Certains en profitent même pour se refaire une "virginité", surfant sur le "localisme" pour vendre leur came... On peut même parler de "local washing" à l'instar du "greenwashing".
En cette fin mars, des hypermarchés vantent ainsi les tomates garanties de France. La première région productrice de tomates est... la Bretagne. Or, en cette période, cette production implique l'usage de serres chauffées, notamment au pétrole. De plus les conditions de travail sont particulièrement pénibles : cf. cet article de Bastamag "Des tomates bretonnes au bon goût d’effet de serre".
Les publicités nous assènent du "produit en France", comme gage de qualité. Pourtant l'utilisation des pesticides dans ce territoire a encore augmenté de 21 % entre 2017 et 2018 (derniers chiffres connus) ! Bon courage aux volontaires qui vont bosser gratos pour l'agriculture intensive. Ne nous racontons pas d'histoires, en douce fRance, l'exploitation au travail est toujours en cours : dans les champs, les usines et... les supermarchés.
Mais rassurons-nous, ces hypermarchés proposent aussi en parallèle des tomates d'Espagne, dont les conditions de production sont encore pires. Les camions circulent. Il n'y a pas de petits profits, toujours le même refrain des "premiers de cordée".
Dans la société, il y a bien des parasites. Les hypermarchés en font partie. Ils dictent leurs exigences aux producteurs (soit-disant à la demande de consommateurs et consommatrices : mais pourquoi faire des publicités à longueur d'antenne et de pages dans la presse écrite si les client.e.s sont déjà en "demande" ?), une "demande" étrangement bien conditionnée et fabriquée, a-t-on envie de dire. Le boycott fait certes partie de la résistance. Or les hypermarchés (donc les actionnaires de ces grands groupes capitalistes concentrés) ont été les principaux bénéficiaires du confinement et des interdictions des marchés locaux, de plein air, contre tout entendement (en quoi les risques seraient-ils plus élevés à l'extérieur en "plein vent" ?). Mais, soulagement, il semble qu'une première forme de désertion de la grande distribution se soit amorcée au bénéfice des magasins de proximité mais aussi malheureusement des commandes sur internet. Quid des livreurs & livreuses ?
Le capitalisme subit un coup d'arrêt. L'occasion est trop rare. Réfléchissons et organisons-nous pour l'empêcher de redémarrer.
S.