blog - Vannes & alentours
Rien n'est à négocier : le Capital doit payer
La journée de grève interprofessionnelle du 7 septembre est une étape importante de la mobilisation contre la casse des retraites. Mais la question qui se pose maintenant, c’est celle des suites à donner à cette journée. A nous de construire un mouvement social d’ampleur, le blocage de l’économie et du pays, pour que le gouvernement retire son projet.
L’affaire Woerth montre au grand jour les liens unissant gouverne-ment et patronat. Ce sont ces mêmes liens qui motivent le projet actuel de casse des retraites. Ce projet n’a en effet qu’un seul but : nous faire travailler toujours plus longtemps et nous laisser des retraites misérables dans le seul intérêt des capitalistes. Bien qu’encore inégalitaire, le système par répartition, concession que la bourgeoisie et l'État avaient du faire face aux luttes sociales, leur est intolérable : parce qu'il repose sur le principe de la solidarité et parce qu'il représente un immense gâteau que veulent se partager les assurances et les fonds de pension.
Le travail salarié, c'est déjà le vol organisé des richesses que nous produisons, mais aussi de notre vie, par le patronat, les actionnaires et l'État. Le racket sur nos retraites, c'est l'extension de ce vol légal, qui aura pour conséquence de nous déposséder de quelques années de plus de notre vie, avec à la clé une explosion prévisible des maladies professionnelles et des accidents du travail. Alors qu’avec les richesses produites, on pourrait très bien réduire le temps de travail, réduire la durée de cotisation et augmenter les salaires et les retraites !
L'État se fait l'instrument de la liquidation du système par réparti-tion, fidèle à son rôle d'instrument des classes dominantes. Il n'y a donc rien à attendre de lui, ni donc des gouvernements quelle que soit leur couleur politique.
Mais plusieurs signes montrent que le gouvernement n’est pas si sûr de son coup : écrans de fumée sécuritaires et racistes cet été mais aussi reculade sur l’aide au logement pour les étudiantEs. Rien n’est joué aujourd’hui !
Poursuivre, amplifier et radicaliser la mobilisation
Les confédérations syndicales refusent pour le moment d’appeler à une nouvelle date de grève interprofessionnelle après le 7. Si l’on veut gagner, c’est à nous de nous organiser. Partout où c’est possible, il faut organiser des assemblées générales de salariéEs pour décider ensemble des suites à donner au 7. Dans certains secteurs professionnels (RATP, SNCF, Éducation, Impôts…), la grève reconductible est en débat et pourrait démarrer par endroits. Il faut s’appuyer sur ces secteurs pour généraliser la mobilisation, que ce soit par la grève, des manifestations, des débats, des actions, etc. Tout est bon à prendre pour faire en sorte que les salariéEs s’engagent dans un mouvement interprofessionnel, avec l’objectif d’un blocage de l’économie et du pays.
Mais s’il y a urgence à construire la mobilisation, il ne faudrait pas pour autant oublier d’être clair sur les buts de celle-ci. La CFDT a d’ores et déjà annoncé à son congrès en juin qu’elle trahira dès que le gouvernement donnera quelques garanties sur la pénibilité. Les communiqués de l’intersyndicale nationale sont plus que flous en terme de revendications. Les bureaucraties syndicales et les organisations réformistes, qui cherchent à aménager le capitalisme, ne parlent presque que de l’allongement de l’âge minimum de départ de 60 à 62 ans (et de 65 à 67 pour une retraite à taux plein). Mais s’il faut toujours cotiser 41,5 ans pour avoir une retraite à taux plein, bien des salariéEs ne pourront pas totaliser cette durée. Ces organisa-tions sont en train de se ménager une porte de sortie : si le gouvernement maintient l’âge de départ à 60 ans mais ne revient pas sur le reste de la réforme, elles sortiront la tête haute mais il s’agira bel et bien d’une régression sociale pour les salariéEs. Ce qu’il faut exiger, c’est le retrait total du projet.
Gagner cette lutte est important pour changer durablement le rapport de force social en France.
Grève générale contre le capital & l’État !
La Fédération Anarchiste est une organisation de lutte qui se bat pour une révolution radicale et globale.
Nous voulons construire une société libre sans classe ni Etat, sans patrie ni frontière, garantissant l'égalité économique et sociale pour touTEs et la liberté de l'individu. Rendre possible l'édification d'un ordre social basé sur l'entraide, la solidarité, fondé sur le respect absolu de l'intégrité physique et morale de l'individu, voilà l'idéal qui nous anime et que nous souhaitons partager avec le plus grand nombre pour un monde meilleur.
Pour ce faire nous prônons l'autogestion des luttes par les concernéEs, les décisions prises en assemblées générales, le mandatement révocable.
N'attendant rien des échéances électorales où les partis politiques se suivent et se ressemblent, nos moyens sont le débat d’idées, l'action directe, la grève générale, la recherche permanente d'alternatives au capitalisme, ici et maintenant.