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blog - Vannes & alentours

Pétition contre la vidéosuveillance à Auray et ailleurs

Réunion publique sur le contrôle social le vendredi 3 juin, à Auray, avec la Caravane des gueux et des gueuses contre les lois sécuritaires et avec Jean-Pierre TERTRAIS auteur d'une brochure sur la question. Groupe scolaire Rollo, Entrée libre. 20h30

 

« Ceux qui abandonnent une liberté essentielle pour une sécurité minime et temporaire ne méritent ni la liberté, ni la sécurité. » Benjamin FRANKLIN qui a débarqué à St Goustan (Auray) le 4 décembre 1776...

 

Collectif Non à la vidéosurveillance à Auray et ailleurs

 

A l'attention de Monsieur le maire de la ville d'Auray,

 

Par décision municipale, 7 caméras de vidéosurveillance ont été déployées au stade Ty Coat à Auray durant l’été 2010.
Les études scientifiques attestent pourtant du peu d’efficacité des caméras sur la délinquance.
Cet argent public est capté par les intérêts privés des entreprises du secteur de la sécurité au détriment d’autres choix d’intérêt social (éducation, logement…).
La liberté de se déplacer sans être épié est une liberté essentielle à nos yeux.
Aussi, nous demandons le retrait de ces caméras et nous nous opposerons à toute extension.

 

La pétition, mise en ligne sur "mes opinions.com", peut être signée en cliquant ici : http://www.mesopinions.com/Non-a-la-videosurveillance-a-Auray-et-ailleurs-petition-petitions-5869578f2c2c05bba83e5eb2f0f70e37.html

 

Argumentaire sur le pourquoi nous nous opposons à la vidéosurveillance, en cliquant ici

 

Adresse du collectif_anti-videosurveillance@orange.fr

 

Cette pétition sera remise à la mairie fin juin 2011.

 

Le 8 mai était journée de commémoration de la fin de la guerre 1939-45 et surtout de la victoire sur la barbarie nazie et de l'hommage aux résistants et résistantes. On peut s'interroger sur ce qu'il serait advenu des résistantEs s'il y avait eu des systèmes de caméras un peu partout... Si un gouvernement totalitaire arrivait aujourd'hui (paraît-il que les scores du FN sont en hausse aux élections et dans les sondages), n'aurait-il pas tous les outils techniques pour régner sans contestation possible ?

 

Rappelons que notre démarche n'est pas spécifique à Auray, nous sommes aussi en lien avec les collectifs anti vidéo surveillance de Ploërmel, Pontivy et Vannes.

A l'argumentaire déjà développé sur ce blog, que nous ne répéterons donc pas, voici quelques ajouts quant à la situation d'Auray.

 

Positionnées à l’extérieur du bâtiment (stade Ty-Coat), les caméras enregistrent 24h/24h. À l'entrée du stade, un panonceau flanqué d’une caméra en pictogramme informe le public de leur existence. Seules six personnes – élus, membres de la police municipale et de la gendarmerie - sont habilitées à accéder aux images enregistrées.

A noter, en aparté, que le projet de caméras à Pluneret (été 2011), commune voisine d'Auray, prévoit que le traitement des images sera confié à une société de sécurité (donc privée !). Ce point est contestable car le Conseil constitutionnel a heureusement censuré en mars 2011 l'article de la Loi Loppsi 2 qui permettait le visionnage des images par des officines privées...

  cameras-Auray.jpg

Le coût de l'installation des caméras à Auray s'élève à 22 000 euros, selon la presse.

La mise en place de caméras s'appuie sur des audits de sécurité effectués par la gendarmerie et, en particulier, sur les chiffres de la délinquance. Or les dégradations sur les biens communaux, spécialement sportifs, ont coûté moins chers en 2009 qu'en 2008 (Ouest France du 25 juin 2010) !

De même, "selon les statistiques de la gendarmerie d'Auray, la délinquance est en baisse continue depuis 2008. Cette baisse a été de 2,5 % en 2010. Il s'agit d'une baisse conjoncturelle mais aussi structurelle." (interview du Lieutenant de la gendarmerie d'Auray, rapportée par le Télégramme du 4 février 2011)

De plus, selon la Préfecture, sur les cinq dernières années, dans le Morbihan, la délinquance a reculé de plus de 12 %, tandis que la population du département progressait de plus de 6 %... (Télégramme 26/01/2011)

On ne peut que relever une dimension un brin paradoxale : la délinquance diminue et la municipalité, appuyée par la Préfecture, se dote d'un système coûteux de vidéosurveillance !

Toujours selon la gendarmerie, la "délinquance locale est très souvent liée à la consommation d'alcool". Dans les cas de personnes alcoolisées, il est peu probable que les caméras jouent leur rôle "dissuasif"... Et dans le cas d'individus mal intentionnés, il est vraisemblable qu'ils se couvrent le visage pour commettre leur forfait...

