perdu un doigt sur une chaîne où défile en cadence la volaille. Aujourd’hui elle souffre des troubles musculo-squelettiques et de courbatures. Il y a quelques années son mari a été également licencié par le groupe. « Des cas comme ça, il y en a tous les mois, précise le syndicaliste de la CGT. Les médecins du travail se sentent concernés mais sont impuissants face à tout ça. Et ces situations n’apitoient pas la direction de l’entreprise. » Celle-ci vient de signer un accord pour l’accueil de personnes handicapées. Douze embauches sont prévues dans les trois ans qui viennent. Une décision sur laquelle ironise Raymond Gouiffès : « Il faudrait peut-être d’abord s’occuper des handicaps des salariés créés par l’entreprise, avant de se targuer d’intégrer des salariés handicapés. »

« Le travail chez Doux, c’est Zola ! »

Ceux que Doux met à la porte se retrouvent souvent dans des situations difficiles. « Ils ont entre 35 et 65 ans et ne trouvent pas de poste ailleurs. Comme ils ont été déclarés inaptes, bien souvent aucune entreprise de l’agroalimentaire ne veut les embaucher pour travailler dans les mêmes conditions. Alors ils se retrouvent à la charge de la société. Tout ça parce que Doux refuse d’adapter les postes », décrit Raymond Gouiffès. « Ces salariés n’ont pas de formation scolaire poussée, mais ce sont des gens courageux. C’est le seul moyen pour eux de gagner leur vie. » Parfois au prix de beaucoup de sacrifices. « Ici, c’est Zola » a lâché une des directrices des ressources humaines quand elle est arrivée dans l’entreprise. « Les gens ont même peur de dire bonjour à la hiérarchie. Ça dit bien l’état de la situation », relève le syndicaliste. Qu’en pense Charles Doux, propriétaire du groupe et 151ème fortune française ?

Une « affaire » anime les salariés depuis quelques mois : le non-paiement des temps de pause. Suite à la dénonciation de l’accord sur les 35 heures par la direction en 2004, les pauses ne sont plus rémunérées. Les « pauses », ce sont ces 30 minutes par jour pour manger, s’asseoir, aller aux toilettes, fumer, discuter… pour ceux qui travaillent des journées entières sans interruption. Le paiement de ces heures était un avantage individuel acquis : 2h30 par semaine. Désormais, les ouvriers « marmitons » sont présents dans l’entreprise pendant 37h30 et sont payés 35h. 1.200 salariés français du groupe ont porté l’affaire aux prud’hommes. Le verdict est tombé en avril : en appel, puis en cassation, le tribunal a donné raison aux salariés, représentés par la CGT. Une décision de justice qui se concrétise par 6.000 à 7.000 euros d’arriérés versés pour chaque salarié plaignant. « Ce n’est même plus une question de droit, mais une question d’honnêteté vis-à-vis des salariés », assène le juge d’exécution du tribunal de grande instance de Quimper.

25.000 euros d’arriérés de salaire

Cette victoire signifie aussi 100 euros bruts par mois en plus sur le bulletin de salaire pour les salariés payés au Smic. Cela ne s’est pas fait sans mal : « Des responsables de la direction sont passés dans tous les sites et ont dit aux salariés que le droit individuel acquis, c’est aléatoire. En échange d’un arrêt de la procédure, ils ont proposé à chaque salarié 500 euros, payables en deux fois ! », s’indigne Raymond Gouiffès. 270 salariés auraient accepté cette proposition. « Il faut du culot pour aller dire à des salariés, qui n’ont pas de connaissances juridiques, que ce droit est aléatoire, alors même que la Cour de Cassation s’était déjà prononcée sur le sujet ». 500 euros, contre un manque à gagner pouvant aller jusqu’à 30.000 euros ! « Pour un salarié de 40 ans, cela représente 25.000 euros jusqu’à la retraite, en plus des arriérés de 6.000 euros. Et encore, c’est sans compter les conséquences sur le montant des pensions de retraite. C’est intolérable que les politiques et le préfet du Finistère n’aient pas tapé du poing sur la table ». Doux continue de jouer la montre et utilise tous les recours possibles pour refuser de verser l’argent, allant jusqu’à assigner plus de 600 salariés au tribunal de grande instance, au motif que l’huissier avait mal orthographié leur nom ou leur adresse.

