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blog - Vannes & alentours

Antinucléaire, Vannes 26 mars 2011 - Le nucléaire, c'est le retour à la bougie ! - Tract du groupe libertaire Lochu (FA Vannes)

Un petit sketch pour se détendre :  Patrick Font : la centrale nucléaire (1976 - Album "l'autogestion" de Font & Val)

 

 

Texte inspiré par un tract de l'Organisation communiste libertaire Poitou (merci à l'OCL !)

 

Le nucléaire, c’est le retour à la bougie !

 

 

Puisqu’on nous dit que tout va très bien !

 

nucleaire-tue-avenir.pngAu Japon, comme en France d’ailleurs, tout était censé avoir été prévu : les centrales étaient aux normes anti-sismiques… On voit le résultat ! La position des partisans du nucléaire (technocrates, industriels, certains partis politiques et confédérations syndicales) qui clament  que « nos » centrales sont sûres... relève bien de la foi ! Permettez-nous, en cette matière (radioactive) comme en d’autres, d’être sceptiques !

La production d’énergie centralisée, comme l’est le nucléaire, fragilise et soumet les populations de régions entières en cas de panne, d’accidents ou de catastrophes ! Au Japon, ils ont les radiations mais ils sont plusieurs millions sans électricité. Le nucléaire, c’est bien le retour à la bougie… quand ça pète !

A la pointe de la Bretagne, à l’île Longue, en face de Brest, se trouve la base de sous marins nucléaires lanceurs d’engins où est concentrée une puissance égale à presque 4000 Hiroshima… Si un conflit éclatait, ce lieu serait l’une des cibles prioritaires à détruire. Le nombre de survivantEs pourrait alors se compter sur les 3 ou 4 doigts qui nous resteraient à chaque main.


 

Le nucléaire : une (ir)radieuse histoire d’argent,

de pouvoir et de mensonges !

 

Le nucléaire capte une part considérable des sommes pouvant être consacrées aux énergies alternatives, décentralisées et renouvelables, et à la recherche. L’abandon du nucléaire signifierait ainsi une redistribution bénéfique de richesses immenses et serait un gisement d’emplois… mais la prise de décisions reste confinée entre politicienNEs, industriels et technocrates !

Une catastrophe nucléaire a pourtant des retombées mondiales... et pour des milliers d’années, faisant fi de l’espace et du temps. Le choix de cette énergie ne saurait donc incomber à une poignée d’apprentis sorciers et aux politicienNEs qui leur font aveuglément confiance... pour le sentiment de puissance qu’il leur confère. Le problème à la base est bien cette logique de pouvoir, logique de profit, logique de mort.

 

L’Observatoire du nucléaire nous révèle qu’EDF a falsifié des données sismiques afin d’économiser sur la sûreté pour 32 des réacteurs sur les 58 existant en France. Il faut en avoir conscience, l’incident nucléaire se produira fatalement un jour en France ! Cela parce que le risque majeur est une donnée incontournable de l’industrie nucléaire. Mais, le risque majeur, les capitalistes s’en moquent ; ce qui compte, c’est que la société marchande pénètre tous les pores de la peau de la société pour leur plus grand profit.

Le prix du kilowatt / heure nucléaire est d’ailleurs largement sous-estimé, avec l’accord des pouvoirs publics : il n’intègre que très partiellement les coûts de démantèlement des centrales, de gestion des déchets et d’accidents. Outre les aléas du marché de l’énergie, il est évident que la facture de l’électricité nucléaire va bondir dans les prochaines années !

 

 

 

L’État est le plus froid des monstres froids

 

Tchernobyl est sur toutes les antennes, Three Mile Island est aussi évoqué... Deux catastrophes que les Etats n’ont pas pu cacher. En revanche, il en est d’autres enfouies dans les archives des secrets d’Etat. Par exemple Windscale, en Grande-Bretagne, en 1957 : le réacteur s’est enflammé et a brûlé, à petit feu, pendant plusieurs heures, rejetant une fumée radioactive dans toute la région. Le gouvernement britannique a soigneusement dissimulé la chose et a même changé le nom de la ville où c’est arrivé – elle s’appelle maintenant Sellafield. De même, ce gouvernement n’a jamais révélé quels radio-éléments s’étaient échappés, alors que cela aurait pu aider à soigner les populations locales.

Ou encore Kitchim, dans l’ex-Union soviétique, également en 1957 : une décharge de déchets nucléaires a pris feu, emportant une grande quantité de radio-éléments qui sont retombés dans toute la région aussi. L’accident a été occulté par l’URSS, avec l’appui de l’AIED (Agence internationale de l’énergie atomique) et le soutien des Etats occidentaux qui ne voulaient pas faire d’ombre à l’industrie nucléaire en plein développement... Il s’agissait, jusqu’à aujourd’hui, de la deuxième plus grande catastrophe nucléaire après Tchernobyl. Et pourtant dans aucun de ces cas il n’y a eu de tremblement de terre…

 


L’insécurité, la vraie : parlons-en !

