Voici le texte du tract que nous avons sorti pour le 1er mai 2008.
En Mai, faites ce qui leur déplaît !
Hold-up sur toutes les richesses un tant soit peu socialisées (sécu sociale, services publics), destruction des dernières protections collectives (code du travail), augmentation du temps de travail, restructuration économique, etc… le rouleau compresseur étatique avance au rythme de l’insatiable recherche de profits des patrons. Criminalisation et répression des plus pauvres, des révoltés et des militants, contrôle social de tout un chacun par la surveillance et le fichage généralisé et renforcement des moyens et des techniques de maintien de l’ordre permettent à l’Etat- Big brother d’instaurer sa contre-révolution préventive. La bourgeoisie n’a même plus besoin de l’extrême-droite pour faire le sale travail.
Jouant la division entre groupes sociaux (fonctionnaires, jeunes, sans papiers, chômeurs), détournant les colères vers d’éternels boucs émissaires, instaurant la peur entre tous, transformant jusqu’au sens des mots et des idées, l’offensive idéologique est quotidienne : elle commence quand on allume la radio le matin et s’arrête avec le journal du soir…
Finies les bouffonneries du Grenelle de l’environnement : l’agriculture productiviste, les OGM et le nucléaire tracent l’avenir de ce système mortifère. Les naïfs pourront encore pleurer leurs dernières illusions perdues et voter à gauche la prochaine fois.
Cette gauche moribonde, parlons-en avant qu’elle crève… Les « forces progressistes » ont largement démontré leur incapacité à transformer le monde. Entre gestion sociale-démocrate du capitalisme et dictature, la gauche a pleinement contribué à la dépolitisation générale, aux désenchantements des classes dominées vis-à-vis de tout projet de société alternatif.
La gauche n’a plus rien à proposer et ses composantes en sont réduites à chercher une place au chaud dans l’appareil d’Etat ou à réinventer l’eau tiède de futures impasses.
La France est à l’image du monde. La mafia patronale internationale cherche toujours de nouvelles sources de profits et s’associent sans état d’âme à n’importe quelles formes de gouvernements, pourvu qu’elles garantissent l’accaparement des richesses. Pour faciliter la globalisation du capitalisme, les classes dominantes, toujours en guerre, se sont créées des instruments comme le FMI, la Banque mondiale ou l’OMC. Elles ont construit leurs blocs économiques, voire politiques comme l’Union européenne et leurs bras armés comme l’OTAN.
Pourtant, si tout nous montre que nous allons dans le mur, les puissants, les décideurs, dont la responsabilité est bien évidemment majeure, cherchent encore à nous faire payer la facture. De cracks boursiers en conflits armés, du dérèglement climatique au pillage des ressources de la terre, le système économique se renforce plus qu’il ne s’affaiblit dans ses propres contradictions et trouve encore le moyen de se régénérer et de nous écraser un peu plus…
Pas très réjouissant tout ça. Et pourtant, des mouvements sociaux se construisent encore et toujours, des luttes sans concession s’épanouissent un peu partout dans le monde et les pratiques autogérées fleurissent. Même ici, dans l’hexagone, des mouvements de résistances originaux se sont organisés (faucheurs volontaires par exemple), ça bouillonne aussi depuis quelques années dans les facs, les lycées et les quartiers populaires, des salariés se sont mis en lutte et cherchent à construire un mouvement d’ensemble, des conflits durs se sont égrainés dernièrement dans des secteurs où on ne les attendait pas.
Il va donc falloir travailler à la convergence et à la globalisation de ces luttes et mouvements tout simplement pour être plus forts mais aussi parce qu’il n’est plus possible de cloisonner les revendications, les résistances et les problématiques sociales et écologiques. Pour éviter de se faire confisquer une fois de plus le combat, l’auto-organisation pourrait permettre de construire un mouvement social autonome des partis et directions syndicales. Celle-ci s’est largement développée ces dernières années, notamment par la pratique des assemblées générales (encore trop souvent instrumentalisées) et l’action directe (grève, boycott, sabotage, blocages, manif sauvage, désobéissance civile…). Grâce à leur capacité à gérer et maîtriser leurs luttes, les acteurs de ces mouvements pourraient prendre goût à la liberté et débroussailler de nouveaux chemins vers l’émancipation.