L’aboutissement de ce marathon judiciaire, les salariés le doivent au temps passé par quatre délégués syndicaux. Ils ont épluché les bulletins de salaires et calculé les arriérés dus à chacun. Quatre salariés contre l’armée d’avocats du cabinet Capstan qui défend les intérêts de la direction du champion européen de la volaille. Et des salariés dont l’entreprise ne paye plus les heures de délégation syndicale exceptionnelles, nécessaires au montage du dossier, tant que celles-ci ne seront pas justifiées. « Depuis juillet 2009, je gagne 600 ou 700 euros par mois au lieu de 1.200 euros, témoigne Raymond Gouiffès. Les trois autres salariés ont été obligés de reprendre le travail. Je reçois des mises à pied incessantes, des lettres recommandées tous les jours, mon nom n’est mis sur aucun planning de travail ».

Harcèlement syndical

Le précédent délégué syndical central est également en conflit avec Doux. Après avoir refusé un reclassement suite à la fermeture d’une usine, il a fait l’objet de trois procédures de licenciement, au motif qu’il n’existait aucun poste adapté à sa qualification. Trois fois la procédure a été annulée par l’inspection du travail. Le ministère du travail, saisi de l’affaire, a confirmé à chaque fois cette décision. Un recours au tribunal administratif a été déposé par Doux, et une quatrième démarche de licenciement est en cours. Depuis 2004, ce salarié est payé mais n’est affecté sur aucun poste. Une forme de « harcèlement syndical » selon Raymond Gouiffès. Autre moyen de décourager les tentatives de contestation : un « accord seniors » est signé pour « conserver les plus de 50 ans dans l’emploi », c’est-à-dire aménager pour eux les postes et les horaires de travail. Mais l’entreprise applique des « critères d’influence » : « si un salarié a mené une action juridique contre Doux, il ne peut pas bénéficier de cet accord, s’indigne Raymond Gouiffès. Cela est totalement discriminatoire »

Selon le syndicaliste, les situations de surendettement des salariés se banalisent. Ils sont toujours plus nombreux à venir demander une aide personnelle au comité d’entreprise, « pour payer leur loyer par exemple ». « On se transforme en assistante sociale. Si les salariés se battent pour les temps de pause et veulent récupérer leur argent, ce n’est pas pour changer de voiture ou acheter une télé, mais seulement pour manger et vivre », s’indigne Raymond Gouiffès. 80 % des salariés touchent le Smic. Aucune augmentation de salaire n’a été accordée en 2009.

Délocalisations et subventions

L’entreprise met en avant sa situation financière difficile, essayant même de culpabiliser les salariés concernés par le paiement des temps de pause, qui mettrait en péril la compétitivité de l’entreprise. En 1998, le groupe a racheté le volailler brésilien Frangosul [4]. Depuis, treize usines ont fermé en France. En 2008, ce sont 650 salariés qui ont été remerciés. Le géant de la volaille bas de gamme, élevée en trente-sept jours sous les néons, s’auto-concurrence lui-même. Il inonde le marché français de poulets du Brésil, au coût de production de 0,74 centimes le kilo, contre 1,45 euro le kilo pour celui produit en France [5]. Ou comment déstabiliser la filière en France, et faire monter les prix, en se constituant des marges financières sur des produits importés par les filiales brésiliennes, tout en touchant des aides à la cessation d’activité en France.

Doux figure aussi parmi les premiers bénéficiaires des aides de la politique agricole commune, avec 62,8 millions d’euros en 2008, au titre du « soutien à l’exportation », pour que l’entreprise puisse s’aligner sur les prix mondiaux. En 2007, elle subit sa plus grosse perte, avec un déficit de 45 millions d’euros, qui vient s’ajouter à une dette de 310 millions d’euros. La fortune personnelle de Charles Doux ne semble pas affectée, passant de 200 à 300 millions entre 2006 et 2007. En 2008, l’entreprise renoue avec les profits. Le bénéfice net de l’entreprise est alors de 52,3 millions d’euros. Quant aux augmentations de salaires, ce sera quand les poules auront des dents. Chaque employé a touché, au titre de la participation sur le bénéfice en 2008, 83 centimes.

