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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 19:22

Pour que le capitalisme puisse réaliser toujours plus de profits et rémunérer « décemment » ses actionnaires, en abaissant constamment le coût du travail, l'Etat doit asseoir son pouvoir avec la plus grande stabilité possible.


Plusieurs conditions y sont nécessaires, et notamment la division en classes de la société, la concurrence entre les salariés, un contrôle social accru sur les populations (surtout celles jugées « à risques »), et éventuellement le recours à la prison comme instrument de neutralisation des « classes dangereuses ».


Pour créer les conditions les plus favorables au fonctionnement de l'économie capitaliste et assurer la tranquillité des nantis, le contrôle sur les flux de population et sur le marché des matières premières et de l'énergie, a toujours constitué une arme d'une redoutable efficacité.


C'est pourquoi on peut observer régulièrement au cours de l'Histoire les déplacements de populations, l'esclavagisme, le colonialisme, l'exode rural, le pillage des ressources naturelles, ainsi que le racisme et la xénophobie, les discours d'exclusion et de rejet, les politiques sécuritaires qui légitiment ces mouvements générateurs de souffrances pour les populations concernées.


C'est aussi pourquoi la ségrégation spatiale a toujours accompagné l'évolution de l'urbanisme, conduisant même à une « militarisation » de l'espace social urbain.


C'est ainsi que les dirigeants « canalisent » – comme peut l'être le bétail – des populations pour offrir au patronat une main d'oeuvre soumise à bas prix et précarisée (l'immigré jetable après usage), pour alimenter une industrie en définitive non seulement incapable d'assurer l'épanouissement de l'humain-e, mais dont les conséquences de plus en plus désastreuses interdisent cette émancipation. Et tout ce bouleversement, dans les pays « riches » comme dans les pays pauvres, au détriment d'une agriculture qui n'est plus en mesure d'assurer les besoins vitaux de l'humanité.


Dévoreurs d'espace et d'argent public, les « grands projets » (et particulièrement l'aéroport de NDDL), socialement inutiles, écologiquement et financièrement coûteux, qui caractérisent, depuis un demi-siècle, le capitalisme industriel et l'Etat technocratique, constituent une véritable caricature de la pensée unique, de cette fuite en avant idéologique et technologique : destruction de terres agricoles au nom d'un mythe du développement économique et de la croissance, privatisation de l'espace, normalisation de toute forme de vie, collusion du pouvoir politique avec le privé, cynisme des multinationales (Vinci en l'occurrence), criminalisation de la contestation, acharnement de la classe politique, répression tous azimuts avec un dispositif policier exceptionnel.


Avec un maître-mot : « expulsion », par une imbécillité en uniforme, de tout ce qui peut contrarier la pérennité du pouvoir, la survie du capitalisme.


Parce que la logique d'expulsion (d'un squat, d'un site, d'un « territoire », d'un lieu de production ou même du monde du travail) est mise en oeuvre dès que se trouvent compromis un projet spécifique ou plus généralement le processus d'accumulation.


Dans la tradition de Plogoff ou du Larzac, la Fédération anarchiste soutient toutes les actions, les initiatives qui visent à réoccuper la zone soumise à une « guérilla », et qui témoignent d'une détermination et d'une solidarité de plus en plus fortes. Elle rappelle que ces luttes perdraient tout leur sens si elles ne s'inscrivaient pas dans la perspective d'un renversement du capitalisme et de l'Etat et d'une décroissance économique, le temps qu'un nouveau mode d'organisation sociale intègre les possibilités de régénération de l'ensemble de la planète.


La journée du 17 novembre constituera un test significatif quant à la capacité de la population à s'opposer à la volonté de destruction qui anime un pouvoir mortifère. L'avenir est contenu dans la multiplicité d'actions conduites au quotidien.


Groupe La Sociale de la Fédération Anarchiste - Rennes

 

 

12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 19:28
- Covoiturage et bus : cliquez ici !
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La lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes n’a cessé de prendre de l’ampleur au cours des dernières années. Entre autres initiatives, un mouvement d’occupation s’est étendu sur les bâtis et bocages menacés. Il y un an, face aux menaces croissantes sur les différentes maisons, cabanes et potagers, des habitant.e.s de la ZAD et collectifs solidaires appelaient à une manifestation de réoccupation en cas d’expulsion.

 

Quand César patauge...

 

Depuis le mardi 16 octobre, l’offensive redoutée a commencé. Les 1800 hectares de la ZAD ont été envahis par 1200 policiers. Ceux-ci se sont attaqués petit à petit aux maisons et cabanes occupées qu’ils ont détruites et emportées minutieusement pièce par pièce hors de la zone, pour ne rien laisser qui puisse servir aux occupant.e.s. Les occupant.e.s et toutes celles et ceux qui les ont rejoint sur place ont résisté, barricadé, réoccupé. Ensemble, nous avons tout fait pour enrayer les machines de destructions et bloquer les mouvements policiers... Nous sommes toujours là !

 

Notre détermination a été renforcée par une grande vague de solidarité aux quatre coins de l’hexagone et au-delà : manifestations quotidiennes à Nantes et dans diverses villes, ravitaillement et soutien matériel, actions sur les représentations du PS, de Vinci et consorts, constructeurs de l’aéroport et broyeurs de nos vies.

 

Si la plupart des maisons en durs ont déjà été expulsées, ainsi que quelques cabanes, de nombreux autres habitant.e.s demeurent, dispersé.e.s dans les bois, les champs, dans les arbres. De nouvelles constructions sont déjà lancées. Outre les occupant.e.s, des habitant.e.s "légaux" et paysan.ne.s sont toujours menacé.e.s de devoir dégager de la ZAD dans les mois à venir. Autant dire que cette tentative d’expulsion XXL est partie pour durer. Les gros malins de la Préfecture ont officiellement intitulé leur opération militaire : « César ». A nous de leur prouver que la résistance face à l’aéroport est effectivement « irréductible » et qu’eux seront finalement défaits et ridicules.

 

On ne lâche rien et on est toujours là !


Au delà de l’appel à rejoindre la zone et à poursuivre les actions solidaires dans les semaines à venir, nous confirmons aujourd’hui qu’une grande manifestation de réoccupation aura bien lieu le samedi 17 novembre 2012, au départ d’un des villages proches de la ZAD.

 

Après ce premier round d’expulsions, nous aspirons à un moment de mobilisation large, constructive et offensive, partagé par les différentes composantes de la lutte : occupant.e.s, agriculteur.rice.s, habitant.e.s du coin et d’ailleurs, associations et groupes solidaires.... L’objectif sera de reconstruire ensemble un lieu ouvert d’organisation sur les terres menacées. Nous voulons faire de ce lieu un carrefour pour les opposant.e.s, un point de départ pour de nouveaux habitats, une antenne pour organiser la résistance aux travaux à venir, autant ceux de l’aéroport que du barreau routier, première étape du projet censée débuter en janvier. Ils peuvent bien militariser la zone, ils ne nous empêcheront pas de nous y réinstaller.

