blog - Vannes & alentours
Par anars56
Une trouvaille patriarcale médicale
Il y a quelques semaines, dans le cadre de mon travail à l'hôpital, j'ai été confronté à un terme qui m'était jusque-là inconnu. Le médecin avait fait ce pour quoi il est payé. Il avait posé son diagnostic sur l'état de santé d'une patiente. « Conjugopathie » qu'il a dit. Pour un oeil au beurre noir et des marques de brûlures sur les seins, les fesses et l'intérieur des cuisses, l'expression a de quoi surprendre. Est-on vraiment dans le jargon médical ? Un problème est reconnu, mais lequel ?
Si l'on dissèque le terme, la femme auscultée souffre d'une affection de la conjugalité. Ce qui signifie dans le cas présent que : les blessures proviennent d'une conjugalité en dysfonctionnement, les agissements de son compagnon ne sont pas en cause, il n'est pas responsable des sévices, illes sont co-responsables.
Rencontrée à ce jour une seule fois, l'expression « conjugopathie » n'en demeure pas moins symptomatique. Comme avec la formule « violences conjugales », on réitère plusieurs erreurs : on responsabilise des innocentes déjà largement incitées à culpabiliser, on masque la haine des femmes et les violences masculines, et par la même on renforce la permissivité sociale à leur encontre.
Alors, cette formule est certes utile aux hommes violents, mais est-ce ce à quoi doit servir la médecine ? Quant à savoir quelle aura été la prescription du médecin, c'est une autre histoire. Un anesthésiant dès l'apparition des premiers symptômes ?
yly
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