Agnès Rousseaux

Photos : reportage de Philippe Noisette au sein d’une entreprise de production de volaille.

Notes

[1] Deux salariés sur trois sont exposés à plus de 80 décibels, soit l’équivalent du bruit d’une voiture ou d’un aboiement constant

[2] Pour 24.998 salariés de « production de viande de volaille » en 2006, le taux de fréquence des accidents était de 51.4 (26.3 en moyenne pour l’ensemble du régime général en 2005). Source : Ministère du travail

[3] Le prénom a été changé

[4] Sur l’histoire du groupe au Brésil, lire Le Monde Diplomatique, Quand les volailles donnent la chair de poule

[5] Source : Le Monde Diplomatique, 11 juillet 2008

11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 11:32

Article paru dans le Monde, jeudi 10 juin 2010 : http://www.lemonde.fr/sport/article/2010/06/10/la-coupe-du-monde-une-alienation-planetaire_1369964_3242.html

 

Un article exceptionnel et nécessaire !

 

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Fabien Ollier est directeur de la revue Quel sport ? Il a publié un grand nombre d'ouvrages participant de la critique radicale du sport dont notamment L'Intégrisme du football en 2002, Footmania en 2007, Le Livre noir des J.O. de Pékin en 2008. A quelques jours de l'ouverture de la Coupe du monde de football, Fabien Ollier dresse un état des lieux sans concession de cette grand-messe planétaire orchestrée par "la toute-puissante multinationale privée de la FIFA".


Vous comparez le sport en général, le football en particulier, à une aliénation planétaire. Que vous inspire la Coupe du monde ?


Fabien Ollier : Il suffit de se plonger dans l'histoire des Coupes du monde pour en extraire la longue infamie politique et la stratégie d'aliénation planétaire. Le Mondial sud-africain ne fait d'ailleurs pas exception à la règle. L'expression du capital le plus prédateur est à l'œuvre : les multinationales partenaires de la FIFA et diverses organisations mafieuses se sont déjà abattues sur l'Afrique du Sud pour en tirer les plus gros bénéfices possibles. Un certain nombre de journalistes qui ont travaillé en profondeur sur le système FIFA ont mis en évidence le mode de fonctionnement plutôt crapuleux de l'organisation. Ce n'est un secret pour personne aujourd'hui. De plus, il y a une certaine indécence à faire croire que la population profitera de cette manne financière. Le nettoyage des quartiers pauvres, l'expulsion des habitants, la rénovation luxueuse de certains townships ont été contrôlés par des "gangs" qui n'ont pas l'habitude de reverser les bénéfices. Avec la majorité de la population vivant avec moins de 2 euros par jour, cet étalage de richesse est pour le moins contestable.

Le déploiement sécuritaire censé maintenir l'ordre, assurer une soi-disant paix civile n'est autre en réalité que la construction d'un véritable Etat de siège, un Etat "big brother". Les hélicos, les milliers de policiers et de militaires ne sont là que pour contrôler, parquer la misère et protéger le luxe, pour permettre aux pseudo-passionnés de football de "vibrer". La mobilisation de masse des esprits autour des équipes nationales induit la mise en place d'une hystérie collective obligatoire. Tout cela relève d'une diversion politique évidente, d'un contrôle idéologique d'une population. En temps de crise économique, le seul sujet qui devrait nous concerner est la santé de nos petits footballeurs. C'est pitoyable.


Pourtant, les Français sont plutôt critiques avec leur équipe nationale.


On assiste plutôt à la réduction de chaque citoyen en analyste de café des sports par un processus d'identification. C'est un supportérisme obligatoire déguisé en "pensée critique", dans les bons comme dans les pires moments. Il existe en réalité une propension du plus grand nombre à réclamer sa part d'opium sportif. Mais pour que le désamour des Français à l'égard des équipes de mercenaires millionnaires évolue en véritable prise de conscience, je souhaite que l'équipe de France ne passe pas le premier tour. Leur manière de jouer si mal tout en étalant de manière indécente un rythme de vie particulièrement nauséabond est la preuve d'une morgue terrible vis-à-vis de quelques principes éthiques et moraux élémentaires. Malheureusement, chaque victoire de l'équipe de France fait reculer de plusieurs centimètres la pensée critique dans ce pays. Je n'apprécie pas le développement du totalitarisme sportif. Nous venons d'en finir avec Roland-Garros, le Mondial prend place et nous aurons ensuite le Tour de France. Le système des retraites peut être pulvérisé en silence.