 

Ayrault, Vinci et consorts - le message est clair - Dégagez des terres !

INFOS SUPPLEMENTAIRES ET PRATIQUES

- Cet appel à réoccupation a été lancé par le réseau Reclaim The Fields et des occupant.e.s de la ZAD qui avaient occupé des terres en friche avec plus d’un millier de personnes en mai 2012 pour y implanter la ferme maraîchère "Le Sabot" . Nous invitons aujourd’hui tous les groupes qui le souhaitent à relayer cette initiative et à rejoindre l’organisation du 17 novembre.


- Au-delà d’une manifestation, il s’agit avant tout d’une action collective qui gagnera en puissance avec une présence longue et active du plus grand nombre. Prévoyez d’être là pendant le week-end et plus si possible pour amorcer l’occupation, continuer les constructions, les défendre, et en faire émerger des idées pour la suite.


- Amenez des outils et matériaux divers et variés, des bleus de travail, du son, des créations loufoques, des radios portatives, des tartes à partager et une détermination sans faille.


- Il sera possible d’arriver dès la veille. Un espace de campement sera annoncé dans les jours précédant la manifestation.


- Vu l’énergie nécessaire à la résistance aux expulsions d’ici là et l’épuisement conséquent pour les occupant-e-s, la réussite de cette manifestation dépend de manière cruciale de l’implication des collectifs et individu-e-s solidaires partout ailleurs. Nous appelons à ce que s’organisent des réunions publiques, relais d’information et co-voiturages dans chaque bourg en vue du 17 novembre.


- Des affiches et tracts photocopiables sont disponibles sur le site ou en format papier sur Nantes (B17) ou sur la ZAD (Vache-rit). Tout soutien financier est le bienvenu (par chèque à l’ordre de “Vivre sans aéroport”, La Primaudière 44130 NDDL ; par virement : 20041 01011 1162852D32 36)

Comme la situation change chaque jour, guettez régulièrement les infos sur le site : http://zad.nadir.org/

En vue du 17 novembre, on cherche des poutres, matériaux de construction et d’escalade, cuisines collectives, chapiteaux, musiciens, batukadas, cabanes en kit, outils, tracteurs....

Pour tout échange, coup de mains, relais, propositions : reclaimthezad@riseup.net

POURQUOI ON LUTTE ? Sur la résistance à l’aéroport et son monde.

À Notre-Dame des Landes, décideurs et bétonneurs planchent sur un nouvel aéroport pour parfaire leurs rêves voraces de métropole et d’expansion économique. Cela fait maintenant 40 ans qu’ils veulent anéantir sous le béton 2000 hectares de terres agricoles et d’habitats au nord de Nantes, la ZAD, Zone d’Aménagement Différé devenue Zone A Défendre.

 

Mais depuis les prémices de ce projet, des résistances s’organisent. Cette lutte est au carrefour d’enjeux sur lesquels s’unir et penser des stratégies communes. À travers elle, nous combattons l’alimentation sous perfusion, la société industrielle et son réchauffement climatique, les politiques de développement économique et de contrôle du territoire, les métropoles et la normalisation des formes de vie, la privatisation du commun, le mythe de la croissance et l’illusion de participation démocratique...

 

Aujourd’hui comme hier, les opposant-e-s, loin de baisser les bras, poursuivent la lutte : manifestations, recours juridiques, liens avec d’autres luttes, grèves de la faim, diffusion de journaux, péages gratuits, opposition aux forages, sabotages, perturbations des études d’impact de Biotope et des fouilles archéologiques, occupations de bureaux et de chantiers, etc...

 

Au grand dam de l’État et de Vinci qui rachètent et détruisent pour vider la ZAD, la vie et l’activité s’y sont densifiées et diversifiées depuis plus de trois ans. De nombreuses maisons laissées à l’abandon ont été réhabilitées et occupées, des cabanes ont été construites au sol et dans les arbres, des collectifs occupent des terres pour y faire du maraîchage. Des espaces de réunion, boulangerie, bibliothèque, gîte étaient ouverts à tous et toutes. Plus d’une centaine de personnes occupaient en permanence la ZAD, soutenues par de nombreuses autres du coin et d’ailleurs qui s’y rencontraient et s’y organisaient. Cette présence sur le terrain permettait des réactions rapides face au processus entrepris par Vinci en vue des travaux. C’est ce vivier créatif et indocile qu’ils cherchent aujourd’hui à éradiquer en vue de pouvoir commencer les travaux.

 

Nous gardons en mémoire les victoires passées contre les projets mégalos, du nucléaire au militaire. Comme au Carnet, à Plogoff ou au Larzac, nous savons que cet aéroport peut encore être stoppé. Nous regardons de l’autre coté des Alpes où l’opposition à la construction de la Ligne à Grande Vitesse Lyon-Turin mobilise toute une vallée, où des dizaines de milliers de personnes empêchent les travaux. Ici aussi toute tentative de bétonnage des terres leur coûtera cher.

29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 22:22

Même si ce n'est pas inédit, il n'est pas courant que la fédération anarchiste signe un texte commun avec des organisations réformistes, mais quand le texte (donc l'analyse) est pas mal et que les circonstances sont particulières, la mutualisation des moyens est à privilégier.

 

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Expulsions des opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : Halte à la répression, stop à l'aéroport ! (communiqué unitaire)
samedi 27 octobre 2012
 
Depuis le 16 octobre, l'agression subie par les habitants de la zone concernée par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44), a franchi un nouveau cran.

Parce qu'ils défendaient la préservation des terres agricoles, des écosystèmes, et ont mis en place des modes de vie alternatifs, les habitants de la ZAD (Zone d'aménagement différé renommée Zone A Défendre) et leurs familles ont été chassés de leurs maisons, 15 jours avant le début de la trêve hivernale, et ces maisons détruites, parfois illégalement, par les forces de l'ordre. Nous condamnons la violence déployée depuis la semaine dernière lors des expulsions par les gendarmes mobiles et CRS envoyés par le gouvernement, qui illustre ainsi une nouvelle fois son soutien à la multinationale Vinci, maîtresse d’œuvre du projet d'aéroport.

