blog - Vannes & alentours
19 MARS : pour que ce soit un début,
il faut commencer le combat !
Le 18 février, le chef de l’État annonçait le volet social de son action contre la crise. Outre qu’il ne lâche pas les milliards pour les travailleurs-euses aussi facilement que pour les banques et le secteur automobile, la mesure-phare de ses annonces, visant à porter à 75% du salaire brut l’indemnisation du chômage partiel, est une concession majeure au MEDEF : désormais, verser un salaire à un-e employé-e n’est presque plus une obligation de l’employeur ! Parisot ne se prive pourtant pas d’en demander encore plus ! Elle sait que le temps n’est pas loin où la main d’œuvre sera composée de journaliers modernes, d’ « auto-entrepreneurs » qui loueront leurs services au gré des contrats de mission, et que la précarité guérira définitivement de la revendication…
L'automobile, ancien bastion de l'industrie lourde, dont on connaît aujourd'hui les ravages sur l'environnement et sur les travailleurs-euses (délocalisations, chômage partiel, etc.), est toujours un fer de lance du grand patronat et s'octroie de ce fait 6 milliards d’euros aux frais des salauds de pauvres qui ne bénéficient pas du bouclier fiscal. Car, pour relancer la croissance, il faut rendre obsolète le plus rapidement possible le parc automobile actuel (800 millions de véhicules sur la planète !) pour pousser à son renouvellement vers des pseudos voitures de-nouvelle-génération-plus-respectueuses-de-l’environnement (!).
Pendant ce temps, les grands patrons continuent à s’octroyer des augmentations de revenus, les annonces de profits record continuent à tomber : 14 milliards pour le criminel Total, responsable, excusez du peu, de massacres en Birmanie, de la marée noire de l’Erika, de pollutions répétées de l’estuaire de la Loire, de l’explosion d’AZF, et on prétend qu’il n’y a de fric nulle part ? Trop, c’est trop !
Or, au soir du 29 janvier, il était hélas prévisible que la seule réponse des hiérarchies syndicales serait une nouvelle journée d’action savamment calculée pour essayer de briser la mobilisation. Mais il semble désormais plus faisable que le mouvement social reprenne son destin en main.
La donne change…
Pure incantation pour certains il y a quelques mois encore, la grève générale cesse d’être un vestige du passé, et elle reprend en Guadeloupe, en Martinique, à la Réunion et en Guyane une vigueur inconnue depuis bien longtemps. Mieux même, ces mouvements s’affirment ouvertement anti-capitalistes, et par certains aspects, autogestionnaires. Leur détermination exemplaire face au patronat local montre l’étendue de ce qui est possible partout ailleurs.
A condition bien entendu de ne plus accepter les pièges que nous tendent les bureaucraties syndicales en décidant à notre place du calendrier et du rythme des luttes. Il faut l’affirmer haut et fort, les syndicats appartiennent à celles et ceux qui les font vivre et non à ceux qui se pressent sous les ors de l’Elysée !
A condition également de ne plus accepter les pièges que nous tendent les partis politiques, de l’extrême droite à l’extrême gauche, en nous trimbalant d’une échéance électorale à l’autre, la prochaine étant le scrutin européen qu’on voudrait bien nous faire passer comme un enjeu majeur de politique intérieure, et qui n’est qu’un soufflé à la grimace qui retombera aussitôt la date passée.
En face d’une détermination sociale mûre et dure, parce qu’on en a marre de la galère et de leur mépris, le capitalisme et l’État utiliseront sans scrupules tous les outils dont ils disposent, quitte à s’asseoir sur leur propre légalité.
Il faut que la peur change de camp comme en Guadeloupe, comme en Grèce !!!
Aussi, le mouvement social ne peut parvenir à ses fins qu’avec ses propres armes :
► comités de grève, contrôlés par la base, coordonnés au travers du mandat impératif et révocable,
► blocage de l’économie (trans-ports, énergie aux industries…),
► grève générale reconduite,
► expropriation du Capital et reprise en main de la production des biens matériels et des services,
► gestion directe des lieux de vie,
► construction d’un fédéralisme égalitaire et libertaire…
Dans un tel processus, la date du 19 mars n’est ni un début, ni une fin, elle n’est que ce que nous en ferons !
Le groupe libertaire Lochu vous invite à venir discuter, juste après la manif, au Palais des Arts : « Aux Antilles, elles et ils ont osé la grève générale, à quand notre tour ? ». Salle disponible de midi à 17h00.
Lisez l’hebdo de la FA « le monde libertaire » (2 €)
Radio Libertaire : http://rl.federation-anarchiste.org
FÉDÉRATION ANARCHISTE
Groupe libertaire F. Ferrer, Cité Allende B19, 56100 LORIENT / Groupe libertaire R. Lochu, 6 rue Tannerie, 56000 VANNES / Email : fedeanar56@yahoo.fr