Comment appréhendez-vous alors le succès français en 1998 analysé et célébré par de nombreux intellectuels comme un événement positif dépassant le simple cadre sportif ?


La victoire de l'équipe de France a généré une défaite de la pensée. De nombreux intellectuels ont choisi de descendre dans les vestiaires au lieu de s'emparer de domaines sociopolitiques d'importance. Ils mettent en œuvre une pensée caricaturale qui consiste à constater amèrement les dérives du sport mais à noyer le tout dans un discours idéaliste sur les "valeurs positives" du sport : "Oui, le sport entraîne parfois des comportements limites mais je ne peux pas faire autrement que de m'y laisser prendre". Trop d'intellectuels ont succombé aux "passions vibratoires" et aux "extases" sportives ; ce sont eux qui légitiment à présent l'horreur sportive généralisée : violences, dopage, magouilles, crétinisme des supporters, etc.


Votre thèse réfute l'idée du football ou du sport en général comme simple reflet de la société avec son lot de violences.


En effet, une grande partie de ceux qui défendent le sport et le football les dédouanent en leur conférant un simple effet miroir d'une société violente. "On ne peut pas demander au football d'être moins violent que la société". A mon sens, il n'est pas seulement le reflet, le football est également producteur de violences sociales, générateur de violences nouvelles. Il impose un modèle de darwinisme social. Cela tient à sa structure même : le football est organisé en logique de compétition et d'affrontement. Jouer ce spectacle par des acteurs surpayés devant des smicards et des chômeurs est aussi une forme de violence. Une logique contradictoire se fait d'ailleurs jour. D'un côté, les supporters ont conscience du fait que les sportifs gagnent des sommes folles par rapport au néant qu'ils produisent mais de l'autre côté, dans une soif d'identification liée à leur propre misère, il y a une impossibilité à ne pas "rêver" devant cette marchandise vivante qui démontre que l'on peut se hisser au sommet de l'échelle.


Une autre image d'Epinal du football lui attribue un rôle d'exutoire des nationalismes et des guerres.


La symbolisation de la guerre n'existe pas dans les stades, la guerre est présente. Le football exacerbe les tensions nationalistes et suscite des émotions patriotiques d'un vulgaire et d'une absurdité éclatants. Je réfute l'idée d'un procès de civilisation. Le sport provoque une forme de violence différente, moins évidente qu'une bombe mais ne participe absolument pas à un recul de la violence. Il y a de multiples coups d'épingle à la place d'un grand coup d'épée.


Vous regrettez le ralliement de la gauche aux valeurs de droite léguées par le sport de pointe. En quoi consiste-il ?

Le sport est indéniablement politique. A ce titre, il génère des valeurs politiques. Il est intéressant d'essayer de savoir si ces valeurs sont de droite ou de gauche. Il me semble que la gauche a rompu avec ses valeurs pour se rallier au modèle de droite fondé sur le principe de rendement, de hiérarchie et de compétition. Voir Marie-George Buffet dénoncer le foot-spectacle et se retrouver en finale de la Coupe du monde 98 vêtue du maillot et criant ses encouragements à l'équipe de France, c'est assez schizophrénique. Il y a une défaite politique de la gauche vis-à-vis de la stratégie de développement capitalistique effectuée par le sport de pointe à travers les multinationales privées qui l'organisent tels que la FIFA, l'UEFA et le CIO. L'exemple de l'attribution de l'Euro 2016 à la France est frappant. A gauche, les Verts, le PCF ont signé une lettre de soutien à la FFF. Par cet acte, ils ont fourni un blanc-seing à toute forme de dilapidation de l'argent public. En période de crise, comment la gauche peut-elle ne pas être sensible à l'attribution d'une enveloppe d'1,7 milliard d'euros à la rénovation des stades ? Il paraît incroyable que cela soit des multinationales privées qui décident de ce qu'un Etat doit mettre en œuvre en matière de politique économique.