Depuis plusieurs années, les habitants, et les paysans de Notre-Dame-des-Landes se battent contre un projet inutile, coûteux, destructeur de la nature et des terres agricoles (1600 hectares de terres agricoles et de bocage prévus pour la construction de l'aéroport, et des milliers d'autres pour les zones commerciales et industrielles sur les 20 kilomètres qui séparent Notre-Dame-Des-Landes de Nantes). Ces terres sont indispensables pour développer une agriculture saine et de proximité, leur destruction est une signe supplémentaire que le capitalisme est un modèle de développement économique irrationnel. Quand toutes les terres agricoles seront construites comment ferons-nous pour nous nourrir, et où ira se nicher la vie végétale et animale ?

Alors que le gouvernement n'a que la réduction des déficits à la bouche, comment peut-il justifier de gaspiller des centaines de millions d'euros, voire plus, pour construire un aéroport dont il n'arrive même pas à démontrer l'utilité sociale et dont le financement va être assuré par un partenariat public privé garantissant un retour sur investissement exorbitant à Vinci ?

Depuis l'expulsion, les manifestations de soutiens et les actions entreprises un peu partout en France sont de plus en plus nombreuses et témoignent d'une résistance qui est en marche.

Nous dénonçons les expulsions et destructions, l'occupation de la zone par les forces de l'ordre, la répression, ainsi que l’acharnement du 1er ministre J.M Ayrault, ancien maire de Nantes, à poursuivre le projet d'aéroport. Nous soutenons les initiatives de soutien à la lutte de Notre-Dame-des-Landes et appelons à rejoindre les comités de solidarité et de résistance pour stopper ce projet.

L'heure est à la convergence de toutes les initiatives pour faire reculer le gouvernement.

Alter Ekolo, Alternative Libertaire, ATTAC, Fédération Anarchiste, Fédération pour une Alternative Sociale et Écologiste, Gauche Anticapitaliste, Ile-de-France Décroissance, Initiative Pour un Autre Monde (IPAM), Les Alternatifs, Les Amis de la Confédération Paysanne, Mouvement des objecteurs de Croissance, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti de Gauche, Parti Pour La Décroissance, Relocalisons, Union Syndicale Solidaires
 
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affiche-manif reoccup-diff-WEB-ed8b1
et sur la toile :
- un autre de Bastamag
- "Notre-Dame-des-Landes, au coeur de la lutte" le film réalisé par Christophe Kergosien et Pierrick Morin - durée 1h10
- action du 22 octobre à Metz : http://www.cnt-f.org/spip.php?article2040
25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 16:25

ecology by vinciLes opposant-e-s morbihannais-es à l'aéroport de Notre-dame-des-Landes (44) dénoncent les expulsions des occupant-e-s de la ZAD où est censé se construire le futur aéroport, au bénéfice de la multinationale Vinci. Pour affirmer notre solidarité avec les résistant-e-s anti-aéroport, et pour redire combien nous nous opposons aux conséquences environnementales et sociales que cet aéroport engendrerait, rendez-vous à Vannes, devant la Poste, samedi 27 octobre dès 9h30.


La lutte rejoindra ensuite celle des Indigné-e-s à 10h30, à l'esplanade du port, pour une action directe non violente et festive "la finance m'a tuer" contre le plan d'austérité européen et pour dénoncer les établissements financiers qui ont plongé les populations dans une grave crise sociale.

 

la finance ma tuerla finance ma tuer 2

23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 10:36

 

L'information circulait depuis quelques jours : le gouvernement socialo-écologiste mobilisait des troupes de gardes mobiles et de CRS (plusieurs centaines), des tractopelles pour déloger les occupants et occupantes installé-e-s, un peu partout, sur la zone d'aménagement différé, faite de bocages, de terres agricoles, destinée à construire le futur aéroport international de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique.

 

Si, pour le moment, ne sont visés que les occupants considérés comme illégaux par les tribunaux, les procédures sont en cours pour expulser les propriétaires, les locataires et paysans concernés de la zone.

 

Cet endroit avait été rebaptisé Zone à défendre (ZAD) par les résistants et résistantes opposé-e-s à l'aménagement capitaliste du territoire, à un projet ruineux qui ne répond pas aux besoins de la population, mais à des ambitions politico-financières, et qui saccagerait l’environnement. Il y a 40 ans que ce projet existe et que les premières expropriations ont débuté.

 

Cette zone à défendre appartient, légalement, à la multinationale Vinci, chargée de construire et gérer ensuite cet aéroport, dans le cadre d'un partenariat public-privé, très avantageux pour le groupe financier. En effet, les collectivités locales s'engagent à compenser les éventuelles pertes qui pourraient survenir... durant 55 ans !

 

Mais cette ZAD est aussi devenue, depuis plus de 3 ans, le lieu d'expériences alternatives et autogérées très intéressantes pour plus d'une centaine de personnes y résidant et pour les milliers qui y sont passées, appréciant la créativité : terres maraîchères défrichées collectivement, construction de cabanes, de fours à pains, cuisines collectives, rencontres, échanges de savoir (de la sérigraphie à la découverte des plantes sauvages comestibles), concerts à prix libre, une radio locale (Radio Klaxon), une revue (Lèse béton)…

 

Ce projet d’aéroport est porté, en particulier, par l'actuel Premier ministre Jean-Marc Ayrault (ex maire de Nantes et ex député, conseiller municipal de Nantes et conseiller communautaire de Nantes métropole depuis le 21 juin 2012), qui en fait une affaire personnelle, sans doute afin de laisser son nom glorieux dans l'Histoire des "grands chantiers". Nul-le ne peut donc être surpris-e du déploiement massif de forces de l'ordre pour satisfaire les intérêts d'un potentat local, des partis politiques alliés officiellement dans cette affaire (PS et UMP) et de ceux qui le sont, de fait, comme EELV, en tant que co-gestionnaires au Gouvernement et au Parlement. Les soit-disant écologistes de EELV, une fois de plus, retournent leur veste – malgré leurs rodomontades pré-électorales contre l'aéroport – pour le confort de quelques ministères.

 

Ainsi, mardi 16 octobre, les forces de l'État ont commencé, tôt le matin, à déloger des habitant-e-s de la ZAD, détruisant des habitations, en murant d’autres. Bien prétentieux et décalé de la réalité, le préfet annonçait, dès 10 h 30, que la mission était accomplie. Or, si certains lieux d'habitation ont été démolis, fermés, la résistance continue de plus belle et reçoit de plus en plus de soutiens !

 

La Fédération anarchiste se déclare entièrement solidaire de la lutte des résistant-e-s à l'aéroport et à son monde glacé du Capital et de l'État ; en un mot : du Pouvoir. La Fédération anarchiste apportera toute l'aide qu'elle peut, à la mesure de ses moyens, pour que ceux et celles qui y habitent puissent continuer à faire vivre cette Zone à défendre.