 

Il est d’autant plus urgent d’arrêter la folie nucléaire – civile et militaire – que celle-ci, comme toute « marchandise » dans le cadre actuel du capitalisme globalisé, est elle-même un marché. Et à cause de la compétition / guerre que se livrent les fournisseurs d’énergie, ces derniers rognent sur les coûts. Ainsi, EDF fait appel de plus en plus souvent à la sous-traitance, insuffisamment formée, et expose ces travailleurs et travailleuses à des dangers… ce qui, par conséquent, augmente les risques potentiels d’accidents et de mise en danger de la population entière. On sait aussi que celles et ceux qui travaillent dans les mines d’uranium possédées par Areva au Niger s’exposent à des dangers sanitaires. Ce qui porte un coup au mythe de l’indépendance nationale : 100 % de l’uranium est importé et les secteurs du transport et du chauffage dépendent toujours largement du pétrole et du gaz…

 

Après avoir procédé à des essais dans l’atmosphère au Sahara, alors colonie française, les décideurs français, qui ont été gaullistes et communistes dans l’après-guerre, puis socialistes (SFIO), radicaux ou de droite, puis enfin gaullistes à partir de 1959, ont montré une profonde unité de vues scientiste et nationaliste : le pronucléaire a scellé toute la classe politique française malgré quelques couacs dus à la guerre froide.

Le nucléaire était bel et bien la forme d’énergie la mieux adaptée à la société en pleine reconstruction qui se dessinait : toujours plus de consommation ; toujours plus de profit pour les uns, de soumission pour les autres.

 

Le nucléaire n’est donc pas une simple technique

pour produire de l’électricité.

 

Il est le fruit d’une forme de la société de classes que nous combattons, et il produit lui–même des formes d’organisation et de gestion des populations par l’Etat. Le nucléaire ne peut exister sans une plus grande militarisation de nos vies et un plus large contrôle de l’Etat sur la société. Le nucléaire implique une gestion militaire de la société et prive les populations du libre choix de leur mode de vie, de leur façon de produire et d’utiliser l’énergie. Même s’il existe des Etats capitalistes sans nucléaire (le nucléaire représente 6% de l’énergie mondiale consommée), les problèmes énergétiques ne peuvent se résoudre que par la disparition du système économique qui les engendre, qui fait que certains gaspillent l’énergie alors que d’autres en manquent cruellement.

 

Lutter contre le nucléaire, c’est donc aussi lutter contre l’organisation actuelle de la société.

 

Pour l’arrêt immédiat du nucléaire : techniquement, c’est possible ! Cela implique de diminuer la consommation d’énergie (scénario négawatt) mais il faut savoir que :

   • L’industrie nucléaire est elle-même une grosse consommatrice de l’électricité qu’elle produit.

   • Les économies d’énergie peuvent se faire en priorité sur l’arrêt des grands chantiers de lignes TGV, d’aéroports et autres dévoreurs d’énergie… et par l’arrêt des exportations d’électricité nucléaire.

   • La politique militaire de la France en consomme elle aussi une belle part. Non au nucléaire militaire !

  

Il faut poser la question : qui produit, pour quoi, pour qui ?

Les énergies renouvelables sont alors les plus adaptées. Mais il ne faut pas se raconter d’histoires même si cela ne nous satisfait pas pleinement : pour la sortie en urgence (justifiée face au risque de catastrophe), il faut remettre en service l’hydraulique (développer les micro-centrales, entre autres), et même le thermique temporairement (il existe maintenant des centrales « moins polluantes »).

C’est sur l’arrêt immédiat que le débat doit porter, pas sur des scénarios de sortie du nucléaire à 30 ans… qui sont trop soumis au changement du personnel politique. Rappelons que le gouvernement allemand Schröder avait prévu une sortie progressive en 20 ans. Le gouvernement de Merkel est revenu sur ce choix… et vient juste de se raviser depuis la catastrophe en cours au Japon !

 

L’arrêt immédiat et sans condition du nucléaire est la seule solution acceptable et cet arrêt est possible.

L’obtenir n’est pas une question de débat public ou de référendum, c’est une question de rapport de forces.

 

Une révolution sociale peut créer les conditions d’une utilisation autogérée plus rationnelle et plus sobre des ressources naturelles. La Fédération anarchiste continuera à oeuvrer en ce sens.

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M
<br /> EDF nous prend vraiment pour des cons. Privilégier les données de 1079 au lieu de celles de1933 pour établir des normes sismiques c'est d'un cynisme.<br /> <br /> Il ne faut pas oublier la base de stockage de Gâvres pour le nucléaire militaire, ça fait 2 sites en Bretagne.<br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Merci, Méli, pour l'info sur le site de Gâvres. Il semble qu'à l'arsenal de Lorient il y ait également des matières radioactives stockées... On fera la liste un de<br /> ces 4 !<br /> <br /> <br /> Point de vue nucléaire civil, il y a également en Bretagne les anciennes mines d'uranium...<br /> <br /> <br /> <br />