Tract 1er mai 2023
EN MAI, FAITES CE QUI LEUR DÉPLAÎT !
Le 1er mai 1886, un grand mouvement populaire émerge dans les centres industriels des États-Unis d’Amérique pour obtenir par la grève générale la journée de travail de 8 heures.
A Chicago, six ouvriers grévistes sont dès le lendemain abattus par la police. C’est au meeting de protestation qui a lieu le soir même qu’un agent provocateur jette une bombe parmi l’assistance. Cet événement sert de prétexte à l’une des plus féroces répressions du mouvement ouvrier.
Ainsi, la Justice s’abat sur les militants les plus en vue. Ces porte-voix les plus vaillants de la grande lutte entre le capital et le travail sont inculpés de conspiration et de meurtre.
Cinq de ces militants, tous anarchistes, sont condamnés à mort. L’un se suicide dans sa cellule. Les quatre autres sont pendus le 11 novembre 1887.
Le Congrès international de Paris, en 1889, proclame alors le premier mai jour férié du prolétariat universel.
Face aux luttes sociales, le pouvoir détourne le sens originel du 1er mai : le léninisme en fait une journée chômée en 1920. Le nazi Goebbels en fait une « fête nationale du travail » en 1933.
En 1941, Pétain déclare le 1er mai « Fête du Travail et de la concorde sociale » : alliance des ouvrier.e.s et du patronat comme s’ils avaient les mêmes intérêts.
En 1947, le 1er mai est officialisé « Fête du Travail ». Ce travestissement de l'idée originelle a toujours cours, quels que soient les gouvernements qui se sont succédé.
Récemment, les enfants de Pétain en sont à fêter Jeanne d’Arc dans une grand' messe nationaliste autour de valeurs xénophobes.
On est loin de la fête et de la lutte internationale des travailleurs et travailleuses contre l’exploitation et l’oppression !
Rappelons que le programme de l’extrême-droite vise encore aujourd’hui à supprimer une part des cotisations sociales, c’est-à-dire à vider les caisses de protection sociale, en mixant un régime de retraites par capitalisation et par répartition. Tout comme la politique macroniste !
Le 1er mai reste pour nous le symbole de la libération sociale par la voie de l’action directe, comme peut l'être la grève générale.
Justement c’est sans doute cette grève généralisée, renouvelée de jour en jour, avec occupation et blocage d’entreprises et d’administrations, qui a manqué jusqu’à présent pour faire plier le pouvoir (politique et économique, les deux étant liés).
C’est facile à dire mais plus compliqué à réaliser. Comme beaucoup, nous nous sommes aussi cassé.e.s les dents pour tenter de convaincre des collègues de faire grève, de partir en manifestation. Comme si une culture de lutte s’était perdue. Une absence de connaissance de l’Histoire sociale, des classes en lutte dans le monde. Réfléchissons à cette transmission. Faisons nôtres les luttes sociales et émancipatrices, d'ici, de là-bas et de partout !
D’autant que, pour gagner, défiler même massivement ne suffit pas. La potion magique est pourtant connue : blocage, récupération de l’outil de travail, son autogestion et sa reconversion si la production est nuisible (armement, industries polluantes…) ou son sabotage.
Gardons à l’esprit le risque de dérives autoritaires déjà en cours : qu’elles soient libérales, d’extrême-droite ou communistes étatiques.
Mettons le capitalisme à la retraite !
Construisons la grève générale et autogestionnaire !
Groupe libertaire René Lochu, 31 rue Guillaume Le Bartz, 56000 VANNES
Le groupe libertaire René Lochu réunit sur Vannes et alentours, des femmes et des hommes qui œuvrent pour une société autogestionnaire : non capitaliste, non hiérarchique, non patriarcale ni xénophobe En un mot : égalitaire.