 

Fédération anarchiste, secrétariat aux relations extérieures.

19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 09:20
fly servitude moderne
Soirée cinémanar, vendredi 19 octobre, à 20 h 30, Palais des arts et des congrès, Place de Bretagne, Vannes.


Projection débat du groupe libertaire Lochu : le documentaire "De la servitude moderne" (52 min ; 2009) analyse les (dys)fonctionnements de la société actuelle, les rapports de domination et d'exploitation à l'encontre des humains, des animaux et de l'environnement, qui la traversent. Il questionne le pourquoi et comment de la soumission de la majorité de la population, pour réfléchir à un projet d'émancipation sociale et individuelle sans argent.

Entrée libre.
2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 12:36

(suite de la communication de Jean-Pierre Tertrais, lors d'une action anti-Ogm à Rennes devant l'INRA en 2000)

"Je voudrais terminer par le point de vue spécifique des anarchistes sur cette question de la propriété foncière, point crucial du débat. Beaucoup, agronomes, paysans ou autres, voient la solution dans le développement de l'agriculture familiale. D'abord, c'est croire que les propriétaires de domaines de 300 ou 400 ha vont accepter courtoisement de se laisser déposséder (ou alors il faut s'expliquer : s'agirait-il d'une agriculture à deux vitesses ?). Ensuite, c'est oublier que le système dans lequel elle se développerait est le système capitaliste, et que la dynamique de ce système ne peut qu'accroître une concentration toujours plus importante. L'accumulation du capital aggrave constamment les inégalités.

 

En France, avant l'irruption de l'agrobusiness (dans les années 50-60), c'est l'agriculture familiale d'auto-subsistance qui prédominait depuis la réforme agraire née du démantèlement des propriétés féodales. La Révolution de 1789 avait aboli la rente seigneuriale et conforté le poids de la petite et moyenne paysannerie. Les structures agraires ont continué à évoluer lentement vers un plus grand morcellement de la propriété et de l'exploitation. En 1865, selon la statistique des cotes foncières, il existait 14 millions de propriétaires. L'augmentation des quantités produites conjuguée à la hausse des prix donne à beaucoup de paysans les moyens d'acheter des parcelles, tandis que la hausse des salaires permet à certains journaliers d'accéder à la propriété.

 

Or le capitalisme reconstitue aujourd'hui le même schéma que le féodalisme. Pour cela, il lui suffit d'attribuer chaque année, par exemple, à 4 200 chefs d'exploitation 750 000 F (114 000 euros) pour l'agrandissement de leurs fiefs, pendant que 250 000 ne percevront que 18 000 F (2 700 euros). Et cette exploitation familiale est précisément en train de disparaître à raison de 30 000 par an parce qu'elle est contraire aux exigences du capitalisme. 180 000 exploitations occupent les deux tiers de la Surface agricole utilisée (SAU). Ces exploitations représentent le « noyau dur » de l'agriculture française.

 

On est d'ailleurs dans un cercle vicieux, puisque la forte demande de foncier, souvent de la part des agriculteurs qui cherchent à s'agrandir, entraîne une augmentation du prix des terres agricoles (de 19 % de janvier 1999 à juillet 2000). Situation évidemment très défavorable aux petites et moyennes exploitations, et surtout aux jeunes en quête de terres pour s'installer.

 

On est aussi devant un curieux paradoxe : alors que la plupart des Français souhaitent certainement une réforme agraire au Brésil, par exemple, où 1,4 % des propriétés de plus de 100 ha rassemblent 50,4 % de la surface cultivable, nous laissons s'amplifier chez nous le phénomène exactement inverse : la concentration des terres.

 

La mise en commun des terres apparaît donc comme la seule perspective réaliste. Réaliste, parce qu'elle s'est déjà réalisée, notamment en Espagne, pendant la Révolution de 1936, où les terres ont été gérées collectivement.

 

Au Brésil, sous l'impulsion du MST (Mouvement des travailleurs ruraux Sans Terre), dans la majorité des cas d'occupation de terres, celles-ci sont collectivisées, après débat entre toutes les familles. Une organisation est mise en place pour produire, commercialiser et transporter la production.

 

Gracchus Babeuf, révolutionnaire français, s'était opposé à la loi agraire de mars 1793, parce qu'il savait que l'égalisation d'un jour ne serait que le point de départ d'une nouvelle course à l'inégalité des fortunes (et on peut constater aujourd'hui que l'Histoire lui a donné raison). Il écrivait : « La loi agraire, ou le partage des campagnes fut le vœu instantané de quelques soldats sans principes, de quelques peuplades mues par leur instinct plutôt que par la raison. Nous tenons à quelque chose de plus sublime et de plus équitable, le Bien Commun ou la communauté des biens ! Plus de propriété individuelle des terres : la terre n'est à personne. Nous réclamons, nous voulons la jouissance communale des fruits de la terre : les fruits sont à tout le monde. »"

 

Pour aller plus loin sur le communisme anarchiste, lire ce magistral texte de référence : Anarchie et communisme, de Carlo Cafiero (1880).

21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 13:15

 

Celui qui a failli devenir prêtre vient de décéder à 85 ans, lundi 17 septembre 2012, dans son manoir...

leclerc caddie
Les deux grands quotidiens régionaux, Ouest-France et Le Télégramme, n'ont pas tari d'éloges pour le fondateur du groupe Leclerc. Il est vrai que la vie de leur journal doit beaucoup à cet annonceur qui n'hésite pas à dépenser des sommes folles en publicité. Si nous n'avons pas les chiffres des recettes publicitaires perçues par Ouest-France, en revanche ceux du Télégramme sont connus : 800 000 euros  annuels y sont dépensés par Leclerc (infos de 2009) !

 

Ca vaut bien une chouette nécro !

 

Déjà, lorsque le chef de l'Etat français, N. Sarkozy, a décoré "l'épicier de Landerneau" de la Légion d’horreur (pardon d'honneur !) fin 2009, les deux patrons des quotidiens régionaux, F-R. Hutin et H. Coudurier, étaient présents et ont pu japper à qui mieux-mieux.

 

Notons que cette décoration s'est faite contre l'avis du Préfet du Finistère. Comme tout le monde dans le coin, ce dernier était au courant du passé trouble d'Edouard durant l'Occupation. L’attribution de la rosette a bien fait jaser dans le landerneau (c'est le cas de le dire !) des résistants et de leurs familles. C'est que l'Edouard aurait un peu collaboré et livré quelques noms aux nazis. On n'est pas très sérieux quand on a 17 ans ! Un procès en diffamation est en cours contre le journaliste d'investigation Bertrand Gobin qui a remis l'affaire au goût du jour mais il a, semble-t-il, bétonné son dossier de preuves accablantes (consultez son site : http://www.bertrandgobin.fr/ et cet article de l'Express du 08/08/2012 :
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/le-passe-trouble-d-edouard-leclerc_886250.html). Il s’agit d’une pratique courante de la classe dominante pour décourager les critiques car elle sait que l’intégralité des frais de procès ne sera pas remboursée à son détracteur même s’il gagne… ainsi est faite la justice bourgeoise, laquelle est appelée à trancher en février 2013.

