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blog - Vannes & alentours

Pour mettre à la retraite l'Etat et le patronat, la grève générale c'est le moyen pour gagner !

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Enfin ça pousse ! Après plusieurs mois de mobilisation contre la réforme scélérate Sarkozy-Woerth encadrée dans des journées d'actions carrées, le mouvement social ne s'est ni essoufflé, ni résigné, mieux, il aborde enfin cette journée de grève du 12 octobre avec de nouvelles et réelles perspectives d'amplification et de généralisation de la lutte.

 

Ainsi les préavis reconductibles se multiplient (SNCF, RATP, EDF, GDF Suez, Air France, fonction publique, marins, ports, raffineries, pétrochimie, collectivités locales, hôpitaux, impôts, transports urbains, la Poste, France Telecom, Equipement, routiers...), tandis que les étudiantEs et les lycéenNEs, conscientEs de l'avenir de chômage et de misère que leur prépare la contre-réforme sur les retraites, se mobilisent massivement (116 lycées en grève ou bloqués le jeudi 7 octobre).

 

Le gouvernement qui affiche une unité et une détermination de façade ne peut cacher sa fébrilité, conscient qu'il est de la détermination des grévistes et manifestantEs et d'un embrasement social très proche.

 

Les bureaucraties syndicales, engluées et compromises par l'accord sur la représentativité syndicale et leurs financements par l'Etat, ont tenté d'entraver et de retarder au maximum le développement d'un mouvement reconductible interprofessionnel en multipliant les journées d'action, espérant que Sarkozy leur accorde les quelques miettes permettant une sortie « négociée » et « honorable » du conflit. On peut d'ores et déjà parier que dès que la porte des négociations s'ouvrira, les partisans de l'accompagnement « à la recherche d'une piste d'atterrissage » (Canard enchaîné du 29 septembre) s'y engouffreront aussitôt. Seulement la rue a clairement exprimé son refus en bloc de la réforme tout comme des pseudo-négociations. Les grévistes et les manifestantEs sont conscientEs que cette nouvelle réforme anti-sociale est une escroquerie, un véritable hold-up sur nos futures pensions, et la promesse de lendemains toujours plus difficiles.

 

La menace étant clairement identifiée, il s'agit désormais de créer le rapport de force nécessaire à la victoire et ne pas détourner nos efforts dans les impasses électorales et parlementaires vers lesquelles nos habiles politicienNEs et bureaucrates ne manqueront pas de nous diriger.

 

Espérer des prochaines élections de 2012, c'est se condamner aujourd'hui à l'inaction et donc à une victoire certaine du gouvernement et du Capital, c'est une fois de plus demain se résigner à de cruelles désillusions, qui pouvant croire que la « gôche » au pouvoir s'attaquera concrètement aux inégalités et à l'injustice sociale ? Les exemples grec et espagnol démontrent encore une fois que la gauche n'a rien à envier à la droite lorsqu'il s'agit de brider les salaires, détruire les acquis sociaux et démanteler les services publics pour satisfaire les exigences du FMI (merci DSK) et de la finance internationale.

 

Le 12 octobre et au-delà, nous avons enfin l'occasion de construire tous et toutes ensemble une grève reconductible et interprofessionnelle. Mais pour être certainES de ne plus être trahiEs comme en 2003 lors de la première bataille des retraites, ou en 2007 lors de la contre-réforme des régimes spéciaux, nous devons rester maîtresSEs de nos luttes. Pour cela, nous devons nous organiser à la base, dans les assemblées générales souveraines, dans des comités de grève élus sur la base de mandats impératifs et révocables, fédérés localement puis régionalement et rester constamment vigilantEs. Le blocage de l'économie, notamment des transports routiers, ferroviaires et maritimes, est le moyen le plus rapide et le plus efficace pour faire capituler le gouvernement.

 

Le retrait de la contre-réforme Sarkozy-Woerth est une victoire à portée de main si l'on veut bien s'en donner les moyens, elle mettrait un terme à une succession ininterrompue d'attaques antisociales passées ou à venir (déremboursement des médicaments, gel des salaires...) et liberticides (stigmatisation des Roms, déchéance de la nationalité, « guerre » contre les « quartiers »...). Mais le maintien du statu quo ne pourra nous satisfaire. Le système par répartition est bien entendu à défendre et à conserver mais il maintient aussi les inégalités entre les classes, les sexes et les salaires.

 

Pour nous anarchistes, l'abolition du salariat et la conquête de la véritable égalité économique et sociale sont les conditions indispensables à la construction d'une société de justice et de solidarité. Pour cela, la grève reconductible et interprofessionnelle ne suffira pas, la grève générale expropriatrice et autogestionnaire est bien pour nous le préalable à la plus que jamais nécessaire révolution sociale et libertaire.

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