Samedi 18 juin à 17 heures se déroulait un rassemblement à Paris, Place Louis Lépine (4éme), appelant à chanter Brassens devant la préfecture de police. La Fédération anarchiste s’associait à cette action qui faisait suite à une récente condamnation pour avoir lancé "Hécatombe" aux oreilles de pandores dont le sens de l’humour ne semblait pas ȇtre la qualité première. Alors que l’ambiance était calme et bon enfant, l’intervention policière l’a été beaucoup moins : deux camarades sont en garde à vue au commissariat du 4e arrondissement. Il leur est reproché outrage, rébellion et violence envers des représentants de l’ordre. En réalité, poussés dans le dos au moment où ils devaient descendre les escaliers ils se sont raccrochés à ce qu’ils pouvaient dans leur chute pour éviter de se faire très mal, ce qui a servi de prétexte aux représentants de la loi républicaine pour exercer leur droit à cogner à tout-va. La Fédération anarchiste condamne ces arrestations et demande la fin immédiate de la garde à vue, elle réaffirme que tant qu’il subsistera un seul policier, la liberté d’expression sera un vain mot.
Alors qu’il est considéré comme un poète majeur du 20ème siècle, alors qu’a lieu une expo à la Cité de la Musique intitulée Brassens ou la liberté, et qu’en même temps son nom est donné à des écoles, des collèges, des lycées, des arrestations ont eu lieu à plusieurs reprises ces derniers jours pour avoir chanté des couplets du compagnon Georges Brassens à la face des cognes. La Fédération anarchiste appelle à participer à un rassemblement samedi 18 juin à 17 heures , Place Louis Lépine, métro Cité, mais descendre à Etienne Marcel ou Chatelet serait préférable pour éviter les mauvaises rencontres. Les participants seront invités à chanter Au marché de Brive la Gaillarde à ceux qui ne veulent pas l’entendre, venez nombreux !
Au marché de Brive-la-Gaillarde A propos de bottes d'oignons, Quelques douzaines de gaillardes Se crêpaient un jour le chignon. A pied, à cheval, en voiture, Les gendarmes mal inspirés Vinrent pour tenter l'aventure D'interrompre l'échauffourée.
Or, sous tous les cieux sans vergogne, C'est un usage bien établi, Dès qu'il s'agit de rosser les cognes Tout le monde se réconcilie. Ces furies perdant toute mesure Se ruèrent sur les guignols, Et donnèrent je vous l'assure Un spectacle assez croquignol.
En voyant ces braves pandores Être à deux doigts de succomber, Moi, je bichais car je les adore Sous la forme de macchabées De la mansarde où je réside J'excitais les farouches bras Des mégères gendarmicides En criant: "Hip, hip, hip, hourra !"
Frénétique l'une d'elles attache Le vieux maréchal des logis Et lui fait crier : "Mort aux vaches, Mort aux lois, vive l'anarchie !" Une autre fourre avec rudesse Le crâne d'un de ses lourdauds Entre ses gigantesques fesses Qu'elles serrent comme un étau.
La plus grasse de ses femelles Ouvrant son corsage dilaté Matraque à grand coup de mamelles Ceux qui passent à sa portée. Ils tombent, tombent, tombent, tombent, Et selon les avis compétents Il paraît que cette hécatombe Fut la plus belle de tous les temps.
Jugeant enfin que leurs victimes Avaient eu leur content de gnons, Ces furies comme outrage ultime En retournant à leurs oignons, Ces furies à peine si j'ose Le dire tellement c'est bas, Leur auraient même coupé les choses Par bonheur ils n'en avaient pas. Leur auraient même coupé les choses Par bonheur ils n'en avaient pas.
On fera abstraction du côté un brin mysogyne de ce texte...