 

Bizarrement, ni Ouest-France, ni Le Télégramme n'ont fait allusion à cette ombre dans le parcours du "visionnaire", du "pionnier" ! Il est vrai que Michel-Edouard (le fils) "a su maîtriser les médias" avoue Ouest-France dans son édition du 18 septembre...


Mais s'il n'y avait "que" ce passé lointain... or, le bâtisseur de "l'empire" Leclerc est présenté comme celui qui a "baissé les prix" pour en faire "profiter les consommateurs". Et la recette serait simple : il était une sorte de grossiste faisant de la vente directe, en supprimant les intermédiaires et en n'ayant "pas d'actionnaires à servir".


Si OF reconnaît que "la contrepartie des prix bas, c'est une politique très dure à l'égard des fournisseurs, parfois étranglés par l'enseigne devenue leur principal client", nos journalistes ne diront rien des marges arrières... à cause desquelles le groupe Leclerc a été condamné à restituer 23 millions d'euros à certains fournisseurs en 2009.

 

Ils tairont complètement la politique salariale au rabais pratiquée dans la grande distribution au sens large (pas seulement chez Leclerc) et son corollaire une forme de répression anti syndicale, les temps partiels imposés, les conditions de travail et les horaires (tôt le matin et assez tard le soir), avec parfois des coupures assez longues en milieu de journée, les ouvertures certains dimanches (avec l’aval de la Préfecture ou des mairies)... En plus, les patrons sont encouragés à maintenir les salaires bas depuis plusieurs années, car, « au nom de l’emploi », les gouvernements ont réduit ou exonéré certaines cotisations sociales pour les salaires jusqu'à 1,6 fois le Smic : la sécurité Sociale est ainsi privée de recettes mais les marges de profits des hypermarchés s'en trouvent grandies... 


Les principaux emplois de la grande distribution sont ceux d'hôtesses et d'hôtes de caisse mais les caisses automatiques se substituent de plus en plus au personnel humain (et il se trouve des cons-sots-mateurs, qui se croient "autonomes" en passant par ces caisses automatiques alors que cela revient à travailler gratuitement pour les patrons des supers et hypermarchés !).


Il ne nous sera pas dit non plus que la pratique des prix bas implique pour les fournisseurs et les petits producteurs de renier sur la qualité, entre autres sur les denrées alimentaires... mais pas seulement. Ainsi, l'industrialisation de l'agriculture avec tous ses dégâts sociaux, écologiques et sanitaires, la désertification rurale, doit beaucoup à nos grands distributeurs.


Dans une interview donnée à "l'éconovateur" en mars 2012, l'expert-comptable Christian Jacquiau, auteur de "les coulisses de la grande distribution", nous permet d'appréhender plus largement l’illusion des prix bas :


"Au prix d'achat initial, le consommateur doit rajouter, sans qu'il s'en rende vraiment compte :
    – les prélèvements sur impôts (aides agricoles, frais d'infrastructures routières…),
    – les dégâts sociaux (chômage, dévitalisation des quartiers et zones rurales),
    – l'atteinte à l'environnement (faire ses courses près de chez soi engendre quatre fois moins de pollution et de nuisances qu'acheter les mêmes provisions dans un hypermarché de périphérie),
    – le gaspillage énergétique (la production locale n'étant pas privilégiée, faire venir des marchandises des quatre coins du monde est coûteux en énergie),
    – déresponsabilisation internationale (qui contrôle l'impact socio-économique des produits fabriqués dans les pays émergents ?), etc.

La liste est longue…"


Leclec-le-temple.jpgLes grandes surfaces prétendent créer de l'emploi mais passent sous silence ceux qui sont détruits pour faire face à leurs exigences : dans le commerce, dans l'industrie, dans la paysannerie (Cf. l'article Comment des hypers détruisent des milliers d'emplois  de février 2005)


On ne dira rien de l'enlaidissement de la périphérie des villes et des banlieues et même des bourgs parfois, avec leurs zones commerciales qui se ressemblent toutes... l'hypermarché occupant une place centrale en la matière, n'étant pas le dernier à les défigurer... C’est tout l’aménagement de l’espace qui est structuré en leur faveur.


La presse régionale, enchaînée par la publicité qu'elle perçoit, rampe et flatte ses généreux annonceurs… Peut-être est-ce pour cette raison que des anarchistes la qualifient de "presse bourgeoise et régionaliste" ?


Mais, les politiciens "roses" (on ne peut quand même pas dire "socialistes" !!), rivalisent dans le léchage de bottes... jusqu'au plus haut niveau de l'Etat. Nous vous laissons savourer leurs flatteries (extraites du Télégramme du 18 septembre 2012) :


"François Hollande, président de la République.

Le chef de l'État a rendu hommage à un chef d'entreprise «qui a rénové la grande distribution française, tout en faisant de la défense des consommateurs et d'une certaine éthique commerciale un combat incessant». (Note anars 56 : on goûtera particulièrement le terme "éthique"...)

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre.

Le chef du gouvernement a salué «une réussite économique incontestable».


Pierre Moscovici, ministre de l'Économie et des Finances.

«Initiateur de la distribution à bas prix, il fit de la défense du consommateur l'un des piliers de sa stratégie commerciale. Son esprit visionnaire était unanimement reconnu. Le parcours de M.Leclerc (...) témoigne de son ambition et de sa détermination.»


Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense.

«Édouard Leclerc était un visionnaire qui avait fait le choix, osé à cette époque, de vendre à prix de gros les produits de la vie courante. Il restera incontestablement cet entrepreneur breton devenu le père de la grande distribution française.»


Pierrick Massiot, président du Conseil régional de Bretagne

«Sa capacité d'innovation et son esprit pionnier forcent l'admiration. C'est un des plus grands entrepreneurs bretons qui nous a quittés aujourd'hui et je tiens à lui rendre hommage.» "

 

Pierre Maille, président du Conseil général du Finistère.

«Avec Edouard Leclerc disparaît une personnalité économique remarquable du Finistère. (...) Son action à la tête du mouvement Leclerc a été à l'origine de la création de milliers d'emplois.»

Le représentant local de l’UMP ne pouvait faire moins que ses comparses « roses » :

 

Jacques Le Guen, conseiller régional de Bretagne.

