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blog - Vannes & alentours

Tract "Pour se débarasser des OGM..."

Voici le texte du tract de l'Union Réionale Bretagne de la Fédération anarchiste, sorti en mars 2008.

POUR SE DÉBARRASSER DES OGM, DÉBARRASSONS NOUS DU CAPITALISME !


01bio.jpgNon, les OGM ne sont pas en mesure de "relever les défis alimentaires et environnementaux". Ils n'ont pas permis de réduire les quantités de pesticides. Mais aurait-il fallu croire Monsanto sensible à l'écologie quand on sait que c'est cette firme qui, dans les années 70, a fourni à l'armée américaine l'Agent Orange qui a permis aux Etats-Unis de concrétiser leur tactique de la terre brûlée au Viet-Nam ? Quant au problème de la faim, il faut savoir que l'agriculture mondiale qui fournit aujourd'hui au moins 120 % des besoins de l'humanité, en détourne une grande partie pour l’alimentation animale puisqu’il faut 7 g de protéines végétales pour produire 1 g de protéine animale : il ne s'agit donc pas d'augmenter la production, mais d'en assurer la distribution, c'est-à-dire de sortir du capitalisme fondé sur la concentration !
 
Les OGM sont à la fois une réponse que l'agriculture capitaliste tente de trouver aux problèmes qu'elle a elle-même créés (pesticides, fragilité des animaux d'élevages industriels...) et qui lui permettra de poursuivre ses pratiques aberrantes, sa fuite en avant, et un nouvel instrument destiné à augmenter la dépendance des agriculteurs et des consommateurs, permettant le contrôle total de la chaîne alimentaire, du laboratoire à notre assiette.
 
Les firmes biotechnologiques visent en effet le monopole de la production de semences en lançant sur le marché des espèces dont elles détiennent les brevets. C'est la détention de ces brevets qui permet notamment au complexe génético-industriel d'empêcher la souveraineté alimentaire des peuples, d'imposer une technologie dont, visiblement, les populations ne veulent pas. Les OGM ne se justifient que par l'existence des droits de propriété intellectuelle.
 
Cette course au brevet est l'aboutissement d'un processus qui a débuté il y a cinq siècles, lors de l'appropriation et de la privatisation des grands écosystèmes. De la propriété privée des moyens de production à celle des moyens de reproduction, la boucle est bouclée !
 
Outre le fait qu'il comporte des risques pour la santé, ce "commerce illégal du colonialisme moderne", cette "biopiraterie", ce "hold-up sur le vivant" a déjà des conséquences dramatiques pour les agriculteurs. En Inde, ce sont 40 000 paysans pauvres qui, ne pouvant payer les royalties réclamés par Monsanto, se sont suicidés. Des économies risquent d'être ruinées du fait du remplacement des produits naturels par des produits fabriqués par des transgéniques. Ces conséquences légitiment totalement les actions de désobéissance civile comme le fauchage de parcelles ensemencées en OGM. Mais ces opérations resteront sans effet (comme d'ailleurs la demande d'un moratoire ou l'étiquetage des produits) si elles ne s'inscrivent pas clairement dans une lutte anticapitaliste. Les naïfs qui ont cru au Grenelle de l'environnement risquent rapidement de déchanter.
 
En éliminant 30 000 exploitations agricoles par an depuis près d'un demi-siècle, le capitalisme reconstitue le même schéma que celui du féodalisme. La seule réponse adaptée est la mise en commun des terres, et leur gestion collective; c'est ce qu'une partie du peuple espagnol avait osé pendant la Révolution de 1936.
 
Mais le plus grave est ailleurs. Dans la montée en puissance, parallèlement aux progrès du génie génétique, d’une systématisation des contrôles, d'une sociobiologie qui fait la part belle à l'inné au détriment de l'acquis : les causes des inégalités sociales, de la pauvreté,  de l'exclusion se trouvent dans les gènes : il suffira donc, pour les dirigeants, de choisir ceux qui auront droit à la vie. Seule une révolution sociale peut mettre fin à ce projet totalitaire.

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