 

A Auray, pour l'instant, la majorité municipale semble peu favorable à l'extension des caméras jusque dans les rues passantes (alors que c'est une demande de l'opposition, jamais à cours de bêtises liberticides). Dans diverses déclarations, le Maire communiste déclare qu'il faut privilégier l'éducation, le logement social... C'est tout à son honneur. Il n'empêche qu'il a cédé avec l'accord de la majorité de gauche, mais avec les réserves d'un élu centriste ! Pourtant, pas très loin, à Plougoumelen, alors que l'audit de sécurité mené par la gendarmerie recommandait l'installation de caméras, le maire UMP a refusé ! Comme quoi...

 

En mars 2011, un conseiller municipal chargé du dossier "caméras" a déclaré à la presse que les caméras avaient "une certaine efficacité" parce qu'aucun "acte de vandalisme n'est à déplorer depuis leur mise en place". Avec un recul d'à peine 8 mois, c'est sûr que c'est une statistique fiable ! Evitons le zoom qui travestit les réalités et élargissons notre regard sur les 20 ou 30 dernières années : pendant combien d'années n'y a-t-il eu aucun acte de vandalisme alors qu'il n'y avait aucune caméra ?

 

Le fait que le maire d'Auray soit au PCF (Parti communiste français), donc de gauche, et accepte les caméras, est un argument redoutable, utilisable par tous les conseils municpaux un peu réacs, qui ne savent pas quoi inventer pour donner l'illusion d'agir auprès de leurs électeurs et électrices. Les caméras risquent de fleurir tôt ou tard d'autant qu'elles sont encouragées par le gouvernement, avec subventions préfectorales à la clé, au grand bonheur des officines privées qui installent le matériel de surveillance pour ne pas dire d'espionnage !

 

Quand nous diffusons des tracts sur cette question de la vidéosurveillance, il nous est parfois opposé que celui ou celle qui a la conscience tranquille n'aurait pas à s'en inquiéter. Avec Rosa Luxembourg (qui n'était certes pas anarchiste), nous ne pouvons que constater "Celui qui ne bouge pas ne sent pas ses chaînes" ! CertainEs sont bien anesthésiéEs quand même...

 

Pour le pays d'Auray, à noter qu'il y a des caméras dans les rues à Quiberon et Landévant et un projet à Pluneret.
Evidemment cette liste ne prend pas en compte celles qui sont placées dans les agences bancaires, les bureaux de poste, les super et hypermarchés, certains bars, restaurants et discothèques, pharmacies, dans certains campings et à l'extérieur de certaines entreprises... ! Bref on est vidéo surveillés sous tous les angles !

 

L'Etat déploie des millions d'euros à faire mine de combattre ce qu'il appelle la délinquance alors qu'elle est largement l'effet des inégalités sociales que le capitalisme génère. En même temps qu'il développe les outils pour une surveillance généralisée de la population, il dépénalise le droit des affaires, il établit une fiscalité sur mesure pour les riches... et ne combat que de façade les paradis fiscaux. Avec son accord, ce sont ainsi des milliards d'euros qu'il laisse s'échapper en toute impunité... Mais, chut, il ne faut pas le dire !

 

L’enveloppe du Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance 2011 est rendue publique : 51,034 millions d’euros. La vidéosurceillance remporte encore une belle part du gâteau, avec 29,7 millions d’euros, soit 58 % du fonds ! 51,034 millions d’euros : ce montant est donc à peu près équivalent à celui de l’année précédente (49 millions d’euros). Mais d’où viennent ces fonds ? Ils proviennent, pour près de 70% du montant total, du produit des amendes de police de la circulation (35 millions d’euros), 30% de l’enveloppe émane de budgets interministériels pouvant "être affectés à des projets portés par des collectivités territoriales ou des associations". 8 000 caméras ont été installées en 2010 "résultat d’un peu plus de 730 projets" . Toutes les villes de plus de 200 000 habitants, en France, ont désormais des caméras, et 93% des villes de plus de 100 000 habitants sont également dotées de dispositifs de vidéoprotection.
Le taux de subventionnement varie entre 20% et 50%, (Le taux moyen de subvention est en général un tout petit peu inférieur à 40% de l’investissement des communes).


Pour notre part, nous voulons vivre libres, sans être surveillés. Et nous entendons contester cet ordre inique, y compris s'il faut parfois emprunter des chemins de traverse.

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B
<br /> Le problème des caméras, mis à part leur éventuelle récupération par des dictateurs qui en feraient très mauvais usage, c'est qu'elle instaurent un climat de peur dans les villes. J'ai déjà été en<br /> Angleterre, il y avait des caméras partout, et je crois que c'était un des trucs qui faisait que je me sentais mal à l'aise dans ce pays. En Allemagne, je ne me suis jamais senti aussi mal...<br /> Le vol peut naître de la pauvreté, il peut aussi naître de la fainéantise : les grands exploiteurs d'hommes ne sont-ils pas de grands fainéants qui ont réussi ?<br /> Quant au crime, à l'agression, je ne saurais pas trop dire de quoi ça vient. Un mal être qui s'exprime, un manque d'empathie, peut-être.<br /> En tout cas, je soutiens votre opposition à la mise en place de caméras de surveillance dans les villes !<br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> Merci pour le commentaire :-)<br /> <br /> <br /> <br />