«Je me souviens qu'il y a près de 50 ans, alors Landernéen, mes parents allaient faire des achats dans le premier magasin d'Edouard Leclerc à Landerneau, lorsque les fins de mois étaient difficiles. Edouard Leclerc défendait un certain nombre de valeurs humaines et chrétiennes qu'il a essayé de mettre en oeuvre dans l'intérêt des consommateurs.»


Et les anarchistes, qui considèrent que l'Etat, son gouvernement et ses collectivités locales sont au service du Capital, exagéreraient ?


En tout cas, ce début de semaine, nos mouchoirs n'ont pas été envahis par les larmes...

Et même si c'est tout un système qui est à détruire et un autre circuit de production-distribution-consommation qui est à concevoir, sur une base d'entraide et d'autogestion, ce lundi 17 décembre, en découvrant les infos, il a été difficile de ne pas s'exclamer "Un de moins !"

11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 16:55

Ci-dessous l’appel de l’intersyndicale :


"Dans l’intérêt général des salariés, les organisations CFDT- FO- CGT- CFTC appellent à participer massivement au rassemblement le samedi 30 juin 2012 à 10h00 à Vannes à la Rabine avec prise de parole.
Vous, salariés, avec les syndicats, exigez :
     Le maintien de l’intégralité du groupe.
     La sauvegarde de tous les emplois, des outils de production.
     Des droits nouveaux pour les salariés et leurs organisations.
     La reconnaissance des salariés qui ont créé la richesse de l’entreprise.
   Les salariés ne sont en rien responsables de la situation, toutes les responsabilités incombent à la stratégie du groupe Doux.
Ensemble dans l’unité la plus large, luttons pour notre avenir.
Présence indispensable de tous les salariés.
Venez nombreux à Vannes (salariés, amis, voisins, retraités…etc...)
NON AU DEMANTELEMENT DU GROUPE"

Nous n'avons pas participé à cette manifestation à l'appel de l'intersyndicale. Non parce que nous voudrions que les salarié-e-s se retrouvent au chômage... car nous sommes solidaires avec les exploité-e-s mais, justement, pour des raisons à la fois sociales, écologiques et de santé publique.

Raisons sociales :
  

   Chômage ici...
Doux est un élément clé de l'agriculture industrielle bretonne. Par son implantation au Brésil, il était même une multinationale qui n'a pas hésité à délocaliser avec tous les travers de ce type d'entreprises (exploiteurs de la main-d'oeuvre, mauvaise paye, dégâts environnementaux...).
Contrairement à ce que laisse entendre le patronat de l'agroalimentaire en Bretagne et ailleurs, cette "modernisation" du système agricole détruit plus d'emplois qu'elle n'en crée... et elle continue dans cette voie. En effet, pour répondre aux impératifs de productivité et de marge de profits, il a fallu agrandir les exploitations, les équiper (en matériel, en produits chimiques dits phyto sanitaires et en médicaments - antibiotiques, vaccins... -)... et réduire le nombre de paysans. Cette élimination planifiée de la petite paysannerie, avec l'appui des pouvoirs publics (Etat et Union Européenne), n'a pas été sans conséquences : désertification rurale, mise au chômage, suicides, dépression, et prolétarisation vers les usines de l'agro alimentaire, d'autant que celles-ci ont largement recours au personnel intérimaire. Sur les 50 dernières années, le bilan en termes d'emplois créés dans l'agro par rapport à l'élimination des petits paysans (et des emplois qui étaient attachés à une vie rurale plus intense) est évidemment déficitaire (en Bretagne, de 169 000 exploitations agricoles en 1969, on tombe à 33 000 en 2009 alors que, parallèlement, le nombre de salariés de l'agroalimentaire était de 69 000 au 31 décembre 2009, et ce avec une population bretonne qui a augmenté...).

La réorganisation de l'agriculture capitaliste n'est pas encore achevée et de nombreux agriculteurs et éleveurs vont encore mettre la clé sous la porte et revendre leurs terres aux grosses exploitations.
Soutenir le système Doux (notamment ce qu'on appelle les élevages intégrés, soit disant indépendants parce que non salariés mais, en réalité, complètement enchaînés à l'industriel), c'est soutenir l'élimination de la petite paysannerie, c'est-à-dire l'accroissement du chômage !

    ...et chômage là-bas

Dans les usines Doux, du poulet "bas de gamme" est produit à destination du marché africain. Ses exportations, souvent subventionnées, cassent le marché des petits producteurs locaux de volailles... lesquels se retrouvent au chômage et migrent souvent désoeuvrés vers les (bidon)-villes... et parfois plus loin. L’appel intersyndical ne bat-il pas de l'aile (si l'on ose dire) avec de telles revendications ? Où est passé l’internationalisme syndicaliste ? Plonger des prolétaires dans la misère, ici ou là-bas, est pour nous tout aussi révoltant.


De même, il est de notoriété publique (confirmée par des études) que le travail dans les usines telles celles de Doux développent des maladies professionnelles (troubles musculo squelettiques) et un taux d'accidents du travail plus élevé que la moyenne. Lire l'article de bastamag " les forçats de la volaille". Extrait : "Sur le site « Père Dodu » (Doux) à Quimper, « Le taux de fréquence des accidents de travail est de 98,88 % ! Cela signifie que l’ensemble des salariés du site ont été victimes d’un accident de travail dans l’année, ou que certains ont été plusieurs fois en arrêt de travail suite à un accident (chutes, heurts, coupures…) », détaillait Raymond Gouiffès, délégué syndical de la CGT, chez Doux. Est-ce rendre service aux travailleurs et travailleuses de vouloir les faire retourner dans ces lieux d'exploitation et qui leur ruinent la santé ?


Raisons écologiques :


D'autres ont déjà effectué le bilan de l'élevage intensif et de l'agroalimentaire (dont Doux) qui lui est lié : pollution des cours d'eau, pollution de l'air (particules de pesticides en divagation), algues vertes, déforestation en Amazonie (pour la culture de soja fourrager, souvent Ogm, destiné aux animaux d'élevage européens, entre autres), émission de gaz à effet de serre (CO2, méthane, protoxyde d'azote...), utilisation de carburant pour l'importation d'aliments d'élevage et exportation des produits finis... De même, les productions animales, du début à la fin de la filière, consomment énormément d'eau potable.

Raisons de santé publique :


Les élevages concentrationnaires impliquent l'utilisation massive d'antibiotiques pour une double raison : d'une part faire face aux multiples germes qui peuvent pulluler, d'autre part accélérer la croissance des animaux. Ce recours fréquent aux antibiotiques génère une résistance des bactéries à ce type de médicaments... et rend toute la population humaine plus vulnérable. Des résidus de vaccins se retrouvent aussi dans la chair des animaux et ce qu'on appelle les sous-produits (lait et ses dérivés, oeufs...).

