blog - Vannes & alentours
Par anars56
On se rappelle que le label Produit en Bretagne, dont nous pensons avoir démêlé la supercherie entre ce qu'il prétend être et ce qu'il est en réalité, tant du point de vue social qu'écologique, a été fondé conjointement par des patrons de la grande distribution, de l'agroalimentaire et un journaliste de la presse régionale.
Aussi, nous semble-t-il pertinent de continuer à démasquer la grande distribution et l'industrie de l'agroalimentaire car elles fonctionnent partout pareil, quand bien même elles se drapent d'un ancrage dans le terroir. Ainsi, en plus de l'éco-blanchiment (greenwashing), il semble exister désormais le "local washing"...
Malgré ces habillages, les pratiques restent identiques, c'est-à-dire conformes aux logiques capitalistes de mépris des travailleurs & travailleuses & des consommatrices et consommateurs... sans compter le mépris des animaux et de l'environnement.
Ci-dessous un article recopié du Canard Enchaîné du 17 nov 2010.
"La grande illusion
D'accord, la grande distribution a tué le petit commerce et bousillé les entrées des villes, mais ne faisons pas la fine bouche, en contrepartie elle a rempli notre Caddie® d'un tas de chouettes produits.
Comptez 10 000 références : il suffit de regarder dans les rayons la ribambelle de yaourts, biscuits, tablettes de chocolat, plats cuisinés en tous genres, quelle abondance !
Sauf que tout ça c'est du vent, comme le démontre, de manière implacable, un ancien directeur de recherche agronomique. Dans son livre « L'alimentation durable », qui sort très discrètement cette semaine (Odile Jacob – 21 Euros 90) Christian Rémésy, spécialiste en nutrition, passe à la moulinette le contenu de nos chariots.
Bilan des courses : les deux tiers sont des produits industriels transformés, fabriqués avec pas plus d'une dizaine d'ingrédients de base. Toujours les mêmes. Des « ingrédients de remplissage » dans le jargon. Du sucre la plupart du temps ajouté sous forme de sirop de glucose, de la matière grasse végétale comme l'huile de palme blanchie avec des solvants, des sous-produits de l'industrie laitière tels que la caséine, une protéine que l'agroalimentaire et les fabricants de peinture utilisent comme liant. Ajoutez-y des farines à gogo, c'est à dire tellement raffinées qu'elles ne valent plus grand chose sur le niveau nutritionnel, et le fameux amidon, que l'on retrouve un peu partout, juste pour donner du volume aux produits. Le tout réhaussé de sel et de saveurs artificielles : « Plus de la moitié des aliments ont maintenant le goût manipulé par les arômes », précise Rémésy.
Une malbouffe qui rapporte : « Plus le produit est transformé, plus la marge est importante ». Et tant pis si en prime, question santé, on déguste. « La grande distribution expose la population à une offre alimentaire à risque », s'énerve le chercheur. Voilà un livre qui a peu de chance de se retrouver en tête de gondole... "
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