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blog - Vannes & alentours

Tract "C'est le capitalisme qu'il faut combattre"

Voici le texte du tract qu'on a sorti pour la manifestation de soutien aux salariés de la SBFM, le 20 décembre 2008 à Hennebont.

C’EST LE CAPITALISME QU’IL FAUT COMBATTRE…

Vous avez entre les mains un tract anarchiste.
Par définition, nous n’avons aucune ambition électorale, aucun attrait pour le Pouvoir. C’est donc sans manipulation, sans calcul politicien, que nous vous livrons notre point de vue guidé par la recherche de la justice sociale et de l’émancipation individuelle.
 
L’économie est l’organisation du travail, l’utilisation et la transformation des ressources naturelles pour satisfaire les besoins des humains. Cette transformation du milieu naturel a entraîné un progrès considérable pour la vie des humains mais aussi des dégâts tout aussi gigantesques, sociaux et écologiques, notamment par le perfectionnement de l’armement.

Le système économique actuel est le capitalisme.
Le capitalisme repose sur la propriété privée des moyens de production et d’échange. Dans les pays de l’Est, ce fut un capitalisme d’État avec sa nouvelle classe dirigeante ; dans les pays occidentaux, c’est toujours un capitalisme libéral avec plus ou moins d’intervention de l’État. Les deux sont en faillite : seule une minorité jouit de ce système, du pouvoir et des richesses qu’il procure, au détriment d’une majorité de la population, même s’il y a divers degrés d’exploitation ou de situations de privilège dans cette majorité. Il n’empêche qu’il y a un conflit d’intérêts entre la minorité exploitante et/ou dirigeante et la majorité exploitée et aliénée, quelque soit le territoire sur lequel on se trouve. C’est la lutte des classes.

Le capitalisme est donc un système de domination qui vise à éliminer les plus faibles ou prétendus tels.
Et c’est la logique de profit qui est son moteur. Le Capital, et non l’électeur ou l’électrice, est le véritable donneur d’ordres à l’État qui n’est pas l’agent de coordination et de Justice qu’il prétend être mais l’appareil répressif, garant de ce système contre ses révoltés et ses déviants. Une des contradictions du capitalisme est qu’il déclare garantir le juste prix par la concurrence alors que celle-ci, en éliminant et absorbant les concurrents, conduit à la concentration du Capital en créant des monopoles ou oligopoles. En outre, la « compétition » est souvent biaisée car profit et éthique sont inconciliables. Ce n’est pas une erreur rectifiable du système, c’est dans sa nature même. La minorité possédante qui est à sa tête accumule ainsi les richesses… et le pouvoir qui va avec. La rémunération des salarié-e-s qui la servent varie selon deux critères principaux : l’intérêt que le Capital trouve à leur travail, le rapport de force que les salarié-e-s ont su établir. Pour accroître sa puissance dans la lutte des classes, le Capital maintient une partie de la population au chômage. Cette variable d’ajustement lui permet de faire pression sur le monde du travail pour s’assurer un bon taux de profit. Pour éviter la redoutable question (pour lui) de la redistribution égalitaire des richesses, le capitalisme est contraint à la croissance. Cette croissance pompe les ressources naturelles et génère de dangereuses pollutions. A tel point que les capacités de régénération de la planète sont dépassées de près de 30 %. Ce sur-régime nous met toutes et tous en péril. Pour écouler sa marchandise auprès des personnes solvables, les seules qui l’intéressent, le capitalisme nous conditionne par la publicité, mais aussi en diminuant la réparabilité et la durabilité des biens.

L’automobile est un élément clé du capitalisme.
Présentée comme un élément de liberté, la bagnole sépare plus les individus qu’elle ne les réunit et a un impact écologique redoutable. Ce secteur n’échappe pas aux contradictions et conséquences inhérentes au système : surproduction et concentration des grands groupes, exploitation des salarié-e-s, à n'importe quel prix et même au détriment de leur santé. Qui oserait prétendre que le travail à la chaîne est épanouissant ?
C’est dans cette spirale que se retrouve la SBFM et les salarié-e-s qui y travaillent. C’est dans la logique même du système. Si jamais Renault acceptait d’intégrer à nouveau en son sein la SBFM, il n’en demeure pas moins qu’un nombre non négligeable de salarié-e-s seraient renvoyé-e-s… C’est reculer pour mieux sauter.

C’est au capitalisme lui-même qu’il faut s’en prendre.
Si on veut lutter contre les délocalisations ou fermetures d’entreprises sans accepter plus d'exploitation, il n’y a pas d’autres solutions que de rompre avec un tel système destructeur. Ce n’est pas en nationalisant/étatisant le secteur que les beaux jours reviendront. La gestion étatique ne signifie pas une meilleure prise en compte des travailleurs… on le constate régulièrement.


Combattre le capitalisme, c'est lutter pour la socialisation des moyens de production, c’est-à-dire mettre fin à la propriété privée des moyens de production.
Combattre le capitalisme, c'est se dresser contre l´État au profit des comités de travailleurs et travailleuses.
Pour éviter la bureaucratie, la coordination des activités sociales doit se faire de manière fédéraliste par le biais du mandat révocable, décidé à la base, sans privilèges attachés à cette fonction.
Combattre le capitalisme et éviter la réapparition des classes sociales implique l’égalité économique : au-delà de l’égalisation des salaires selon l’idée que chaque élément assure la cohérence du tout (de l’apprenti-e à l’ingénieur-e), c’est la mise en application de la formule libératrice « de chacun-e selon ses moyens, à chacun-e selon ses besoins ». C’est parce que l’autogestion améliore les conditions d’existence des classes populaires qu’elle est une chance à saisir.
Combattre le capitalisme, c’est aussi bâtir une société plus frugale, moins énergivore, ayant réduit et partagé travail et richesses, tournée davantage vers les transports en commun que vers le (presque) tout automobile.

Ne pas avoir en perspective la disparition du Pouvoir et des privilèges, c’est se condamner à laisser se perpétuer l’exploitation, la destruction écologique, l’enfermement voire la guerre.
Nous avons un monde d’exploitations à perdre et une société d’émancipation à construire !


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