Déliquescence du syndicalisme ?


Les termes de l'appel intersyndical posent question. Il semble témoigner d'une vue étroite et à court terme. Il est bien peu offensif et vraisemblablement pas à la hauteur des enjeux. Si l'on se focalise uniquement sur l'aspect "emplois" comme le font les organisations syndicales signataires de cet appel, au nom du pragmatisme, d'une réponse immédiate à apporter aux salariés menacés par le chômage, le calcul est quand même faux, comme on l'a vu. Répétons le : l'agroalimentaire détruit plus d'emplois (ici et dans les pays vers où les produits sont exportés) qu'il n'en crée et désorganise par sa concentration l'aménagement du territoire, accélérant l'exode rural. Nulle part l'appel inter syndical n'évoque une reconversion des usines Doux et de ses fournisseurs... pas plus que l’Etat d’ailleurs. Ce dernier est bien dans son rôle de défense de l'exploitation capitaliste... contrairement au syndicalisme en principe.


Pourtant, compte tenu des considérations (anti) sociales, écologiques et sanitaires relatées ci-dessus, il n'est pas exagéré de qualifier l'outil de production Doux, comme un outil de destruction des travailleurs, des animaux et de l'environnement. Le groupe Doux, et particulièrement la famille Doux, a fait fructifier son capital sur le dos des travailleurs et de l'environnement, n'hésitant pas à délocaliser quand ses intérêts le commandaient. C'est le travail, disons même l'exploitation des salariés, qui a fait la richesse de ce capitaliste. Il a réussi à bénéficier de nombreuses aides publiques, notamment les dizaines de millions d'euros de subventions européennes dans le cadre de la PAC (politique agricole commune) : "depuis 1995, Doux a ainsi empoché plus de 1 milliard d'euros d'aides" (Canard enchaîné du 6 juin 2012). Sa fortune s'est considérablement accrue (+ de 18 % entre 2010 et 2011). La famille Doux est ainsi devenue la 146ème fortune de France.

Reconversion et autogestion


Aussi, pour notre part, nous ne soutenons pas le maintien de l'outil Doux. En revanche, car ce sont les salariés les premiers concernés, nous revendiquons que la fortune de Doux soit récupérée par les travailleuses et travailleurs qui l'ont construite de leur sueur, de leur labeur... et de leur douleur ! Doux doit leur verser à chacune et à chacun une très forte indemnité, leur permettant d'échapper (au moins un temps) au travail salarié : le repos, ils et elles l'ont bien mérité ! Nous militons pour l'expropriation de Doux. Nous voulons aussi que sa fortune serve dans un premier temps à financer la reconversion des élevages en petites unités de production biologique, réparties sur l’ensemble du territoire, assurant un maillage au plus près des consommateurs et consommatrices, pour favoriser les circuits courts. Il nous semble aussi pertinent d’axer ces productions davantage vers l'alimentation végétale, car celle-ci a la plus faible empreinte écologique et rend moins dépendante les productions animales aux importations (fussent-elles de grains biologiques). C'est une logique de souveraineté alimentaire et une prise en compte de la condition animale.


Ceci dit, la reconversion des salariés et des éleveurs vers d'autres activités plus intéressantes d'un point de vue écologique, social et sanitaire n'est pas une garantie pérenne. Le système agricole mondial est globalisé, une rude concurrence sévit en son sein... Il est un concentré de ce qu'est le capitalisme, n'hésitant pas à plonger dans la misère des millions de travailleurs, et à provoquer des famines... alors que la production végétale va au delà des besoins mondiaux (selon Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, la production de céréales annuelles pourrait satisfaire une population de près de 12 milliards d'humains sans la spéculation, sans le détournement de nourriture vers la production de viandes et d'agrocarburants).


Pour autant, une nouvelle production "alternative" risque de se heurter aux contraintes capitalistes et à sa logique de compétition et de concentration. Soit le concurrent est éliminé, soit c'est sa propre entreprise qui disparaît. Il y a toujours des perdants dans une telle configuration. Aussi n'y a-t-il pas de solutions au sein du système ! Les rapports d'exploitation perdurent car telle est sa fonction. C'est bien ce système qui est à démanteler et de nouvelles formes de sociétés humaines à reconstruire. Combinée avec la socialisation (collectivisation) des moyens de production et des terres, l'autogestion, qui n'est pas une solution clé en main, mais une méthode d'organisation et un but à atteindre, nous semble la réponse la plus appropriée car non dogmatique et adaptée aux populations qui s'en emparent...

7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 10:15

Du 7 au 11 juillet 2012 à Notre-Dame-des-Landes (44)

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Pour une rencontre des résistances aux grands projets

(à l'appel des structures et individus ayant organisé le cortège anticapitaliste du 24 mars à Nantes contre l'aéroport de NDDL)


Les 7 et 8 juillet sur le site du 2e forum européen contre les grands projets inutiles imposés.

Pourquoi nous y participons et pourquoi nous vous y invitons :

Contrairement à certaines composantes de la lutte anti-aéroport locale ou d’autres ailleurs, qui privilégieraient l’option institutionnelle, nous n’espérons rien d’une « transition sociale, écologique et démocratique »[1] ou d’une écologie de façade, avec la promotion du développement durable, qui n’est rien d’autre qu’un capitalisme vert.

En effet, nous estimons que la lutte contre l’aéroport de NDDL, et plus globalement contre tous les grands projets inutiles imposés, s’inscrit dans le cadre plus global de lutte contre le système capitaliste. Avec la participation active des États, les multinationales et les grandes entreprises cherchent à dégager de nouvelles marges de bénéfice, en réorganisant les territoires pour faciliter le développement de leurs activités.

En clair, on détruit les espaces ruraux et agricoles et on agrandit les villes pour construire en force de nouvelles infrastructures gigantesques et nuisibles dont les bénéficiaires ne seront que les possédants. Fausse concertation publique, mensonges, bourrage de crâne médiatique, répression des opposant-es … : les techniques pour imposer ces projets sont toujours les mêmes. Mettre clairement ces projets en rapport avec le capitalisme ne signifie pas qu’on ne peut rien gagner tant que ce système est en place, tant qu’il n’y a pas de révolution. Cette mise en rapport est aussi une arme essentielle pour remporter des victoires (même partielles comme au Carnet) que les seules stratégies institutionnelles ou réformistes n’ont jamais pu obtenir. Et c’est aussi un moyen d’élargir les luttes anticapitalistes qui se mènent un peu partout. Pour contrer cette logique mortifère, nous sommes convaincu-e-s de la nécessité de créer, au moment du forum comme au-delà, des espaces de rencontre, de discussion et de résistance. Ainsi, nous voulons permettre aux individu-es et aux groupes qui viendront lors de ces journées de partager et de confronter leurs différentes expériences, leurs différentes pratiques de luttes. Pour nous, l’objectif n’est pas de s’auto-congratuler mais bien d’échanger autour d’autres formes de résistance.

