blog - Vannes & alentours
Après un discours de l'intersyndicale Cgt-Fo-Fsu-Solidaires du Morbihan, portant sur des revendications sociales, plus de 1000 personnes ont défilé à Hennebont pour l'émancipation des travailleuses et travailleurs. Parmi les slogans entendus, on aura noté les stimulants "Ce n'est pas les immigrés qu'il faut expulser, c'est le capitalisme qu'il faut éliminer", "Ni patrie, ni patrons"...
A Vannes, à l'appel de cette même intersyndicale, près de 200 personnes se sont rassemblées et ont défilé dans les rues. Récit des copines et copains présent-e-s :
"LA DEMOCRATIE BAFOUEE A VANNES !
Les manifestations du 1er mai appartiennent aux travailleurs et aux travailleuses. Elles sont sous le signe de la démocratie ouvrière, où toutes les composantes de la lutte de classe peuvent s'exprimer.
Or, ce 1er mai 2017, après les discours de la FSU et de la CGT (disant qu'ils porteraient les revendications des travailleurs et des travailleuses), une représentante de la FSU a refusé l'accès au micro au groupe libertaire René Lochu : au nom, selon elle, de l'intersyndicale...
Le groupe René Lochu avait pourtant, au préalable, demandé l'autorisation d'une intervention orale et obtenu l'aval de touTEs les participantEs présentEs à l'exception de deux personnes de la FSU nous réclamant de lire le contenu de notre tract ! (censure ?).
Face à notre juste colère par rapport à ce déni de démocratie, beaucoup de personnes présentes ont été outréEs par ce comportement de bureaucrates staliniens.
Le premier mai n'est pas la journée des syndicats mais celles des travailleurs et travailleuses et de l'expression de leurs revendications.
Ci-dessous le contenu du tract que nous voulions lire.
"Journée internationale des travailleurs et des travailleuses
Un rappel historique
La fête internationale tire son origine des combats du mouvement ouvrier pour obtenir la journée de huit heures.
Aux Etats-Unis, au cours de leur congrès de 1884, les syndicats américains souhaitent imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils choisissent de lancer leur action le 1er mai parce que beaucoup d'entreprises américaines entament ce jour-là leur année comptable et que les contrats ont leur terme à cette date. La grève du 1er mai 1886, impulsée par les anarchistes, est largement suivie.
A Chicago, la grève se prolonge dans certaines entreprises, et le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes. Le lendemain, a lieu une marche de protestation et tandis que la manifestation se disperse, une bombe est jetée. Elle fait un mort dans les rangs de la police. Dans la cohue qui s'ensuit, des dizaines de manifestantEs sont blesséEs, certainEs sont tuéE ainsi que des policiers. La justice s'abat sur les militants les plus en vue. Cinq syndicalistes anarchistes sont condamnés à mort ; quatre seront pendus, le dernier s'étant suicidé dans sa cellule. Trois autres sont condamnés à perpétuité.
Le congrès international socialiste de 1889 fait du 1er mai une journée de revendications pour les travailleurs et travailleuses du monde entier.
En 1893, Le gouverneur de l'Illinois gracie les trois syndicalistes encore détenus, en raison de la fragilité de l'enquête et du processus judiciaire.
En 1941 en France, Pétain déclare le 1er mai « fête du travail et de la concorde sociale » donnant un apparence d'union d'intérêts entre les ouvrierEs et les patronNEs.
En 1947, le 1er mai est officialisé « Fête du Travail » et est désormais "chômé" et payé.
Depuis une vingtaine d'années, les enfants de Pétain en sont à fêter Jeanne d'Arc dans une grand-messe nationaliste aux relents xénophobes...
Mais, un peu partout dans le monde, le premier mai reste le symbole de la lutte des travailleurs et des travailleuses pour une amélioration de leurs conditions de travail.
Pour nous anarchistes...
… la journée du 1er mai représente à la fois cela et beaucoup plus. Elle représente l'espoir que les êtres humains prennent en main leur destin et ne s'aliènent pas à un quelconque chef de parti qui leur dictera leur conduite ; l'espoir de l'abolition du salariat, du patronat et de l'actionnariat, la socialisation des moyens de production en fonction de critères sociaux et écologiques.
En cette période électorale, nous espérons que les travailleurs et les travailleuses plutôt que de se diviser pour élire leurs champions respectifs devraient s'unir pour lutter contre la minorité de possédantEs et de dirigeantEs qui les oppriment. Ce n'est pas d'en haut que fleurira notre salut, c'est d'en bas que doit venir la force qui brisera nos chaines.
Rompons l'isolement, organisons-nous, reprenons la parole, occupons l'espace comme bon nous semble pour une société autogérée : sans classes, sans Etat, sans patriarcat et sans discriminations.
Reprenons des propos de Wilhelm Reich :
« Dis leur que tu n'as pas le temps de faire la guerre, que tu as mieux à faire ! Réserve, près de chaque ville de la terre, une enceinte entourée de murs, derrière lesquels les diplomates et les maréchaux n'ont qu'à s'entretuer à coups de revolver ! Voilà ce que tu devrais faire, si tu étais disposé à ne plus crier « heil », si tu cessais de penser que tu n'as pas d'opinion personnelle. »
Travailleurs et travailleuses unissons-nous pour abolir cette société capitaliste qui nous opprime. Gérons nous nous-mêmes pour un avenir où les êtres vivants seront véritablement égaux."
Sur les origines anarchistes du 1er mai, écouter cette émission de France Inter (56 min).
Et cette vidéo :