Propos recueillis par Anthony Hernandez
28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 23:56

67ÈME CONGRÈS DE LA FÉDÉRATION ANARCHISTE DES 22-23-24 MAI 2010 À RENNES

 

MOTION LUTTES SOCIALES

 

BALAYONS LES AFFAMEURS, SORTONS DE L'IMPASSE SUICIDAIRE DU CAPITALISME !

 

En France comme ailleurs, les grandEs patronNEs ne s'en cachent même plus : ils et elles mènent une véritable guerre de classe contre le monde du travail et mettent tout en œuvre pour la gagner avec la complicité active des Etats.

Ils font payer aux salariéEs, chômeur-se-s, jeunes, retraitéEs... l'addition de la crise de leur système économique et financier, le système capitaliste, liquidant ainsi un siècle de conquêtes sociales. Ils affirment leur volonté de maintenir et d'augmenter sans cesse leur profit et de récupérer ce qu'ils ont été obligés de céder.

A les entendre, il n'y aurait plus d'argent pour le service public, les retraites, les aides sociales alors même que des milliards d'euros ont été trouvés pour les banques et certains secteurs du capitalisme ; et que 30 milliards d'exonérations sont accordés par an aux patrons au prix du pillage de notre Sécurité Sociale, fondée sur nos salaires directs et différés.

La propagande gouvernementale et le matraquage médiatique ne changeront pas les faits : la spéculation et les profits explosent alors que parallèlement la pauvreté, la précarité, l'exploitation forcenée se développent partout et que les tentatives de résistances sont criminalisées (lutte des sans-papiers, grévistes soi disant preneurs d'otage, etc.).

Aucune solution ne viendra des combinaisons politiciennes. L'abstention massive aux dernières élections, notamment dans les quartiers populaires montre que les exploités n'espèrent rien de ce qui constitue, pour les anarchistes, une impasse.

Dans le même temps, les bureaucraties syndicales mènent un véritable travail de sape, d'émiettement (journées d'actions sans perspectives) et d'anesthésie des luttes sociales et accompagnent plus ou moins directement les contre-réformes en cours ou en projet comme celle des retraites. L'unité d'action absolument nécessaire n'a de sens que sur des bases décidées et organisées par ceux qui luttent.

Face au consensus politico-syndical qui tente de tout verrouiller, face à la résignation entretenue par l'idée fausse que le capitalisme est indépassable, les militants de la Fédération Anarchiste s'engagent résolument dans la bagarre avec tous ceux qui veulent se réapproprier leurs luttes ou faire vivre les alternatives en actes, notamment avec les luttes sur le transport gratuit, la réappropriation des logements, l'éducation populaire... Ils opposent à la résignation la volonté de comprendre et d'agir.

Nous décidons d'expliquer notre point de vue le plus largement possible, avec d'autres organisations lorsque les conditions le permettent.

Nos analyses, nos propositions, notre projet de société seront présentés et débattus lors de réunions, débats, meetings, qui seront organisés partout en France et diffusées avec tous les moyens d'information dont la Fédération anarchiste dispose (le Monde libertaire, Radio libertaire,...).

 

Fédération anarchiste

Qui sommes-nous ?

Nous sommes des militant-e-s anarchistes et/ou anti-autoritaires, engagé-e-s dans les luttes sociales, syndicales, écologistes, féministes, anti-racistes, antifascistes, internationalistes.

Nous faisons de notre mieux pour faire vivre et diffuser les idées et pratiques libertaires à Vannes et aux alentours.

Organisons-nous et luttons pour l'émancipation de toutes et tous !

Recherche

Nous contacter

 Par mail : groupe.lochu@riseup.net

Sur les réseaux sociaux : Facebook

Vous pouvez vous abonner à la feuille d'infos "Actu Anars 56" (par mail, en texte brut, deux ou trois fois par mois, ou quand on a le temps), il suffit de nous le demander par mail 📩

Agenda

Jeudi 23 mars : Cinéma Ti Hanok (Auray), 20h, Ciném'anar avec le film "La Salamandre" d'Alain Tanner (1971) ; librairie vagabonde sur place

- - -

Vendredi 24 mars : salle Hélène Branche, 10 rue du Penher (Auray), 20h15, Rencontre-débat "Le travail : de l'exploitation à l'émancipation" avec notre invité Simon Luck ; librairie vagabonde sur place

Ailleurs en Bretagne

pour l'instant rien, mise à jour bientôt