Nous savons qu’il existe dans l’hexagone, en Europe et dans le monde, une multitude de collectifs autonomes qui se mobilisent physiquement (blocages, occupations, sabotages) contre les infrastructures capitalistes et les nuisances qu’elles génèrent. Ici contre le projet d’aéroport, là-bas contre des LGV[2], ailleurs contre un projet de ligne THT[3], de centrale à gaz, de stade de foot, de parc éolien, de centre d’enfouissement des déchets nucléaires. Partout contre les projets de rénovation urbaine, d’écoquartiers, de centres commerciaux, de pôles industriels et de zones d’activités.

Nous pensons que ce forum peut être l’occasion de diffuser des pratiques et une critique radicale, pour sortir d’une approche politicienne ou bureaucratique de ces luttes.

Notes :
[1] Voir l’appel du Comité de pilotage (Coordination des Opposant-es au projet d’aéroport de NDDL, Mouvement No TAV, Stuttgart est partout, Collectif d’Associations de Défense de l’Environnement contre la ligne LGV au Pays Basque)
[2] Ligne à Grande Vitesse
[3] Ligne à Très Haute Tension

Pour une rencontre des résistances aux grands projets

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SAMEDI 7 JUILLET

11H-13H : Quel rapport des luttes aux institutions ?

Pour combattre les grands projets inutiles, que peut-on espérer d’un recours aux institutions (cours de justice diverses, dispositifs constitutionnels, hexagonaux ou européens, représentants politiques, syndicaux) ? Inversement, l’utilisation de moyens extra institutionnels dont certains considérés comme illégaux mais légitimes, peut-elle suffire pour créer un rapport de forces suffisant pour emporter à elle seule la décision ? Les deux moyens peuvent-ils cohabiter ? la présence de camarades ayant participé aux luttes de Plogoff, de Golfech, du Pellerin et du Pays Basque, permettra d’échanger sur ces questions.

14H-16H : Quelle stratégie face à la justice ?
Est-ce nécessaire/inutile de s’investir dans la défense face aux juges, comme par exemple lors du dernier procès VINCI-barbouilleurs de Couëron ? Tribune de mobilisation et d’expression pour questionner la légitimité de l’institution judiciaire, ou bien contribution au déploiement spectaculaire de la justice de classe par une mise en scène jouée d’avance ?

16H-18H : Comment durer dans le temps ?
Face à l’Etat, une multinationale ou une mairie, le combat contre un grand projet traverse des phases d’activité intense ou de démobilisation par absence d’échéances immédiates. Contre l’aéroport, une centrale nucléaire, une ligne TGV ou THT, quelles pratiques pour élargir l’audience de la lutte au-delà des moments forts et des recours légaux, très lents, souvent affaire de spécialistes ? Réunions publiques, info-tours, coordination de préparation, occupation-squatt de terrains, activités de vie sur les zones.... Mais aussi confronter les réflexions, stratégies de différents sites, et inventer des structures-carrefours de luttes (bulletin, site, forum) pour "oxygéner" les collectifs ? Considérer aussi que les luttes peuvent être aussi élargies par des initiatives dans d’autres lieux que ceux qui constituent le cœur du projet car ces derniers ont toujours besoin de complicités politiques, économiques et culturelles partout sur le territoire.

DIMANCHE 8 JUILLET

11H-13H : Quelle stratégie anti nucléaire ?

Parmi les grands projets inutiles imposés aux populations, l’industrie électro-nucléaire occupe une place centrale et emblématique dans l’Hexagone, par les moyens mobilisés, la dangerosité et les conséquences sur tous les plans. A travers l’histoire des luttes passées (Pellerin, Golfech, Plogoff, Carnet) ou actuelles (EPR Flamanville, THT, Bures), après les dernières mobilisations au Chefresne ou face au désastre de Fukushima, quelles perspectives pour la lutte anti nucléaire face à l’Etat PS ? Quelle structuration face à la bureaucratie EELV-Réseau qui cantonne l’expression anti nucléaire au jeu institutionnel-parlementaire et à une pratique de lobbying ?

15H-17H : Contre le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, quelles perspectives ?
Après la manifestation du 24 mars à Nantes, la grève de la faim et l’accord partiel de maintien de l’exploitation des terres du 9 mai, une première famille qui habite depuis quinze ans sur le site du projet, passera en procès d’expulsion le 11 juillet à 9.00H au tribunal de Saint-Nazaire. Au-delà du rassemblement appelé à cette occasion, que faire et comment continuer la lutte ?

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INFOS DIVERSES :

Projection de divers documentaires de luttes : "the pipe", sur la résistance de pêcheurs écossais à la pose d’un pipeline de Shell en Mer du Nord ;
Documentaire sur Narita et la résistance populaire japonaise à un projet d’aéroport près de Tokyo dans les 60’s ; etc.

Restaurations diverses (cantine prix libre ou stands) et rafraîchissements disponibles sur le site du forum au cours des cinq jours.

Possibilité de camping ; prévisions météo variables, prévoir vêtements et chaussures.

 

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Image AccueilProgramme officiel du 2ème Forum Thématique Européen contre les Grands Projets Inutiles Imposés
Les identifier, les recenser, les combattre, par l'action et la convergence de nos luttes

Le 2ème forum européen contre les grands projets inutiles imposés aura lieu à Notre Dame des Landes, en Loire Atlantique près de Nantes, du 7 au 11 juillet 2012. (Lire la suite)

Qui sommes-nous ?

Nous sommes des militant-e-s anarchistes et/ou anti-autoritaires, engagé-e-s dans les luttes sociales, syndicales, écologistes, féministes, anti-racistes, antifascistes, internationalistes.

Nous faisons de notre mieux pour faire vivre et diffuser les idées et pratiques libertaires à Vannes et aux alentours.

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Agenda

Jeudi 23 mars : Cinéma Ti Hanok (Auray), 20h, Ciném'anar avec le film "La Salamandre" d'Alain Tanner (1971) ; librairie vagabonde sur place

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Vendredi 24 mars : salle Hélène Branche, 10 rue du Penher (Auray), 20h15, Rencontre-débat "Le travail : de l'exploitation à l'émancipation" avec notre invité Simon Luck ; librairie vagabonde sur place

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pour l'instant rien, mise à jour bientôt